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Archive pour novembre, 2007

Université de Tizi Ouzou: Le siège de la Douh saccagé

foto13.jpgPar D. Madjda

La situation qui prévaut au sein de l’université de Tizi Ouzou depuis la décision de transformer la cité ex-Habitat en résidence pour filles, a atteint, hier, le point de non-retour. En effet, des étudiants, résidents de l’ex-Habitat qui refusent d’être transférés vers d’autres résidences, ont organisé un rassemblement devant le siège de la Direction des œuvres universitaires Hasnaoua (Douh) à Bastos.

Vers 2h du matin, un violent affrontement a opposé les agents de sécurité aux manifestants qui ont saccagé le siège de la Douh. Ce matin, la tension demeurait vive. Près de 1 200 étudiants observent un rassemblement et comptent improviser une marche vers le siège de la wilaya. Affaire à suivre.

D. M

Photo: site Tamazgha

Tu seras un grand journaliste, mon fils!

Chez les Arabes, le chiffre 7 a toujours eu une consonance mystérieuse. Magique. Divine. Quasi mystique. Allez savoir pourquoi. L’équipe de L’Expression, qui compte un effectif de près d’une centaine de personnes déjà, se refuse à céder au conservatisme. Journalistes, techniciens, cadres et employés ne veulent pas souffler les bougies des anniversaires qui se terminent par 0 ou par 5. Alors, brisons les tabous. Ce sont des garçons et des filles de vingt ans qui font votre journal. Ils sont accompagnés dans leur aventure par de «vieux schnocks» de la presse qui se comptent déjà, les années filant, sur les doigts d’une main. Les vieilles recettes de l’école El Moudjahid font toujours fortune pour cette génération à laquelle l’invention de l’Internet reste le meilleur gage de réussite et de conquête. Finies donc les tracasseries habituelles de recherche d’une documentation ficelée dans de vieilles chemises en carton que le temps a jaunies ou qui ont fini par rendre l’âme à force de manipulation. Internet, c’est rapide. Efficace. Concis. Rassurez-vous, ce n’est pas du fast-food journalistique. Il y a encore de la saveur dans le menu quotidien de L’Expression. On y mange encore bio. Les recettes de grand-mère font toujours fureur dans les salles de rédaction, même si l’odeur de l’encre et le stylo à plume Mont Blanc pour les artistes de ce «fichu» métier ont cédé la place à l’impression à froid de la PAO. Le prêt-à-porter journalistique existe aussi chez nous. C’est une maladie envahissante. Les colonnes des journaux algériens en exhalent de forts relents. Le talent ne se conjugue pas toujours avec les diplômes. C’est François Mitterrand, le président français, qui disait: «Les génies courent les rues. Mais c’est la persévérance qui fait réussir dans la vie.»

La presse algérienne sombre doucement dans sa décrépitude. Elle est phagocytée par les maquignons et l’arrivisme. L’attrait de l’argent enterre de plus en plus les consciences.
Hélas, la presse nationale d’aujourd’hui n’est pas la piste aux étoiles. Ce n’est pas avec des mots que l’on fait de grands journaux. Je n’ai pas une vocation de nécrologue, mais j’avoue humblement mon scepticisme sur l’essor d’une presse vouée déjà aux gémonies parce que tout simplement le courage d’exister, celui de s’assumer, quitte à subir les foudres des puissants, lui manquent.
Dieu! comme elle est belle cette sentence du grand journaliste français, Philippe Alexandre: «J’espère m’être fait beaucoup d’ennemis. Dans ce métier, il ne faut pas être aimé.»
J’ai créé deux journaux: Liberté et L’Expression. J’ai été suspendu de parution par deux fois pour le premier et une fois pour le second et pourtant, j’avais déjà roulé ma bosse durant 23 ans à El Moudjahid, ce grand journal mythique de la Révolution. Et si la presse d’aujourd’hui manque réellement d’épaisseur, avouons-le, c’est certainement à cause de nos petites lâchetés. Pourtant, nous avons subi tous les viols, nous avons connu tous les acharnements comme ceux qui relèvent du fait du prince ou de la Justice, toutes les transgressions morales et physiques, à commencer par celles des tueurs du GIA qui ont emporté à jamais près de 70 de nos confrères. Sans compter ceux ayant choisi d’emprunter le dur chemin de l’exil. Hélas! ce courage d’exister, ce courage de subir aussi, l’avons-nous perdu aujourd’hui?
L’honnêteté intellectuelle, elle aussi, a fini par nous fausser compagnie. L’avènement de la presse indépendante a-t-il été un leurre? Un miroir aux alouettes? Que sont donc devenus nos rêves d’asseoir une Algérie nouvelle? Juste, tolérante et digne des promesses de la proclamation de Novembre? Avons-nous biaisé notre serment au point, comme le dit Lampedusa dans Le Guépard, de «tout changer pour que tout reste pareil»?
Il doit bien y avoir une faillite quelque part, sinon comment expliquer le simple fait que près de vingt ans depuis que cette presse libre existe, nous n’avons pas encore jugé utile et capital, pour son avenir, de créer un grand syndicat des journalistes et une puissante fédération des éditeurs? Que sommes-nous donc devenus?
C’est de cette vérité que je tenais à vous faire part pour ce septième anniversaire de L’Expression. Je vous disais bien que le chiffre 7 était magique…

 

Ahmed FATTANI, directeur de publication de l’Expression

Classement mondial annuel en matière d’égalité entre hommes et femmes :

barbie.jpgL’Algérie classée au 108e rang !

Le rapport de 2007, dressé par les experts de Davos, a classé l’Algérie à la 108e place dans le classement mondial annuel en matière d’égalité entre hommes et femmes. L’Algérie a reculé de 11 places par rapport à 2006 où elle occupait le 97e rang. Cinq pays arabes devancent l’Algérie et à leur tête le Koweït classé au 96e rang (86e en 2006), la Syrie à la 103e place, la Jordanie à la 104e place (93e) et les Emirats arabes unis qui occupent le 105e rang (101e).

Bab El-Oued:Il y a six ans, les inondations

Bab El-Oued:Il y a six ans, les inondations dans Actualités Algérie tjkdmv

Noureddine-Yazid Zerhouni, ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, s’est rendu ce matin à Bab El-Oued où il s’est recueilli à la mémoire des victimes des inondations de ce quartier d’Alger en 2001. Accompagné du directeur général de la Sûreté nationale, Ali Tounsi, du wali d’Alger, Mohamed-Kebir Addou, et des autorités locales, le ministre de l’Intérieur a déposé des gerbes de fleurs en hommage aux victimes successivement au CHU Lamine-Debbaghine, à la placette An-Nasr et devant la Sûreté de daïra de Bab El-Oued. Au terme de ces trois cérémonies d’hommage, M. Zerhouni n’a pas manqué de rendre également hommage à l’ensemble des agents de l’Etat et des citoyens qui ont porté secours aux victimes de cette tragédie. Infosoir

 

Commentaire: En cette période de campagne électorale, les yeux sont-ils braqués sur l’avenir ? Je ne le pense pas ! Je suis plus que certain (j’espère que je me trompe) qu’aucun responsable politique ne s’est rendu ce matin à Bab El Oued pour la commémoration d’une date aussi douloureuse que celle du 10 novembre 2001. Le plus important pour les uns et les autres est de gagner des voix lors du scrutin du 29 novembre, se faire élire puis…RDV en 2012


Mohamed Samraoui n’est toujours pas autorisé à quitter l’Espagne

Initialement prévue pour la fin de cette semaine, la décision de la justice espagnole concernant le dossier Samraoui vient d’être une nouvelle fois reportée. Le juge espagnol en charge de l’affaire est en effet toujours dans l’attente du dossier d’extradition que doit lui adresser la justice algérienne.
En attendant, l’ancien colonel Samraoui est libre mais il n’est pas autorisé à quitter le territoire espagnol. «Je ne souhaite pas partir clandestinement en Allemagne. Je suis respectueux de la justice de ce pays et je suis convaincu de mon innocence dans cette affaire. Les Algériens savent que je ne suis pas extradable. Ce qui me gêne le plus, c’est d’être loin de ma famille et de mes proches. Je crains également pour mon emploi en Allemagne, si cette situation se prolongeait », souligne l’ancien colonel joint au téléphone.
Les recours introduits par son avocat espagnol et le soutien dont il bénéficie de la part du consulat d’Allemagne – le pays où il bénéficie du statut de réfugié politique- à Madrid n’ont pas suffit à faire décider la justice espagnole. Cette dernière, notamment en raison des tensions algéro-espagnoles, semble en effet chercher à éviter de froisser les Algériens en libérant Mohamed Samraoui.
Selon des sources judiciaires espagnoles, la justice algérienne a jusqu’au début du mois de décembre pour transmettre le dossier : lors de l’arrestation de Mohamed Samraoui le 22 octobre dernier, le juge avait en effet fixé un délai de 40 jours aux Algériens pour transmettre la demande d’extradition. Au-delà de ce délai, le juge espagnol en charge de l’affaire, devrait autoriser Mohamed Samraoui à regagner l’Allemagne.

Par Rafik tayeb Toutsurlalgerie/ Photo: elpais

Listes à Béjaia

La wilaya de Béjaia compte 52 communes. 259 listes –dont 39 indépendantes- à briguer les sièges des 52 assemblées communales. Le FLN et le FFS viennent en tête avec 49 listes. Le RCD (47 listes), le RND (45 listes), le PT (11 listes), le FNA (7 listes), le MEN (5 listes), le PST (4 listes). El Islah, le MSP et le FNIC concourent dans une seule commune chacun.

L’Assemblée populaire de wilaya: 8 listes ont été validées: Le FFS, le RCD, le FLN, le RND, le PT, le FNA, El Islah et Ennahda.

Listes aux élections locales par wilaya et par parti

Communiqué du ministère de l’Intérieur et des collectivités locales

«Dans le cadre des élections locales du jeudi 29 novembre 2007, le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales informe qu’à l’issue de la clôture de l’opération de dépôt des candidatures et après expiration des délais de recours, le nombre de listes de candidats se présente comme suit :

APW sur 48 wilayas

FLN 48 listes, RND 48 listes, HMS 47 listes, FNA 46 listes, PT 45 listes, MI 23 listes, MN 23 listes, RCD 22 listes, FFS 19 listes, ANR 1 liste, Nahda-Islah, 1 liste.

APC sur 1541 communes

FLN 1 532 listes, RND 1 522 listes, HMS 1 170 listes, FNA 1 074 listes, PT 930 listes, RCD 471 listes, FFS 432 listes, MI 323 listes, MN 317 listes, indépendants 298 listes, AHD 42 listes, Les coalitions 25 listes, ANR 23 listes, MEN 20 listes, MNE 17 listes, ME 16 listes, PRA 12 listes, PNSD 8 listes, RA 7 listes, PST 6 listes, RPR 5 listes, FNIC 4 listes, MJD 3 listes, MNND 1 liste, MDS 1 liste.

323 listes de candidats à l’élection des Assemblées populaires de wilaya (APW) sont retenues sur 330 déposées pour 20 029 candidats sur un total de 20 430 postulants.

Concernant l’élection des Assemblées populaires communales (APC), 8 259 listes de candidats sont retenues sur 8 334 déposées pour 120 213 candidats retenus sur un total de 121 113 postulants. Sur un total de 8 664 listes déposées, 81 listes ont fait l’objet de rejet, soit 0,9% et sur un total de 141 543 candidatures déposées, 5 709 ont été rejetées, dont 4 156 remplacées à l’amiable. 1 405 rejets de candidatures à l’élection des Assemblées populaires communales et de wilaya ont fait l’objet de recours judiciaires, dont 637 ont été acceptés par les juridictions compétentes.»

Rejet de dossiers de candidature: les chiffres de Zerhouni

 

 

 

 

yazidzerhouni2.jpgLe ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et des collectivités locales, M. Noureddine Yazid Zerhouni a déclaré jeudi à Alger, sur les ondes de la Chaîne I de la radio nationale à l’émission « Arouikate Essiyassa » que l’Administration a rejeté les dossiers de 944 candidats du Front de libération nationale (FLN), 732 du Rassemblement national démocratique (RND), 587 du Mouvement de la société pour la paix (MSP), 547 du parti des travailleurs (PT), 216 du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), 373 du Front des forces socialistes (FFS) et de 250 candidats du parti d’El Islah.
Le FLN a introduit 329 recours devant la justice qui l’a rétabli dans ses droits dans 138 cas et le RND 160 recours pour en récupérer 31. Sur 211 recours, le MSP récupére 94 candidatures alors que le PT qui a introduit 70 recours, a obtenu gain de cause dans 34 dossiers.
Le RCD a pour sa part déposé 58 recours et récupéré 34 candidatures. Le FFS, qui a introduit 81 recours, a obtenu gain de cause dans 33 dossiers. Le parti d‘El Islah est parvenu à faire annuler 31 rejets de candidatures sur les 38 recours qu’il a déposés, a encore prcisé M. Zerhouni. Sources APS

A propos de Said Azamoum qui a quitté le RCD

Il est des hommes, comme les chattes leurs progéniture, qui dévorent leurs compagnons une fois ceux-ci se rendent compte de la situation réelle qui prévaut dans leur « parti ». Saïd (pas Azammoum bien sûr!) ne dérroge aucunement à cette pratique. C’est un monstre qui se nourrit de la bonté des siens. C’est un vampire qui suce le sang de ses frères de combat comme l’ont fait les malins combattants de la guerre de libération. La différence c’est qu’au moins eux ont eu un combat digne à mener pour libérer le bled. Et ils se sont préparés à prendre les rênes et bouffer ce qui en advenait. Mais lui, Saïd, (pas Azammoum toujours!!), il a mené quel combat ? Il mène quel combat à ce jour ? Si ce n’est celui de la diabolisation de la chose politique, de la désauthentification de la morale kabyle, de la dépravetion du prinipe de  »Tirugza », enfin, de la clochardisation (comme il aime tant en pérorer sur ce terme) de toute notion d’honnêteté et de dignité. Que lui reste-t-il aujourd’hui ? Rien que ses yeux pour pleurnicher… comme une fillette. IL A PERDU TOUTES SES LUTTES ET TOUS SES AMIS ET COMPAGNONS. Que de départs, de décès, d’assassinés, de déçus, d’étouffés, de poignardés, de trahis, de de trompés, de trempés …. A leur bonheur ! Il a gagné des Meredès Blindées et des Villas (en Espagne). Si l’Algérie parle, il sera cuisiné et cuit, Saïd ! (Toujours le même!!!) Si ses vrais « amis » parlent, il se serait suicidé. Car il est jusqu’au cou ! Les Services en savent tout sur son itinéraire pas reluisant du tout !!!! Pour Saïd, l’autre, je lui reconnais ce courage d’affronter le démon et de lui lancer en pleine gueule sa démission. Quoique en penseraient certains moutons du rcd (en minuscules, c’est tout ce qu’il lui reste comme valeur) toujours beuglant pour leur chef, c’est un geste de démoratie de dire les choses tues depuis … Allez, j’ai assez dit. A chacun sa vision. A chacun sa voix. Les ânes aussi parlent bien mieux que les hommes. Mieux que Saïd. Lequel? Cette fois-ci c’est clair ! Les deux!!! Waâââââââââ… Comme dirait « WEGHYUL » s wullis !! De très bon coeur. Ciao

Par Aghyoul s woulis

Pas d’impunité pour les coupables de crimes contre l’humanité

Les conclusions du Comité des droits de l’homme de l’ONU

 

Algeria-Watch, 8 novembre 2007

 

Le Comité des droits de l’homme de l’ONU a procédé à l’examen du troisième rapport périodique algérien les 23 et 24 octobre 2007 en présence d’une importante délégation algérienne présidée par Idriss Jazaïri, représentant permanent de l’Algérie auprès de l’ONU.

 

Presque seize ans après le putsch des généraux, après plus de seize ans d’arrestations arbitraires, d’enlèvements, de détention arbitraire, de disparitions, de torture systématique, de viols, d’exécutions sommaires et de massacres, un expert du comité des droits de l’homme de l’ONU, Sir Nigel Rodley, a qualifié lors de cette session de « crimes contre l’humanité » ces graves violations des droits humains. Il est d’avis que ces milliers d’enlèvements, de décès et les massacres « ne se font pas par hasard ou par accident ». Il considère qu’il y a là une « pratique systématique ».

 

Face à cette qualification, le chef de la délégation algérienne, Idriss Jazaïri, s’est offusqué, relevant que c’était la première fois que cette expression était employée dans ce cadre et qu’on ne pouvait selon lui suivre Sir Rodley dans cette « voie ». Il a rappelé que même la « commission Soarès » venue au nom de l’ONU en Algérie en 1998 pour s’informer de la situation des droits humains n’avait « jamais pris cette voie ». Rappelons en effet qu’à la suite des appels incessants par les défenseurs des droits humains pour une commission d’enquête sur les massacres qui durant plus de deux ans (entre 1996 et 1998) avaient fait des centaines de victimes par mois, le gouvernement algérien avait convenu avec le secrétaire général de l’ONU de l’époque, Kofi Annan, de l’envoi d’une délégation dont la composition avait été acceptée par la partie algérienne. Cette visite d’information se déroula du 22 juillet au 4 août 1998 selon un programme établi par les autorités du pays. Les recommandations finales du panel, qui n’avaient aucun caractère contraignant, ont été considérées par l’ensemble des observateurs avertis, dont les organisations de défense des droits humains nationales et internationales, comme l’expression d’un soutien de facto au pouvoir. D’ailleurs le ministre des Affaires étrangères de l’époque, Ahmed Attaf, avait déclaré : « Le rapport est conforme à ce qui a été conclu entre nous et l’ONU . » (1)

 

Pourtant, le Comité des droits de l’homme avait au même moment examiné le second rapport périodique de l’Algérie et exprimé dans ses observations finales ses vives préoccupations face aux « massacres généralisés ». Il recommandait au gouvernement algérien de « garantir que des enquêtes appropriées soient menées par une instance indépendante pour identifier les coupables et les traduire en justice » et de « faire en sorte que, dans tous les cas de massacres, une enquête indépendante soit menée sur le comportement des forces de sécurité à tous les échelons, du plus petit jusqu’au plus élevé, et que des sanctions pénales et disciplinaires soient prises à leur encontre, selon qu’il convient ». (2)

 

Mais la délégation mandatée par Kofi Annan a fait fi de ces recommandations. Me Ali Yahia Abdennour, alors président de la LADDH, avait très justement qualifié les résultats de la mission de « chèque en blanc pour l’avenir ».(3) Ces propos étaient, hélas, prémonitoires. Malgré les virulentes critiques exprimées à l’encontre des conclusions du panel, la demande d’enquêtes sur les massacres et autres crimes graves, comme les disparitions forcées, s’est peu à peu estompée pour être jetée aux oubliettes. Plus de 100 000 morts pour lesquels la justice n’a jamais été rendue et ce avec l’acquiescement de facto de la communauté internationale – et même de certaines ONG.

 

La stratégie du pouvoir algérien semblait aboutir. Du reste, Idriss Jazaïri s’est fait l’interprète de ce grave déni de vérité et justice. Dans un long exposé au début de la séance d’examen du rapport, il explique que l’Algérie a mené face au « fléau des temps modernes », le terrorisme, un « combat précurseur », seule, « ne récoltant qu’incompréhension et suspicion » de la part des autres pays. Plus tard, durant les débats, il ajoutera que « ceux qui avaient instrumentalisé la religion, ont aussi instrumentalisé les valeurs des droits de l’homme comme bouclier contre l’État ». « Les ONG ont été sensibles aux sirènes des terroristes » et cela a marché jusqu’aux attentats du 11 septembre 2001, quand enfin la communauté internationale aurait compris ce qui se passe.

 

Ce discours bien rôdé, accompagné des exposés détaillés des membres de la délégation algérienne, n’a pas convaincu les experts du Comité : ils ont nettement et fortement dénoncé les graves violations commises durant les « années de sang » et celles qui continuent jusqu’à ce jour. Qu’il s’agisse des détentions arbitraires, de la torture et jusqu’aux disparitions forcées, ces formes de répression étatique n’ont pas disparu depuis l’avènement de la « concorde civile ». Le Comité ne s’y est pas trompé et a épinglé le gouvernement, lui recommandant de prendre connaissance des centres de détention secrets qui pour la plupart sont contrôlés par le DRS, de les visiter régulièrement, de réduire et rendre conforme aux principes du droit international la garde à vue, d’enquêter sur les allégations de torture, de répertorier les détenus dans un registre national, consultable par les familles et les avocats, etc.

 

Quant aux crimes passés, le Comité demande de ne pas éluder la question des disparitions forcées par des indemnisations, qui – comble du scandale – ne sont attribuées que lorsque les familles attestent que leur parent disparu est décédé. Il recommande d’engager des enquêtes permettant de connaître les circonstances de la disparition, la libération du détenu en cas d’incarcération ou la révélation du lieu et de la cause du décès éventuel, ainsi que la remise du corps à la famille. L’organe onusien considère qu’il est indispensable d’établir les responsabilités pour ces disparitions forcées, de poursuivre et de condamner les coupables.

 

Des enquêtes indépendantes doivent aussi être engagées pour faire la lumière sur les massacres et les responsables de crimes graves, qu’il s’agisse d’agents de l’État ou de membres de groupes armés, afin qu’ils soient poursuivis et condamnés.

 

Les experts du Comité se sont particulièrement intéressés à certaines dispositions de l’Ordonnance d’application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale qui violent les plus élémentaires des droits consacrés : le droit à la justice et la liberté d’expression. En inscrivant dans la loi (article 45) qu’« aucune poursuite ne peut être engagée, à titre individuel ou collectif, à l’encontre des éléments des forces de défense et de sécurité » et en conséquence, que « toute dénonciation ou plainte doit être déclarée irrecevable par l’autorité judiciaire compétente », le droit à un recours est entravé. Afin de ne pas promouvoir l’impunité, le comité recommande d’amender cet article de l’ordonnance.

 

Quant aux mesures ayant pour but la grâce, la commutation ou la remise de peine et l’extinction de l’action publique telles que prévues par les dispositions de l’Ordonnance, le Comité préconise qu’elles ne s’appliquent pas aux crimes graves tels que les massacres, tortures, viols ou disparitions, que les auteurs soient membres des forces de sécurité ou de groupes armés.

 

Enfin l’article 46, qui interdit toute dénonciation de l’État et de ses agents pour les crimes commis durant les « années de sang » (qualifiées dans la terminologie officielle de « tragédie nationale ») sous peine d’un emprisonnement de 3 à 5 ans, il devrait, selon le Comité, être tout simplement abrogé, car il porte atteinte à la liberté d’expression.

 

La délégation algérienne, quant à elle, a déployé toute son habileté et sa « science » pour démontrer que l’Algérie est un pays de droit et de démocratie. Sur quoi le Comité a demandé en substance : mais alors, dans ce cas, pourquoi maintenir l’état d’urgence ?

 

Notes

 

1. Voir la déclaration d’Algeria-Watch du 20 septembre 1998, http://www.algeria-watch.org/farticle/aw/awonurea.htm
2. http://www.unhchr.ch/tbs/doc.nsf/(Symbol)/
CCPR.C.79.Add.95.Fr?Opendocument
3. http://www.algeria-watch.org/farticle/laddh.htm

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