Pas de bonne gouvernance sans démocratie
Ca leur fait une belle jambe aux chômeurs de leur apprendre que le taux de chômage a baissé, a bel et bien baissé, et considérablement même. Ça leur fait également une belle jambe aux nouvelles familles victimes du terrorisme de leur apprendre que la violence a beaucoup baissé. L’Algérie n’est plus le pays (l’a-t-il jamais été?) où les statistiques servent de balises aux réorientations des politiques, du moins aux corrections de trajectoires. Non pas qu’il n’y ait aucun espoir, mais plutôt il y a, à l’évidence, une grosse incompréhension.
L’Algérie exporte la richesse et importe la pauvreté, disait Ahmed Benbitour, suivi sur la même voie par un autre économiste, selon qui la solution résiderait, d’après certains, dans le changement de régime, c’est-à-dire d’hommes. Or, il arrive parfois que ce ne soit pas toujours les mêmes hommes qui exercent au pouvoir. Il arrive également que ceux qui sont au pouvoir se mettent au vert, ou sont mis au vert, avant qu’ils ne reprennent du service. Ceux-là devraient normalement avoir plus de possibilité d’identifier les raisons pour lesquelles, sous leur commandement, l’économie n’avait pas démarré, les exportations hors-hydrocarbures n’étaient pas placées sur la bonne trajectoire, celle d’une perspective de substitut appréciable aux ressources provenant de la vente des hydrocarbures. N’y avait-il que des causes techniques? N’y avait-il comme causes que les incompétences, c’est-à-dire les mauvais choix portés sur les hommes?
Croissance sans emplois? Des tendances générales à des CDD (contrats à durée déterminée) dans la relation entre les employeurs et les employés?
Parmi les causes, entre autres, l’absence de rationalité dans les dépenses publiques, l’absence de la bonne gouvernance. Mais peut-il y avoir une bonne gouvernance sans démocratie?
Rochdi Ould Yahia, La Voix de l’Oranie
Leur liberté mondiale d’agir, chapeau!
Après avoir répandu l’agent orange de la liberté sur les bois dormants nationaux où croupissent des êtres de la pire espèce, à un bras, à un oeil et surtout sans couilles, qui hurlent et rampent juste derrière la porte où se tient la jungle économique où le lion, le renard et la belette danse avec l’ours et l’aigle, le monde capitaliste a sorti de son chapeau électoral une autre image. Une fée de bonne urbanité, en rupture avec cette épouvantable histoire forestière qui rapporte l’histoire à sa façon, dans sa gueule, sur fond de friches nationales et déforestations sociales successives. En matière d’image, les croyants à la différence des philosophes parleraient d’apparition. Et tous les Martins alors de se répandre en sentences morales sur le tort bancaire commis et autres maximes de bonne gouvernance future. Est-ce l’éternel retour du même? Oui! Si on fait abstraction du qui et quoi, du double sujet capitaliste et prolétarien de cette politique compulsive. En contrepoint de ce surgissement, le coq français n’a pas failli à sa réputation. Regardez mes femmes, j’en ai aussi des brunes! Lui veut être comme lui, le président des néo-USA. Ce coq à la différence du coq d’église, gris girouette, est couleur caméléon ou rose pourpre du Caire. Pendant que le monde végète en noir et blanc, le voilà qui crève l’écran: coucou! C’est moi! Regardez! Je suis en couleur. L’italien monumental et béni le voit plutôt bronzé que coloré. Ça lui fait comme une ombre. L’Europe, en effet, n’est pas « e pluribus unum », en dépit de ses origines d’ailleurs falsifiées. C’est une vieille terre libérale qui allie les contrastes nationaux à la diversité de droite dont le principe de conservation reste, en toute situation, identique: agir pour que rien ne bouge. Dernier exemple en date, le traitement social-démocrate de la crise économique actuelle, d’abord niée pour être ensuite transformée en formidable chance de rebondir, tous ensemble!
Le chef de l’état capitaliste français, qui occupe le poste honorifique de président de la république, vestige atavique après Vichy, fait assaut de pédagogie non seulement auprès de son tout nouvel ami américain, mais également en direction de des collègues européens. Le temps des mondanités est terminé. C’est l’heure de se mettre au travail. Et ceux, les Angela, les Gordon e tutti quanti, y compris et surtout toute alternative anticapitaliste à la puissante faillite du capitalisme, qui « croivent » savoir mieux, que les autres se racontent des histoires. Personne sait. Ça, on le sait. L’une des caractéristiques du bon sens est sa subtilité. Sinon ça serait trop simple, tout le monde se bornerait à constater que le monde est comme il est; dangereusement complexe. Mais que veut dire « se mettre au travail »? Travaillons à le dire. Si l’ambiguïté demeure sur le sens de cette expression, hormis qu’aucune royale rotule, devant le travail, jamais ne se plia, et fatalement tête baissée dans le néant, adieu! car il n’y a pas que les vaincus qui s’enfoncent connement dans leur amour-propre, le reste, en forme de bilan global du libéralisme, encore porté, la veille, aux nues, sur un bouclier fiscal de quelques milliards d’euros, est d’une poignante lucidité: on nous a honteusement trahis! Et de reprendre du poil, en rappelant au baby-subprimers qu’on sait d’où ça vient cette crise américaine! Hier encore bancaire. Reste que la crise est là et que la récession est sur le point de pointer en masse à l’ANPE.
C’est vraiment une chance d’avoir engagé en France in extremis les bonnes réformes. Allongement du temps de travail, politique des heures supplémentaires, dimanche travaillé, retraite retardée à 70 ans pour complaire aux fous solidaires du capital qui mettent de l’argent à gauche, dans les paradis fiscaux, compression des salaires sous couvert de lutte anti-inflationniste, politique de l’euro fort, dumping social en faveur des entreprises, baisse des indemnités en matière de protection sociale et des remboursements médicaux, liquidation des acquis sociaux au profit des actionnaires, bref une grande et belle et vaste friches, en attendant la troisième régulation mondiale: la guerre entre colosses capitalistes! Et ce ne sont pas des paroles en l’air. Sauf pour les imbéciles qui répètent sur commande: vive Hitler! Car il n’y a pas que les banques qui reçoivent des milliards. Avec la crise, s’amplifie la démagogie pur jus: vivons ensemble! Nous sommes tous Français français, prêts à travailler sept jours sur sept, de 7 à 77 ans, pendant mille ans. Et non pas des nègres immobiles, des salopes en mouvement, blablatant, ou une bande d’enculés qui ne pensent qu’à leur propre plaisir au lieu de travailler à la grandeur de la nation et à la prospérité des entreprises. Pour une seconde fondation, c’en est une! Non-violente, paraît-il. Le penseur des services parlera de cynisme des maîtres. Toujours à vouloir leur donner le beau rôle, même quand ça va mal. Non! Cette politique capitaliste est un plat conformisme qui joue à être dans la nuit et le brouillard. Histoire de nous préparer au sacrifice suprême. Un pronostic vital engagé sur le peau de qui? L’histoire le dira, comme dit l’imbécile supérieur. Et si on pariait sur la liquidation des états capitalistes, pour changer.