Les préparatifs vont bon train au parti de Karim Tabbou. Si l’on en croit l’ancien chargé de l’organique du Front des forces socialistes, le parti de l’opposition ne compte pas faire cette fois une opération électoraliste.
Allusion faite à l’intérêt que donnent les responsables de ce parti à ces élections durant lesquelles on ambitionne de jouer les premières loges dans les prochaines municipalités. Le FFS s’y prépare activement dans cette entreprise électorale et l’on affiche, selon une source, une forte ambition doublée d’une détermination à jouer grand au niveau de la majorité des APC à travers 40 wilayas. «Mais les préparatifs se déroulent non sans difficultés et autres artifices administratifs décourageants», nous a-t-on dévoilé. On accuse ouvertement l’administration de «faire pression» sur les structures locales qui tardent, d’après la même source, à attribuer les accréditations aux superviseurs locaux, à délivrer les originaux de documents requis par les candidats dont le casier judiciaire, etc.
Fait marquant, les responsables n’évoquent pas de pénuries de candidats. Mieux, la direction a même eu à refuser des listes sur objection des militants partisans ou à la suite de disputes entre listes parallèles ou encore à défaut de garanties suffisantes à propos de certains postulants peu connus par la base. Les candidatures sont issues des mouvements associatif, syndical et sportif qui partagent les mêmes idéaux que le FFS. En attendant les AG devant se dérouler ce week-end pour élire les têtes de listes, les membres du conseil national font le déplacement pour la circonstance à travers les 40 wilayas afin de superviser les opérations de la dernière ligne droite et valider par là même ces listes avant le dépôt de dossiers dont le délai imparti pour les partis est fixé pour le 9 octobre courant. Le FFS aspire se déployer foncièrement hors de ses fiefs traditionnels en Kabylie. Avant les quatrièmes assises, la formation de Aït Ahmed qui se débattait dans des conflits internes, peinait à gérer 27 bureaux de wilaya. Après le congrès qui supposait que le parti s’est restructuré, il s’accroche bon gré mal gré au niveau de 40 wilayas si l’on exclut les 8 wilayas du grand Sud où le parti n’a vraisemblablement aucune chance de briguer un siège municipal face à l’hégémonie des partis de l’alliance présidentielle bien déployés, voire bien implantés dans cette vaste région. Selon M. Nebbou, la commission nationale chargé de préparer les élections locales, arrêtera en début de semaine prochaine le planning général de la carte électorale du FFS qui, selon lui, a franchi le cap des 80% des listes arrêtées.
Le FFS a boycotté, doit-on rappeler, les élections d’octobre 2002*, avant de prendre part aux élections partielles de novembre 2005 qui ont touché quelque 200 APC et dans lesquelles il est sorti vainqueur en surclassant le RCD, le FLN et le RND entre autres partis qui y ont fait de la figuration. Le FFS pourra-t-il rééditer la prouesse à grande échelle, alors qu’il veut se hisser au rang de partis grosses cylindrées maintenant qu’il s’est ouvert à la société. M. Nebbou dit qu’à l’impossible nul n’est tenu mais heureusement qu’au FFS on n’a pas de chose impossible, on fait ce que l’on peut et on le fait bien. Autrement dit, «nous allons forcément décrocher des sièges là où nous participons en dehors des fiefs traditionnels», a-t-il indiqué, rassuré. Le pari est lancé. Qui dit mieux ?
Par Salah Bey, Le Jour d’Algérie
*Rectificatif: contrairement à l’affirmation du journaliste, le FFS a participé aux élections locales d’octobre 2002. Il a, par contre, boycotté les législatives de la même année. El Mouhtarem