26 août, 2007
Le journal Echourouk doit dénoncer !
Le samedi 18 août, deux officiers de police du commissariat de Bourouba à Alger se sont présentés au domicile de la famille Rahmouni dont le fils Mohamed a disparu depuis son arrestation du 18 juillet dernier. Ces agents ont dit vouloir parler au père de Mohamed. N’ayant pas trouvé le père ils ont embarqué le fils, Ali, méthode de substitution très régulièrement employée par les autorités.
Dès qu’ils l’ont su, la mère et le père de Ali et de Mohamed Rahmouni se sont rendus immédiatement au commissariat, où l’officier de police a emmené la mère dans un bureau et a demandé au père de rester dehors, dans la cour. Puis ils ont ordonné à Ali de partir.
C’est alors que l’interrogatoire a commencé. Les officiers lui ont posé des questions sur les fréquentations de son fils Mohamed, s’il s’absentait souvent ou s’il sortait tard le soir. Ils l’ont sommé de leur expliquer toutes les démarches qu’elle avait entreprises. Elle leur a alors expliqué avoir pris contact avec SOS Disparus, avoir constitué un avocat, s’être rendue au tribunal, à la gendarmerie et dans les prisons d’Alger …
Les officiers de police lui ont alors rétorqué qu’elle n’avait pas à faire toutes ces démarches dans la mesure où son fils était « protégé puisqu’il est entre les mains de l’Etat ». Excédée Madame Rahmouni, a lancé « quel Etat ? L’Algérie toute entière est un Etat en elle-même ! Je veux savoir entre quelles mains est mon fils ! ».
L’officier de police lui a alors fait croire qu’il suffisait qu’elle lui donne son numéro de téléphone portable pour qu’elle puisse parler à son fils. Le téléphone a enfin sonné…
Cependant, ce n’était pas Mohamed à l’appareil mais une personne qui se prétendait journaliste du quotidien algérien Ech-Chourouk. Celle-ci a prétexté avoir été mandatée par SOS Disparus pour l’interviewer. La soi-disant journaliste est arrivée au commissariat et a interrogé Madame Rahmouni exactement comme l’avaient fait les policiers sur les fréquentations de son fils, les recours effectués, sur l’avocat qu’elle avait constitué … Ces manoeuvres innommables se sont soldées par la signature du procès verbal sans que Madame Rahmouni ne pense à le lire.