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Archive pour le 4 octobre, 2007

Reccueillement à la mémoire des Martyrs d’octobre 1988

Afin que nul n’oublie le sacrifice des martyrs de la démocratie tombés au champ d’honneur en octobre 1988, un reccueillement à leur mémoire aura lieu le 5 octobre 2007 à 12h00 à la place des martyrs Alger.  

Le bras qui ne repoussera pas…

 

 

sasphoto.jpgAzwaw, c’est un peu la terreur des rédactions de journaux. C’est aussi un peu la mauvaise conscience de toute cette presse née dans la tourmente de la révolution d’octobre. Il sait que c’est un peu grâce à lui que cette presse existe. Au fond de lui, même s’il ne le conceptualise pas de cette manière, même s’il ne le dit pas, il sait que cette presse lui appartient quelque part, il en est d’ailleurs un des «actionnaires» légitimes même s’il ne touche pas les dividendes en fin d’année et que son nom n’est pas en bas des pages des statuts notariés. Mais qu’importe les notaires et tous les ronds-de-cuir.

Cette presse lui appartient, parce qu’il en a été un des instigateurs malgré lui, avec tous les autres gamins sortis en 1988 dans la rue affronter les chars de l’armée… même si depuis, disons-le avec toute l’humilité qui y sied, les objectifs éditoriaux des débuts ont été déroutés vers des chemins de traverses où l’équivoque le dispute souvent à l’ambiguïté. Des objectifs parfois moins glorieux que ceux pour lesquels cette presse est née dans la douleur d’une césarienne et pour lesquels Azwaw a perdu un bras. Il avait 21 ans en 1988. Le bel âge. Mais le bel âge abdique devant la puissance de feu d’une arme de guerre. C’était à Bab El Oued. Une fusillade. Une panique. Des balles en trop et un bras en moins.
Azwaw à le côté agaçant des coureurs de fond. C’est qu’il a du souffle le grand gaillard ! Ce dont nous manquons tristement dans cette profession.

Azwaw, vous êtes sûr de le voir arriver taper aux portes des rédactions quelques jours avant chaque célébration du 5 octobre. Il prend un congé spécial. Et se consacre à sa tâche avec la rigueur d’un ascète. Il est là à vous guetter à l’entrée des bureaux pour vous rappeler à l’ordre mémoriel. C’est un peu comme un scripte sur un plateau de cinéma. Sauf que lui n’est pas la mémoire d’un film. Il est la mémoire d’une tragédie. Et cette mémoire, il ne la porte pas dans un cahier mais dans sa chair. Son corps. Vous pouvez le rabrouer allègrement, il ne s’en offusquera pas et rappliquera avec la même opiniâtreté adoubée d’un sourire en coin qui lui donne un côté enfantin malgré la robustesse de ses 40 ans. Azwaw a la force des arbres centenaires qui résistent aux vents et aux bourrasques des pantalonnades.

Azwaw aura vécu une moitié de vie avec un bras en moins. Depuis octobre 88. Bientôt 20 ans. Il est marié. Il a des enfants. Il travaille. Il conduit. Il ne se laisse pas abattre et refuse de sombrer dans le culte de la victimisation. Il ne cherche pas de logement, un lot de terrain, un local pour ouvrir un commerce ni même une licence de taxi. C’est ce qui le rend admirable. Il cherche à vivre dans la vérité. Un statut. 20 ans après, Azwaw, et c’est scandaleux, avec toutes les autres victimes des événements d’octobre, sont considérés comme victimes d’accidents de travail. Pas victime de la répression. Il est temps que l’Etat se débarrasse de ses mensonges et reconnaisse ces victimes comme celles de la répression. 20 ans à revendiquer un statut. 20 ans à nous rappeler Octobre. 20 ans à tenter d’être autre chose qu’un accidenté de travail. 20 ans à lutter pour que l’Etat reconnaisse les faits. C’est tout.

Aujourd’hui le bonheur d’Azwaw, c’est sa petite fille, la toute dernière. Il dit qu’elle aime manger les fruits sur les tartes mais qu’elle laisse la pâte feuilletée intacte.

Il raconte sa fille et me demande de dire quelques mots pour octobre de cette année. Quelques lignes de plus.

Et que dire du 5 octobre encore une fois ? Rien. Parce qu’il n’y a rien de plus cruel qu’un rêve qui se transforme en une coutumière célébration.

Azwaw continue inlassablement son combat. Il a un coffre dans lequel il a mis de la documentation. Des articles de presse concernant cette période. Des coupures de presse, nationale et internationale, qu’un ami journaliste lui a offertes. C’est tout ce qu’il lui reste de cette période. Des articles de presse…

Ce coffre, je l’ai caché au bled. Au village de mon père, en Kabylie, pas ici…jamais ! Les coupures sont dans un coffre qui a servi à prendre les affaires de ma femme lors de notre mariage. Je l’ai confisqué pour la bonne cause», s’amuse-t-il à dire.

Son coffre, il ne le garde pas chez lui, à Alger. Quand je lui demande pourquoi, il me dit qu’à Alger, il a toujours peur d’un tremblement de terre. Il a peur de tout perdre. Il a alors choisi, pense-t-il, une zone antisismique.

Sa fille lui demande régulièrement où est le reste de son bras. Pourquoi il ne sort pas ? Pourquoi il ne grandit pas ? Ça l’intrigue. Forcément. Pour elle, le moignon de son papa, c’est un bébé.

Elle pense que ce bras va grandir un jour comme elle et devenir entier. Elle embrasse souvent ce bras amputé. Son petit bébé à elle. Elle attend que le bras de son papa pousse. Azwaw sait que ce bras ne repoussera pas. Il se dit alors que si je n’ai pas pu sauver mon bras, je pourrai peut-être sauver quelques bribes d’histoires qu’il met dans ce coffre où il cache précieusement ses coupures de presse. Un coffre qu’il n’oublie jamais de fermer à clef. Un coffre dans lequel il met soigneusement, chaque année, du camphre pour éviter les moisissures et les termites de l’histoire.

SAS, in La Tribune / sidahsemiane@yahoo.fr

 

FNA/AÏN-DEFLA : Entre la théorie et la pratique

moussatouati11913.jpgLe FNA de Moussa Touati ne déroge pas à la règle. Comme tous les partis, prétendus grands, il savoure déjà sa réussite dans sa stratégie électorale pour le 29 novembre. N’ayant pas de militants au niveau de la wilaya de Aïn-Defla, ce parti a ouvert les portes aux transfuges des partis de l’Alliance présidentielle qu’il a placés en tête de liste. Il poussera plus profondément le bouchon en recrutant des membres de l’ex-parti dissous et ce, pour draguer l’électorat (s’il en reste) de l’ex-FIS. Les membres de la commission électorale du parti qui aura à étudier, aujourd’hui, les dossiers de candidatures de la wilaya de Aïn-Defla seront déçus par la composante. Sur le terrain, les candidats du FNA promettent déjà de faire basculer le FNA, ce dernier étant très affaibli par les dissensions internes. Par contre, d’autres potentialités, des cadres sincères, des nationalistes, des gens honnêtes, ayant de l’estime pour Moussa Touati, souhaiteraient que ce dernier revoit sa stratégie. Kamel C.

Le FFS dénonce les blocages des APC des Issers et de Tizi Ghennif

Alors que le délai de clôture des candidatures arrive bientôt à son terme, certains postulants au FFS sont en butte à des problèmes administratifs. Comme dans les APC de Tizi Ghennif et des Issers, où l’état civil refuse de délivrer l’extrait de naissance numéro 12, nécessaire à la constitution du casier judiciaire.Au sein du parti de Hocine Aït Ahmed, on assimile cela à des blocages politiques qui ne disent pas leur nom. In Liberté

Un long sommeil

kabyle.jpgPrès de vingt ans après les événements d’octobre, le pays offre l’image d’une Algérie encore plus malade. Les médications qu’on a soi-disant tenté de prodiguer à la situation explosive des Algériens au lendemain d’un certain 5 octobre 1988 n’ont pas apporté les remèdes escomptés. C’est le désenchantement général. Le pays est, en effet, aujourd’hui encore, sous l’emprise des problèmes objectifs et subjectifs qui le tiennent en tenailles depuis des décennies. Le pari démocratique s’est transformé dramatiquement en une grande supercherie où il n’y a de place qu’à la figuration, à la forfanterie politique, à la gabegie et à la prédation économique. En politique comme en économie ou le social, l’Algérie découvre à ses dépens qu’elle s’est fourvoyée dans des élans liberticides dans sa quête d’ouverture. Un véritable capharnaüm a supplanté le dirigisme et le rigorisme du parti unique : constellation d’associations politiques sans ancrage populaire et satellitaires, apparition soudaine de nouveaux riches, paupérisation de la société, déception de rêves inaccomplis, tout cela sur fond de terrorisme et d’incertitudes multiples. Les événements sanglants d’octobre ont-ils servi à ce que l’Algérie justifie son passage à un autre mode de gestion d’un pays qui s’est trouvé au bord du gouffre en raison de l’effondrement des cours de pétrole ? Auquel cas, il faudrait alors conclure à la « révolution du palais ». Ou Octobre n’est-il pas plutôt le cri de révolte d’une jeunesse en mal de vivre qui compte bien prendre son destin en main ? Les manifestations de 1988 qui ont été réprimées, on le sait, dans le sang n’ont en tout cas pas charrié, vingt ans après, les avancées démocratiques souhaitées, et le rêve d’un plus de liberté devient de plus en plus contrarié presque au quotidien. Entre-temps, la société observe, impuissante, des compromissions avec les plans du pouvoir qui n’a d’yeux que pour la chose économique, l’économisme étant, pour lui, la solution idoine aux problèmes de l’heure. Le rêve d’octobre, pour autant qu’il soit interprété comme une quête de liberté, d’un idéal démocratique, ou comme un vœu de rupture avec l’imposture institutionnelle dans toute sa manifestation démocratique, ce rêve, si l’on en juge par le présent, a encore besoin d’un long sommeil pour qu’il soit accompli. Pendant ce temps, les jeunes ont bien choisi l’exil au péril de leur vie.

 

Ali Benyahia, El Watan

 

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