« L’augmentation de 6000 DA ne met pas à l’abri l’enseignant »
Larbi Nouar, coordinateur du Conseil national des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest), parle en exclusivité à El Watan des raisons ayant poussé le syndicat à recourir à ce débrayage.
Parlez-nous des résolutions de la dernière session du conseil national…
La session des 29 et 30 décembre 2007, à laquelle 37 wilayas ont participé, est une suite de la session ouverte du mois de novembre. Les questions du statut particulier, du siège national qui nous fait défaut, le mépris affiché par la tutelle à l’égard de la grève de Batna, ont été, avec la position de certains directeurs de l’éducation nous tournant le dos, les principaux points inscrits à l’ordre du jour. Notons qu’en marge de ce conclave, une commission a été chargée d’étudier les propositions du ministère inhérentes au futur statut particulier qu’on rejette catégoriquement. D’autant que la tutelle a occulté le fond du problème…
Pouvez-vous vous étaler sur cette question (le fond du problème) ?
Nos propositions concernant l’introduction de quatre catégories de professeurs n’ont pas obtenu les résultats escomptés. La tutelle n’a pas trouvé mieux que de s’appuyer sur l’ancien système (la loi 90-49 qui n’obligeait pas la tutelle à créer les postes pour les professeurs agrégés et professeurs chercheurs). Les mesures transitoires préconisées par la tutelle désavantagent les PEST ayant cumulé plus de 10 ans d’expérience. Le Cnapest ayant demandé à ce que le poste de professeur principal soit attribué à un enseignant ayant plus de 10 ans d’expérience, le professeur expert valorisera 17 ans de métier et l’excellence sera confiée aux enseignants ayant 25 ans et plus de métier, est déçu par les décisions de la tutelle tournant le dos à toute négociation sérieuse.
Que reprochez-vous au nouveau statut ?
Avec le nouveau statut, l’enseignant travaille avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Sachant que les nouveaux textes ont instauré des sanctions s’apparentant à des punitions. Une absence à une réunion du conseil de classe est considérée, désormais, comme une faute grave de 3e degré. Avec, en sus, une perte d’échelon et une mutation obligatoire. Le Cnapest, ayant demandé l’abrogation de la circulaire déniant le droit à tout fonctionnaire ayant fait l’objet d’une mutation temporaire à participer au mouvement, tombe des nues. D’autant que la tutelle a non seulement affiché une fin de non-recevoir mais vient de réinscrire cette dernière dans la nouvelle loi.
Qu’avez-vous à dire à propos de la nouvelle grille des salaires ?
Le Cnapest rejette le déclassement de professeurs techniques et des lycées techniques qui se retrouvent à la catégorie 10. Nous considérons que l’augmentation de 6000 DA brut ne répond pas à nos attentes, ne met en outre pas à l’abri du besoin l’enseignant. Le conseil national, qui attend une révision à la hausse du régime indemnitaire, est disposé à participer à l’élaboration de ce régime. Il refuse, en outre, le fait accompli comme cela a été le cas pour la grille des salaires. Nous sollicitons, à cet effet, l’intervention et l’arbitrage du président de la République, l’initiateur des réformes du système éducatif, n’ayant pourtant pas occulté la situation socioprofessionnelle des enseignants qui se dégrade de plus en plus. Kamel Beniaiche