Maître Abdennour Ali Yahia à La voix de l’Oranie
«Toutes les responsabilités doivent être délimitées»
De passage à Oran, à l’occasion d’une vente- dédicace, organisée ce jeudi 15 novembre pour la sortie de son livre «La dignité Humaine», Me Abdennour Ali Yahia, président d’honneur de la Ligue algérienne de la défense des droits de l’homme (LADDH), s’est confié à La voix de l’Oranie, abordant quelques sujets d’importance, comme la révision de la constitution, qui n’est pas inscrite, selon lui, dans l’agenda des priorités actuelles.
La voix de l’Oranie: Un mot sur ce nouveau livre ?
Maître Ali Yahia: c’est un livre qui se feuillette dans un seul sens, celui de l’avenir.
- On vous sent un peu éloigné de vos activités habituelles liées à la LADDH…
- Effectivement, c’est pour cela que je remets les pieds dans le plat, le poste de président d’honneur que j’occupe m’éloigne des nombreux dossiers qui me préoccupent. Toute personne privée de ses droits mérite d’être défendue, en dehors de toute position idéologique, et les victimes de la décennie noire sont nombreuses et dans tous les camps. Pour l’instant, seuls ceux qui étaient dans les maquis sont poursuivis.
- Voulez-vous être plus précis ?
- Le pays ne peut se reconstruire, si la charte pour la paix annoncée par le président n’est pas constituée. Des personnes représentatives de la réalité algérienne doivent se réunir et mettre sur pied deux commissions, une juridique et une deuxième politique. La première devra mener campagne dans tout le pays, les maquis compris. A ce moment, toute personne ou responsable, quel que soit son statut, doit répondre devant une justice libre et indépendante des dépassements commis. Les responsabilités seront ainsi délimitées, une fois cette étape franchie. Une amnistie sera alors prononcée et l’on pourra ainsi tourner la page et reconstruire le pays ensemble. Il n’y a qu’à voir ce qui s’est passé en Amérique latine, avec le Chili et l’Argentine de Vidella qui a bien fini par payer ses dépassements grâce au droit et à la démocratie arrachés par le peuple.
- Si vous le permettez, on change de registre pour vous demander votre avis sur la révision de la constitution, qui est sur toutes les langues?
- Si c’est pour un troisième mandat, je ne pense pas que le président de la République pourra assumer un autre mandat, avec comme vous le savez un œil sur tous les dossiers avec une réelle maîtrise, ce qui va conduire plutôt sur une modification de constitution avec un prolongement du mandat présidentiel à 7 ans au lieu des 5 années actuellement en vigueur.
Propos recueillis par Zitouni M.
NB/ Photo El Khabar
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