Evocation : Mahiou le démocrate

En pleine campagne électorale des présidentielles de 1995, le 3 novembre, M’barek Mahiou, 46 ans, secrétaire national du Front des Forces Socialistes, et son neveu Farid (26ans) étaient assassinés prés de leur domicile à Jolie-Vue (Kouba-Alger). Les « zones d’ombre » qui ont entouré cet assassinat politique n’ont jamais été levées. Son parti boycottait cette élection « jouée d’avance ». M. Mahiou qui avait été secrétaire général par intérim du parti était une de ses chevilles ouvrières. Partisan d’une solution politique à la crise nationale, il était fondamentalement opposé à l’option sécuritaire du pouvoir. «La sortie de l’impasse, nous la voyons à travers un compromis démocratique qui exige que les forces politiques tant dans l’opposition qu’au sein du pouvoir se rassemblent autour d’un contrat national pour la démocratie », disait-il. Ce type de position suscitait alors les foudres du pouvoir et de leurs différents relais. Depuis le début de cette décennie rouge, une trentaine de militants du FFS ont été assassinés. « Ce n’est pas parce que quelqu’un a des idées fondées sur la religion qu’il est terroriste, et ce n’est pas parce qu’on prétend être moderniste ou démocrate qu’on n’est pas terroriste », disait M’barak Mahiou.

D. D, in Libre Algérie avril 1999

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