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Algérie : de la décence, messieurs les députés !

Par said kaced, in www.toutsurlalgerie.com

 

 

 

 

Nos preux députés qui n’ont pour unique préoccupation que d’enrichir l’arsenal législatif et d’instaurer de véritables traditions démocratiques au parlement – si vous y croyez, tant pis ! – perçoivent plus de 13 millions de centimes mensuels en rémunération. Sans compter les frais de mission et autres prises en charge : téléphone, logement, voiture de fonction…

12 fois le salaire moyen qui, comme chaque Algérien lambda le sait, assure péniblement la survie à des millions de foyers plus que jamais dans la précarité. Mais, nos fiers «représentants» – au tarif de moins de 5% de participation dans certaines circonscriptions ! – considèrent, sur la foi de leurs lamentations recueillies par notre confrère l’Expression, qu’ils mériteraient, au vu des efforts «considérables» qu’ils déploient, d’être mieux reconnus par la collectivité.

En rétribuant à sa juste valeur leur vote à main levée des textes de loi qu’ils font mine de débattre et leur présence anecdotique dans une assemblée réduite au rôle, indigne de la démocratie, de bureau d’enregistrement des desideratas du pouvoir réel. Dans tous les pays démocratiques, le salaire du député ne saurait se démultiplier jusqu’à susciter une réaction négative de l’opinion – le parlementaire est payé 5 fois le smic en France – chez nous, les élus «du peuple» n’hésitent pas à étaler sur la place publique leurs salaires exorbitants, voire indécents, et les déclarer conformes à leur activité parlementaire.

Comment un député, si mal élu et peu représentatif, peut être aussi grassement rétribué et pris entièrement en charge par les contribuables qui, pour des millions d’entre eux, règlent l’impôt à la source sur des salaires réduits en peau de chagrin devant l’inflation galopante ? Ce député, qui sait qu’il doit son siège à son degré de docilité ou à son appartenance clanique, peut-il avoir, dans un éclair de lucidité, la décence de toucher son enveloppe sans choquer ses compatriotes qui tirent le diable par la queue ?

Un jour, Zeroual, l’ancien président de la République qui se contenta d’un seul mandat écourté, aurait dit à un aréopage de décideurs : «le peuple algérien est si grand que nous devons raser les murs en marchant !». Une confession si rare dans la bouche de nos gouvernants, mais sans aucune incidence sur les mœurs des chasseurs de rentes qui, toute honte bue, participent à l’équarrissage de la vache à traire.

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