1 juin, 2007
Message de Hocine AIT AHMED concernant L’AUDIT DE CONSTRUCTION adressé au Conseil national réuni en session ordinaire les 31 mai et 1er juin 2007
Chers amis, chers camarades, chers compagnons :
L’été qui s’annonce sera particulièrement chaud.
Dès qu’une soit disant » élection » est expédiée, une autre prend le relais et comme le souligne si bien votre déclaration, la subversion reste l’Alpha et l’Oméga de ce système obsolète, aveugle et entêté.
Tout se passe comme si l’imperméabilité à l’expérience historique et politique de ses » chefs » visibles et invisibles, au demeurant vieux chevaux de retour, est une façon de rafistoler leurs clichés afin de conserver leurs illusions et leurs fictions. A l’exemple des autorités coloniales qui refusaient l’évidence de l’indigénat et de la domination à force d’auto – mystification et de narcissisme pathologiques.
Malgré l’absence d’un adversaire jouant dans leurs catégories et dans leurs répertoires, les autorités » nationales » ne peuvent prétendre à une réelle représentativité ou à une sérieuse viabilité. L’illégitimité, l’illégalité et la théâtralisation du mensonge ont fini par les user et totalement les disqualifier.
Comme s’ils brisaient systématiquement les miroirs qui leur renvoient l’inexistence de leurs consciences morales et politiques.
C’est dans ces moments qu’ils deviennent plus arrogants et plus dangereux.
Si des hommes ou des groupes d’hommes à l’intérieur du système sont susceptibles d’évolution ou prétendent afficher des volontés de changement, la nature du système reste fondamentalement inchangée. Elle noie et broie toute volonté de réforme.
Comme nous en avions l’intuition, l’abstention du peuple algérien constitue un message fort, clair et sans équivoque, tant sur le plan interne que pour l’opinion internationale. Il est de notre responsabilité de traduire ce message en programme politique efficient, cohérent et mobilisateur pour un changement radical et pacifique.
Il est plus que jamais nécessaire de préparer notre organisation à affronter des échéances imminentes qui peuvent s’avérer décisives pour l’avenir du pays. Je demande au Secrétariat national de mettre en place une instance politique à l’étranger pour dépasser les lourdeurs et les procédures de l’appareil et répondre à l’impératif d’un redéploiement politique du parti. Ainsi seront clarifiée les missions des uns et des autres.
Dans la situation politique actuelle – dussé – je me répéter – je veux vous réaffirmer que la marge d’erreur autorisée par nécessité est toujours réduite. Nous ne pouvons pas nous offrir le luxe de nous tromper et nous ne devons pas nous égarer dans des exercices de rhétorique et dans des nostalgies patriotisantes ou des mirages politiques.
Nos fins et nos moyens ne sont pas les fins et les moyens du pouvoir. La stratégie de l’opposant ne peut, ni ne se veut calquée sur celle de l’oppresseur.
Nous sommes contre toutes les formes de violence, de haine et de règlements de comptes malgré que nous les subissions toujours, sans frein ni normes. Nous n’oublions ni les plaies ouvertes par les éliminations brutales de NOS DEUX ELUS Rabah AISSAT et Ali AZRARAQ, ni les manquements à la loi de l’institution judiciaire qui, de toute évidence, exprime des décisions consensuelles au plus haut niveau. Libre aux omnipotents et aux omniscients de s’exonérer de toute responsabilité.
Mes amis,
Encore une fois, nous, militants d’une alternative crédible, n’avons pas le droit à l’erreur.
C’est pourquoi je vous invite à l’humilité, à la lucidité, à l’intelligence du coeur et de la raison.
Notre préparation organisationnelle est déjà commencée mais beaucoup reste à faire. Pour nous l’été 2007 sera studieux.
Dans mon message du 6 avril dernier, je vous informais que je vous soumettrai pour approbation les modalités de préparation et de représentation pour l’audit du 21 juin 2007.
J’ai dégagé ces modalités, le camarade Tabbou vous les détaillera, et le camarade Cherifi qui a une grande expérience des forums internationaux a mis ses connaissances et son expertise dans le domaine des audits de partis et de syndicats, notamment en Amérique de sud, à notre service et à notre portée.
Mon souci fondamental a été de mettre nos procédures structurelles et statutaires en harmonie et en cohérence avec nos valeurs centrales et nos buts politiques.
Dans notre cœur, le FFS est grand mais le pays est encore plus grand.
Nous devons construire un parti et proposer un programme politique en phase avec la société. Je refuse le fétichisme du parti ; l’esprit de parti doit l’emporter sur l’esprit partisan. Le parti est un moyen nécessaire mais non exclusif de notre marche vers les libertés et l’autodétermination individuelle et collective.
La reconstruction et la consolidation de l’unité politique et sociale de la nation se feront à partir de l’émancipation de l’ensemble des Algériennes et Algériens, en toute égalité de statut.
Sur cette route nous ne sommes pas seuls, et nous ne sommes pas les seuls. Ce n’est pas un hasard si aujourd’hui, par delà les différences de générations et d’itinéraires nous nous retrouvons, à l’échelle nationale, en communion fondamentale d’idéaux et d’options politiques.
Nous avons également pour devoir de creuser avec profondeur et lucidité certaines leçons magistrales de l’histoire du siècle des fascismes et des totalitarismes et de ses prolongements jusqu’à nos jours. Je pense que la chute du Mur de Berlin et l’effondrement consécutif de l’empire soviétique, nous autorisent non pas à un axiome scientifique – mais à un constat historique d’ordre international : les mouvements d’émancipation révolutionnaires qui n’avaient pas de fondements et d’horizons démocratiques ont été et sont toujours non seulement condamnés à l’échec ; mais plus, voués à des dérives totalitaires voire à des répressions barbares, indignes de leurs credo libérateurs et qui n’ont rien à envier à la cruauté et à l’ampleur des hécatombes apocalyptiques qui ont marqué, notamment, les guerres confessionnelles et coloniales.
Chers amis,
Je connais votre générosité.
Je sais votre ferveur, je n’ai jamais douté de votre engagement.
Je suis persuadé que ce peuple saura reconnaître les siens.
Je sais qu’un jour la légitimité des uns et des autres sera reconnue, que votre abnégation et votre probité serons reconnues et honorées.
Les militants du FFS peuvent être fiers de leur action. Ils font preuve de constance et ne seront pas comptables devant eux-mêmes de batailles qu’ils n’auront pas menées, y compris sur eux-mêmes.
Nous sommes dans la société et nous sommes sous le regard du peuple. Je sais que nous serons à la hauteur de nos missions et de nos ambitions, chacun à sa place et chacun dans son rôle. EN SYNERGIE.
Le système d’oppression finira. La naissance de la deuxième République Algérienne sera.
Avec l’avènement de la démocratie qui en est la condition sine qua non.
Nous nous donnons la route, Nous nous donnons le temps.
Au travail et a très bientôt.
Hocine AIT AHMED