La sanction, un préalable au pardon ?

Par Chafaa Bouaiche, La Tribune 24 décembre 2007

 

Le double attentat perpétré à Alger le 11 décembre dernier a suscité des réactions fermes suivies d’une condamnation unanime et sans ambiguïté de toutes les franges de la société et de la communauté internationale. Mais qu’est-ce qui a permis aux terroristes de perpétrer deux attentats à la voiture piégée notamment contre le siège du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) à Hydra ? Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, a lié l’attentat à la baisse de vigilance au lendemain des élections locales. Le ministre est conforté dans sa thèse par le directeur général de la Sûreté nationale, Ali Tounsi, lequel a reconnu, à son tour, que les terroristes ont profité de la baisse de vigilance. «Le laxisme peut coûter la vie à des citoyens dont la sécurité dépend de vous», a-t-il déclaré à l’occasion de la traditionnelle cérémonie de présentation de vœux de l’Aïd El Adha. Le message est clair : la sécurité des citoyens est du ressort exclusif de l’Etat et le manque de vigilance entraîne la mort. Mais, au-delà du constat, des déclarations et des discours, le citoyen algérien souhaite que des décisions fermes soient prises pour rétablir la sécurité et que des sanctions contre les responsables du «laxisme», qui a coûté la vie à de paisibles citoyens, soient prononcées. «Attendez-vous à de nouvelles dispositions, mais également à un grand mouvement dans les rangs de la Sûreté nationale au cours des prochaines semaines», a encore déclaré le patron de la police. Mais de quel mouvement s’agit-il ? Comment agiront les responsables des forces de sécurité pour rendre justice aux familles des victimes ? S’agit-il de mutations, de permutations, de dégradations ou simplement de radiations que les responsables prononceront dans les prochaines semaines ? Le citoyen est en droit de se poser toutes les questions et d’avoir des réponses claires, convaincantes et rassurantes. «Tous les responsables vont faire l’objet d’évaluations très précises et des sanctions positives ou négatives seront prises selon les cas», a ajouté M. Tounsi. L’évaluation de tous les responsables signifie logiquement que personne n’est au-dessus de la loi et que des sanctions seront prononcées contre toute personne ayant d’une manière ou d’une autre «permis» aux terroristes de massacrer des citoyens. Faut-il souligner que les Algériens ne supportent plus les demi-mesures, le replâtrage et la poudre aux yeux ? A chaque fois qu’une affaire importante est traitée par la justice ou toute autre institution, ce sont les sous-fifres qui tombent et les fusibles qui sautent ! Faut-il préciser que le discrédit jeté sur l’ensemble de nos institutions est lié, en grande partie, à l’impunité dont bénéficient les responsables à tous les niveaux ? En Algérie, les responsables bénéficient d’importants privilèges liés à la fonction sans pour autant accomplir les missions que l’Etat leur confie. Il est pourtant clair que la principale mission d’un responsable sécuritaire est d’assurer la sécurité des biens et des personnes. La Constitution stipule que la sécurité des citoyens est du ressort exclusif de l’Etat. La loi prévoit également qu’un responsable qui a failli à sa tâche rende compte de ses actes avant qu’il ne soit sanctionné. Finalement, la sanction est une forme de justice que l’Etat doit rendre aux victimes et à leurs familles.
Elle est tout simplement un préalable au pardon qui fera oublier la douleur et panser les blessures.

 

C. B.

 

Commentaires

  1. yahia dit :

    C’est vrais, les premiers résponsables sont bouteflika son milistre de l’interieur et son directeur de la police

  2. xyz dit :

    Ton point de vue Yahia rejoint la position d’un clan au sein du régime, ta lecture est très partiel, elle ne cadre pas avec la réalité des rapports de forces au sommet de la pyramide.
    la solution c’est de faire appel à une commission d’enquête internationale. tout le reste c’est de la prosti…politique, C’est du larbinisme.

  3. fares400 dit :

    fares

  4. yahia dit :

    Peut être que tu as raison Xyz, mais la stratégie qui consiste à faire appel à une commission d’enquête internationale en Algérie a montré ses limites et notre population est de fait contre une intervention étrangère dans les affaires intérieur du pays c’est malheureux mais c’est comme ça que notre société raisonne sur tout quant ces tentatives d’internationalisation de la crise Algérienne ont été mal vulgarisé médiatiquement et le pouvoir en a profité pour en tirer profit, je crois qu’un changement de stratégie s’impose, sans remettre en question la légitimité du combat pour la vérité
    SALAM
    YAHIA

  5. xyz dit :

    Yahia tu me donnes raison tout en disons que la population est contre l’internationalisation de la crise, j’aimerais bien savoir sur quoi tu te bases pour affirmer ça, c’est de l’aberration pure. La population ne s’est jamais prononcée car elle n’a jamais été consultée démocratiquement.

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