30 octobre, 2007
L’avocat du journaliste condamné pour «espionnage»: « les médias ont grossi les faits »
L’affaire du journaliste S. Saïd, jugé par le tribunal criminel de Tizi-Ouzou pour intelligence avec des parties étrangères et condamné à 10 ans de prison ferme, est revenue, hier, sur le devant de la scène au cours d’une conférence de presse animée par son avocat, Maître Aït Ali, assisté de l’épouse du condamné.
D’emblée, cependant, l’avocat a commencé par faire le procès de la presse, accusée «d’avoir grossi les faits et d’avoir pris partie et carrément condamné» son client. Avec force effets de manches, le défenseur a ainsi confondu point de presse et procès de la presse.
Revenant par la suite sur son client, il précisera que celui-ci a été «arrêté au Maroc, sous l’accusation d’atteinte à la défense nationale et à l’économie de ce pays.» Pour lui, son client n’a «rien fait et n’est qu’un journaliste d’investigation». «La preuve, ajoutera-t-il, est qu’il a écrit sur de nombreux sujets. Si, réellement, il était un espion, comment aurait-il eu deux journaux au Bénin et un troisième en Côte-d’Ivoire ?» Sur la lancée, il avancera que «S. Saïd était invité par des Israéliens en qualité de journaliste arabe et il a informé les autorités algériennes de cette invitation.» Comme il démentira par la suite le fait qu’il ait remis des informations à l’ambassade d’Espagne, quand il y travaillait. «L’accusé, poursuit l’avocat, est très à l’aise car il se sait simple journaliste.
Le dossier de l’accusation est vide ; aussi, je demande aux journalistes algériens de se ranger derrière ce cas et d’essayer d’obtenir la libération de leur confrère.» Tout de suite après, cependant, il reviendra sur cette proposition, priant la presse de ne pas en tenir compte.
L’avocat s’est manifestement cantonné dans un système de défense très difficile car se contentant de plaider l’innocence de son client sans apporter la moindre preuve de ses assertions. Le journaliste condamné a, selon sa défense, interjeté appel du jugement…. M. Chabane