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Archive pour le 28 décembre, 2007

Pakistan : les limites de la politique américaine dans le monde musulman

Par said kaced le 28/12/2007 in toutsurlalgerie

 

 

Derrière chaque régime impopulaire, retrouvera-t-on la bienveillante caution de l’administration Bush ? Est-ce «défendre le monde libre» que de soutenir à bras le corps des juntes militaires «vomies» par les populations ? L’assassinat de Mme Bhutto, principale opposante au général-président Musharraf, repose la question de la fiabilité de ce type de «montage»- pouvoirs fascisants recevant la couverture politique de la première puissance planétaire– car au lieu de renforcer le camp de la démocratie, la «bénédiction» américaine sert à asseoir la toute-puissance des potentats locaux. Au nom de la lutte générique contre le terrorisme, les USA apportent l’aide militaire à des gouvernements liberticides qui traquent l’opposition pacifique– en recourant parfois à la liquidation physique de ses principaux leaders – tout en permettant au discours fondamentaliste de se nourrir de l’exaspération grandissante de la rue à l’égard des pratiques répressives. Aujourd’hui, la multinationale du crime terroriste n’éprouve aucune peine à recruter des contingents de kamikazes qui n’ont «plus rien à perdre», le travail de préparation «psychologique» ayant été préalablement fait par des gouvernants à la courte vue politique pratiquant l’exclusion et la répression de masse pour se maintenir au pouvoir.

 

Après avoir échoué à «pacifier» l’Afghanistan et l’Irak, les Etats-Unis feront-ils entrer, de «bonne foi», le Pakistan – qui dispose, lui, de la redoutable arme atomique à ne pas mettre entre les mains de tous !– dans la zone des tempêtes dans une région du monde à très haute sensibilité stratégique ? Les premières émeutes, successives à la disparition tragique de la «dame de fer» pakistanaise, confortent pareil scénario. Dans un pays où le pouvoir central peine à fédérer les puissantes tribus – Ben Laden et le mollah Omar profiteraient des largesses de chefs de clans dans quelque zone tribale frontalière pour échapper à leurs traqueurs – tout paraît ouvert à une confrontation généralisée qui profite, dans la plupart des cas, au camp des généraux toujours prompts, comme chacun le sait, à voler au secours de la patrie menacée.
Là aussi, pour protéger le pays de la division – les pires dictateurs réalisent des mobilisations miraculeuses au nom de «l’unité nationale», on imposera l’état d’urgence qui œuvrera au renforcement de toutes les causes – les islamistes affectionnent particulièrement ces situations de crise – sauf celle de la paix et de la démocratie. Et tant pis si ça vous rappelle quelque chose…

Les «martyrs» de Benazir Bhutto

 

 

butho.jpgREUTERS

Terrorisme. Les risques d’un défilé à Karachi étaient connus de l’ex-Premier ministre.

Envoyée spéciale à Karachi CELIA MERCIER,

Au lendemain d’une nuit de carnage sans précédent, c’est avec un calme surprenant que Benazir Bhutto s’est adressé vendredi à la presse dans son QG de Karachi, la Bilawal House, où les journalistes étaient fouillés trois fois avant de pouvoir entrer. «Je connais au fond de mon cœur qui sont mes ennemis, a t-elle déclaré avec emphase dans son micro grésillant. Ce qui s’est passé hier, ce n’est pas une attaque contre un individu mais contre la démocratie et l’intégrité du Pakistan»

Ce qui pose néanmoins problème, c’est le fait que l’ex-Premier ministre, de retour après huit ans d’exil connaissait les risques encourus et qu’elle ait cependant maintenu son programme. Rassembler une foule de 250 000 personnes dans Karachi, avec une procession qui devait durer quatorze heures, peut dès lors sembler irresponsable. Benazir Bhutto avait été informée des risques qui pesaient sur sa vie. Au point qu’elle avait donné au président, le général Pervez Musharraf, une liste des personnes qui devaient être considérées comme coupables si quelque chose lui arrivait.

Services secrets. Sans vouloir rendre ces noms publics, elle avait évoqué des officiels proches du gouvernement qui protégeaient les terroristes islamistes. Son époux, en revanche, a dénoncé spécifiquement le directeur de l’Intelligence bureau, une branche des services secrets pakistanais.

Si les islamistes en veulent autant à Benazir Buhtto, c’est parce qu’elle a approuvé l’assaut, en juillet, de l’armée sur la Mosquée rouge, un bastion islamiste installé à Islamabad, et annoncé qu’une fois au pouvoir, elle autoriserait les Américains à bombarder les sanctuaires d’Al-Qaeda dans les zones tribales. Son retour sur la scène politique irrite en tout cas beaucoup de monde.

Vendredi, les circonstances de l’attentat étaient mieux connues : deux explosions se sont produites peu avant minuit à proximité du camion blindé que suivaient des centaines de milliers de personnes. «J’ai d’abord cru que c’était des pétales de fleurs qui pleuvaient sur nous. Puis j’ai réalisé que c’était du sang et des morceaux de chair. Il y avait des morts partout qui jonchaient le sol. J’ai vu un homme coupé en deux, le crâne ouvert», racontait un jeune homme qui se trouvait juché sur le camion de parade de Benazir Bhutto. Ajoutant : «C’est un miracle que nous ayons survécu.»

L’ex-Premier ministre, qui se reposait à ce moment-là dans le container du camion, n’a pas été atteinte mais plus de 130 personnes ont été tuées et environ 300 autres blessées. Vendredi, les listes des victimes étaient affichées sur les murs de l’hôpital Jinnah et le bilan ne cessait de s’alourdir, beaucoup de blessés se trouvant dans un état critique. Au service d’urgence, un graffiti rouge s’étale sur le mur : «Longue vie à Benazir.»

«Fière». La route très fréquentée où s’est produit l’attentat a vite été nettoyée des restes humains et des carcasses de véhicules noircies. Le trafic a repris normalement mais les curieux affluent toujours. Un riverain, sympathisant du Parti du peuple pakistanais (PPP), confiait : «Benazir est notre leader, nous l’aimons, donc nous sommes venus la soutenir. On s’attendait à un incident mais pas de cette ampleur.» Un jeune homme ajoutait : «La vie doit continuer. Vous savez, ce qui s’est passé ne nous surprend pas. Karachi sans attentat, ce n’est pas Karachi, les bombes qui sautent, nous y sommes tous habitués. De toute façon, personne ne peut rien contrôler dans une foule.»

La tête d’un kamikaze aurait été retrouvée mais, vendredi, on ne savait toujours pas qui étaient les auteurs de l’attentat. «Je suis fière des gens qui ont osé venir me soutenir, sachant que ce n’était un secret pour personne que des terroristes allaient essayer de m’assassiner, a lancé vendredi Benazir Bhutto. Je rends hommage à nos braves martyrs qui ont donné leur vie pour la démocratie.

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