Les « petits » partis contre l’exclusion

Les petits partis ne décolèrent pas. L’avant-projet de texte amendant la loi électorale 97-07 rendu public, il y a quelques jours, par les autorités donne naissance à une « solidarité » interpartisane jamais réalisée.

 

Ils sont, en effet, plus de 13 petits partis à s’unir contre ce projet qui, selon eux, « menace l’exercice démocratique dans le pays ». Rassemblés dans un mouvement baptisé Alliance pour la sauvegarde de la démocratie, ceux que l’on nomme les partis « microscopiques » ne veulent pas se laisser faire. Ils comptent lutter jusqu’au bout et menacent de mener campagne pour le boycott des locales, si le projet gouvernemental est voté à l’APN. Cet avant-projet est un danger pour la démocratie et le multipartisme en Algérie », déclare Abdelkader Merbah, coordinateur de cette nouvelle alliance. S’exprimant lors d’une conférence de presse animée hier à Alger, en compagnie des représentants d’autres partis, l’orateur juge « illégaux » les amendements introduits sur les articles 82 et 109 de la loi électorale. La nouveauté dans ces deux articles est l’exigence d’un seuil minimum de résultats pour la participation aux compétitions électorales. Selon ces deux articles, il ne restera que les formations politiques ayant obtenu « au moins 4% des voix exprimées lors de l’un des trois derniers scrutins législatifs ». Les partis n’ayant pas réalisé un tel score doivent satisfaire des exigences supplémentaires : avoir 600 élus répartis à travers 25 wilayas ou appuyer la liste électorale par au moins 5% des signatures d’électeurs dans la circonscription concernée (des signatures devant être signées par le P/APC et portant les numéros de carte d’identité et celui de la carte de vote de l’électeur). Ces mesures sont, soulignent les représentants des partis en question, « draconiennes » et visent particulièrement « à verrouiller davantage le champ politique ». « Au lieu de libérer et d’encourager de plus en plus l’exercice politique, pourtant consacré par la Constitution, le pouvoir veut nous ramener à une autre forme de parti unique », note M. Merbah en se référant aux articles 31 et 42 de la Constitution. Intervenant lors de la même rencontre, Salhi Chawki, porte-parole du Parti socialistes des travailleurs (PST), s’attaque aux partis de l’Alliance présidentielle (FLN, RND et MSP) qui, estime-t-il, « ne représentent que 13% des Algériens ». « Les dernières législatives ont montré que 87% des Algériens sont contre cette coalition et sa gestion. Ce ne sont pas les petits partis que le peuple a sanctionnés le 17 mai dernier, mais ce sont les supposés grands partis qui gèrent le pays depuis longtemps », martèle-t-il. Et de s’interroger : « En quoi les petits partis sont la principale raison de la forte abstention enregistrée lors de la dernière législative ? » « Le score de ces derniers est égal à celui obtenu par les partis de l’Alliance présidentielle qui bénéficie en permanence de la couverture des médias lourds », ajoute-t-il. Citant des pays européens où le nombre de partis prenant part aux joutes électorales dépasse la cinquantaine, le patron du PST se lève aussi contre l’exigence de l’agrément pour la création d’un parti politique. « Chaque citoyen algérien a le droit de créer un parti politique. L’agrément ne doit pas exister », soutient-il. MM. Hocine (MDS) et Bouacha (Mouvement Infiteh – ouverture) ont abondé dans le même sens. A rappeler qu’en plus du RPR, du MDS et du PST, le MNE, le MJD, le PRA, le ME, le MNND, le FND ainsi que le PRP et d’autres partis ont rejoint ce mouvement.

 

M.M

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