Spéculation

 

« L’effort de l’Etat profite aux spéculateurs. Une déclaration du Chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, faite lors de son passage devant les membres de la Caci, rapportée par des confrères de la presse. Voilà qui est tout dit ! La flambée des prix de première nécessité, comme la semoule et la pomme de terre, est donc l’œuvre d’une bande de marchands sans scrupules devant lesquels l’Etat algérien est impuissannt.
Un
Etat, avec son gouvernement, toutes ses institutions, ses ministères, ses agents, ses banques et ses services de lutte contre la fraude fiscale et la corruption, est incapable de venir à bout des agissements d’un groupuscule de marchands véreux qui en font à leur guise et dans la certitude d’une impunité assurée. Un constat «clinique» qui a déjà été fait par plus d’un. Que faire alors ? Plus précisément, que va faire l’Etat ? Le Chef du gouvernement affirme que «la préoccupation majeure de l’Etat est la protection du pouvoir d’achat du citoyen qui ne se résume pas à l’augmentation des salaires qui favorisent les spéculateurs». En voilà donc une autre. La valorisation des salaires ne profite, elle aussi, qu’aux seuls spéculateurs ! Inutile donc d’augmenter les salaires des travailleurs qui, de toute façon, n’en profiteront pas à ces derniers, mais aux «spéculateurs». Mais qui sont ces «spéculateurs» ? Belkhadem ne nous dit rien ! Sauf qu’ils «foisonnent dans l’appareil économique».

Lors d’une déclaration faite à la veille de la rentrée sociale, l’ex-chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, affirmait que la levée des barrières douanières profiterait à quelques importateurs déjà connus pour leurs antécédents. Qui sont-ils ces importateurs ? Le patron du RND n’en dit pas plus, lui non plus. Y a-t-il une connexion entre ces «spéculateurs» dont parle l’actuel Chef du gouvernement et ces «importateurs» dont parlait son prédécesseur ? Et si elle existe, qu’elle est sa nature ? La question mérite d’être posée. La réponse aussi mérite d’être apportée. Et cela, c’est à Belkhadem et aussi à Ouyahia de le faire. A défaut, ces déclarations qui se veulent courageuses, n’en seront qu’une spéculation de plus. Une spéculation à ne pas ajouter à l’économie, mais à en faire l’économie. Par Boudjemaâ Medjkoun.

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