Les «martyrs» de Benazir Bhutto
Terrorisme. Les risques d’un défilé à Karachi étaient connus de l’ex-Premier ministre. Envoyée spéciale à Karachi CELIA MERCIER, Au lendemain d’une nuit de carnage sans précédent, c’est avec un calme surprenant que Benazir Bhutto s’est adressé vendredi à la presse dans son QG de Karachi, la Bilawal House, où les journalistes étaient fouillés trois fois avant de pouvoir entrer. «Je connais au fond de mon cœur qui sont mes ennemis, a t-elle déclaré avec emphase dans son micro grésillant. Ce qui s’est passé hier, ce n’est pas une attaque contre un individu mais contre la démocratie et l’intégrité du Pakistan» Ce qui pose néanmoins problème, c’est le fait que l’ex-Premier ministre, de retour après huit ans d’exil connaissait les risques encourus et qu’elle ait cependant maintenu son programme. Rassembler une foule de 250 000 personnes dans Karachi, avec une procession qui devait durer quatorze heures, peut dès lors sembler irresponsable. Benazir Bhutto avait été informée des risques qui pesaient sur sa vie. Au point qu’elle avait donné au président, le général Pervez Musharraf, une liste des personnes qui devaient être considérées comme coupables si quelque chose lui arrivait. Services secrets. Sans vouloir rendre ces noms publics, elle avait évoqué des officiels proches du gouvernement qui protégeaient les terroristes islamistes. Son époux, en revanche, a dénoncé spécifiquement le directeur de l’Intelligence bureau, une branche des services secrets pakistanais. Si les islamistes en veulent autant à Benazir Buhtto, c’est parce qu’elle a approuvé l’assaut, en juillet, de l’armée sur la Mosquée rouge, un bastion islamiste installé à Islamabad, et annoncé qu’une fois au pouvoir, elle autoriserait les Américains à bombarder les sanctuaires d’Al-Qaeda dans les zones tribales. Son retour sur la scène politique irrite en tout cas beaucoup de monde. Vendredi, les circonstances de l’attentat étaient mieux connues : deux explosions se sont produites peu avant minuit à proximité du camion blindé que suivaient des centaines de milliers de personnes. «J’ai d’abord cru que c’était des pétales de fleurs qui pleuvaient sur nous. Puis j’ai réalisé que c’était du sang et des morceaux de chair. Il y avait des morts partout qui jonchaient le sol. J’ai vu un homme coupé en deux, le crâne ouvert», racontait un jeune homme qui se trouvait juché sur le camion de parade de Benazir Bhutto. Ajoutant : «C’est un miracle que nous ayons survécu.» L’ex-Premier ministre, qui se reposait à ce moment-là dans le container du camion, n’a pas été atteinte mais plus de 130 personnes ont été tuées et environ 300 autres blessées. Vendredi, les listes des victimes étaient affichées sur les murs de l’hôpital Jinnah et le bilan ne cessait de s’alourdir, beaucoup de blessés se trouvant dans un état critique. Au service d’urgence, un graffiti rouge s’étale sur le mur : «Longue vie à Benazir.» «Fière». La route très fréquentée où s’est produit l’attentat a vite été nettoyée des restes humains et des carcasses de véhicules noircies. Le trafic a repris normalement mais les curieux affluent toujours. Un riverain, sympathisant du Parti du peuple pakistanais (PPP), confiait : «Benazir est notre leader, nous l’aimons, donc nous sommes venus la soutenir. On s’attendait à un incident mais pas de cette ampleur.» Un jeune homme ajoutait : «La vie doit continuer. Vous savez, ce qui s’est passé ne nous surprend pas. Karachi sans attentat, ce n’est pas Karachi, les bombes qui sautent, nous y sommes tous habitués. De toute façon, personne ne peut rien contrôler dans une foule.» La tête d’un kamikaze aurait été retrouvée mais, vendredi, on ne savait toujours pas qui étaient les auteurs de l’attentat. «Je suis fière des gens qui ont osé venir me soutenir, sachant que ce n’était un secret pour personne que des terroristes allaient essayer de m’assassiner, a lancé vendredi Benazir Bhutto. Je rends hommage à nos braves martyrs qui ont donné leur vie pour la démocratie. |
gloire a mme butho et toute la famille des democrates a travers le monde
une femme martyrs dans un pays de dictature.
BUTHO est un exemple d’un combat et d’une femme politicienne courageuse, rien à voir avec nos defuntes politicards, malgré qu’elles sont vivantes:Zahia benarousse,nouara djafri, benhabyles ,sans omettre CHALABIA MAHDJOUBI……la difference se mesure par des années lumieres.
Pourtant à un certain moment, on espéré avoir une jeanne d’arc combattante et resistante en la personne de KHALIDA MESSAOUDI avant de devenir à la fois KHALIDA TOUMI,ministre sans rien refuser au president.
Une Femme courageuse vient de tomber sous les armes ,et le dictateur de MOUSHAREF est encore vivant ,c’est le destin pakistanais et le monde des aveugles.
Repose en paix BUTTHO.