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Archive pour janvier, 2008

Bientôt un référendum sur la nouvelle constitution

bedjaoui.jpgUn référendum populaire sur la nouvelle constitution sera organisé dans le courant du second trimestre de l’année en cours, a affirmé le quotidien Sawt El Ahrar dans son édition du 3 janvier 2008. Par ailleurs, le journal du FLN a indiqué que le président Abdelaziz Bouteflika a mis en place une commission chargée de l’élaboration de la mouture de la nouvelle constitution, présidée par l’ancien ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui.  

Le troisième mandat ou la mandat…habituel?

mehri2.jpgDepuis l’indépendance, à toutes les étapes décisives et graves qu’a connues le pays, l’usage s’est installé pour penser l’Algérie en tant que présidence et de reporter ou d’éviter carrément de la penser en termes d’Etat. La réflexion sur la présidence, elle-même, est davantage centrée sur la personne du président plutôt que sur l’institution présidentielle.

A toutes les étapes, nous choisissions un président, ou pour être plus précis, on nous présente un président, en la personne de qui nous plaçons tous nos espoirs, à qui l’on confie tous nos problèmes, en qui l’on découvre des qualités qui justifient la confiance portée en lui, en ses capacités et sa sagesse.

Des voix s’élèvent alors, par conviction ou conformisme, pour appeler à son élection ou à sa réélection.

Mais le mandat du président, ainsi investi de notre confiance, s’achève en règle générale dans un flot d’accusations et de critiques. Des voix s’élèvent alors, par conviction ou par conformisme, pour lui faire assumer, seul, la responsabilité de l’impuissance, des erreurs, du marasme, des déviations et des dépassements qui ont eu lieu dans le pays au cours de sa magistrature.

Telles sont les caractéristiques, à de rares exceptions près, qui ont marqué le parcours et le destin de la plupart de ceux qui ont assumé la responsabilité de la première charge du pays. Certains de ces hommes sont partis dans un silence relatif, d’autres ont laissé leur vie en guise de fin de mandat.

Durant toutes ces étapes décisives et graves, les voix des opportunistes sont celles qui s’élèvent le plus haut, qu’il s’agisse des campagnes de glorification ou de celles de dénigrement.

Dans toutes ces étapes, l’on constate systématiquement l’absence de tout débat sérieux sur l’évaluation du système de pouvoir établi depuis l’indépendance, de ses institutions, des programmes et des politiques suivies durant l’étape précédente dans la gestion du pays. Ou, plus justement, ce débat est délibérément éludé.

Si nous avions mené ces débats, nous aurions pu identifier les causes réelles de l’impuissance, des erreurs, du marasme, des déviations et des dépassements subis par notre pays.

Si ces débats avaient pu être menés, l’on se serait rendu compte que la part négative qui revient aux hommes qui se sont succédé à la présidence est peut-être moins importante — que leur apport positif aurait pu être plus grand — si le système de pouvoir à la tête duquel ils ont été placés reposait sur des structures saines et si ses institutions exprimaient réellement la volonté du peuple. Autrement dit, si ces structures et institutions étaient démocratiques, et effectivement représentatives et efficientes.

De nombreuses voix commencent à s’élever aujourd’hui, par conviction ou par conformisme, avec les mêmes méthodes et les mêmes approches politiques antérieures, pour appeler le président de la République, le frère Abdelaziz Bouteflika, à se porter candidat pour un troisième mandat. Comme si l’Algérie n’avait besoin aujourd’hui de rien d’autre que de perpétuer la situation actuelle que tout un chacun connaît et sur laquelle je n’éprouve pas la nécessité de m’étendre. La majorité des Algériens s’en plaignent ou subissent amèrement.

Ma conviction est que la prolongation du mandat du président, sans changement radical du système de pouvoir, conduit le pays, au minimum, à une impuissance plus marquée à résoudre ses problèmes et à faire face aux grands défis qui l’attendent à l’intérieur et à l’extérieur.

De même que l’intronisation d’un nouveau président, quelles que soient ses qualités, sans changement radical du système, conduira aux mêmes résultats.

Cette problématique est fondamentalement celle qui a dicté l’appel que j’ai signé avec les frères Hocine Aït Ahmed et Mouloud Hamrouche, au mois de septembre dernier et que certains ont qualifié d’initiative.

En réalité, il s’agissait, en plus, d’une invitation à l’initiative adressée aux responsables et aux citoyens, individus et organisations et à tous ceux qui croient en l’impérieuse nécessité d’un changement démocratique et en la nécessité d’appeler à ce changement et d’agir pour le réaliser.

Le problème central qui se pose aujourd’hui n’est pas, simplement, le choix d’un homme, capable de résoudre les problèmes du pays, mais l’édification d’un système de gouvernement qui donne à tous les Algériens la possibilité d’apporter leur contribution à la solution de ces problèmes.

Abdelhamid Mehri, 2 janvier 2008

Les enfants du MALG

boussoufabdelhafid.jpg« Abdelhafid Boussouf a légué à l’Etat algérien naissant des centaines de cadres qui ont pris en charge les services essentiels et sensibles de l’Etat en matière de télécommunications, de sécurité, d’administration et de diplomatie. Qu’on en juge : 8 généraux, 65 colonels, 2 chefs du gouvernement, 21 ministres, 19 walis, 35 ambassadeurs entre autres qui figurent dans les statistiques de notre association, et ce, avant de se retirer de la vie politique avec une humilité et une modestie inégalées. Puissent ces précisions succinctes remettre de l’ordre dans les esprits ».

Dahou Ould Kablia, président de l’association des anciens du MALG, In El Watan du 3/01/2008

Algérie : le Comité contre la torture demande la levée de l’état d’urgence

sanstitre.bmpLes experts du Comité contre la torture de l’ONU (CAT) ont demandé vendredi à l’Algérie de lever l’état d’urgence, en vigueur dans le pays depuis février 1992. «L’état d’urgence est complètement inapplicable et incompatible avec l’Etat de droit lorsqu’il est utilisé trop longtemps », ont estimé les experts du CAT au premier jour de l’examen du rapport périodique de l’Algérie, selon un  compte-rendu de la réunion. 

Les autorités algériennes ont-elles « une idée de la date à laquelle l’état d’urgence pourrait être aboli ? », ont demandé les experts. « L’Algérie doit sortir de cette situation pour que les gens puissent avoir un Etat de droit normal », ont-ils jugé. 

Le rapporteur sur l’Algérie du Comité contre la torture, Claudio Grossman, a rappelé que le droit international n’autorisait un pays à déclarer l’état  d’urgence qu’en cas de « menace imminente et grave, qui ne doit pas revêtir un aspect hypothétique ». 

L’Algérie vit sous le régime de l’état d’urgence décrété en février 1992 après l’annulation des législatives de décembre 1991, remportées par le Front islamique du salut. 

M. Grossman a également relevé que si les autorités dénombrent 4.884 disparitions, l’organe algérien de défense des droits de l’homme fait état de 6.146 disparitions. 

De son côté, le Collectif des familles de disparus en Algérie, comptabilise 8.200 dossiers de personnes disparues du fait de l’action des forces de l’ordre depuis le début des années 1990. 

Le rapporteur du CAT a demandé aux autorités algériennes si les listes de disparus étaient accessibles au public et si le Comité pouvait en avoir une copie. 

M. Grossman a également demandé si des membres du Département du Renseignement et de la Sécurité (services de renseignement) avaient été condamnés pour torture, ainsi que des informations sur d’éventuelles statistiques sur les groupes ou individus qui ont porté plainte pour torture contre ce service. La délégation algérienne doit présenter lundi après-midi ses réponses au CAT. 

Au moment de la publication du rapport de RSF, nouvelles dispositions à Alger

toilette.gifA partir du 1er janvier 2008, l’accés aux toilettes (hachakoum) de la Maison de la presse Tahar Djaout à Alger est devenu payant (10 DA). Sans commentaire.

Par ailleurs, nous apprenons que les travaux de réfection réalisés au niveau de la Maison de la presse sont pris en charge par la société allemande Henkel.

Liberté de la presse (RSF): l’année 2007 en chiffres

En 2007 :
-  
86 journalistes tués
-  20 collaborateurs des médias tués
-  887 journalistes interpellés
-  67 enlevés
-  1511 agressés ou menacés
-  528 médias censurés

Et concernant Internet :
-  37 blogueurs interpellés
-  21 agressés
-  2676 sites fermés ou suspendus

Attentat à l’explosif à Naciria dans la wilaya de Boumerdès

Un attentat à l’explosif a été perpétré ce matin (mercredi) à 7h00 du matin à proximité de la Sûreté de daïra de Naciria dans la wilaya de Boumerdès, indique le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales dans un communiqué. « Selon un bilan provisoire, on déplore trois (3) personnes décédées et sept (7) autres blessées », ajoute le ministère.

«Chadli et d’autres responsables ont décidé de la mort de Boumediene»

anissa.jpgMme Anissa Boumediene, veuve du défunt président, Houari Boumediene au quotidien El Khabar

El Khabar : Avez-vous un commentaire à faire sur les déclarations de Chadli à propos de ses doutes sur la mort de Houari Boumediene, d’autant plus qu’il a effectué un parallèle entre sa mort et celle de Yasser Arafat ?

Anissa Boumediene : Personne ne sait si Boumediene est mort empoissonné ou non, y compris Chadli, mais je peux dire aujourd’hui que lui-même et d’autres responsables ont décidé de débrancher les appareils de réanimation, lorsque Boumediene était dans le coma, et ils ont décidé de sa mort. 

El Khabar :  Ce sont des propos graves, c’est donc Chadli qui pris la décision de débrancher les appareils de réanimation qui maintenaient le président défunt Boumediene en vie ?

Anissa Boumediene : Oui et je sais parfaitement ce que je dis. C’est Chadli Bendjedid qui a décidé de retirer les appareils, sans me consulter, car si j’avais été mise au courant, j’aurais refusé. Lorsque Boumediene est entré à l’hôpital, l’activité du cerveau atteignait 8,5 degrés, et après une hémorragie elle est descendue jusqu’à 8 degrés, puis 7,5 degrés. C’est là qu’ils ont décidé de retirer les appareils et de le laisser mourir. Savez-vous que la Cour fédérale des Etats-Unis a refusé de répondre à la demande de familles dont les enfants sont dans le coma, car ils voulaient retirer les appareils de réanimation qui les maintenaient en vie, et pourtant l’activité de leur cerveau ne dépassait pas deux degrés.

Président à vie, pourquoi pas ?

bouteflika.jpgIl est difficile maintenant d’imaginer Abdelaziz Bouteflika autrement qu’en Président de la République. Comme le répète Belkhadem, y a pas mieux ! 

D’abord on ne voit pas qui pourrait le remplacer. Du moins dans le rôle qu’on a su lui tailler en 8 ans. Sur mesure. Parfaitement adapté à ce régime si particulier qu’est le système politique algérien vieux d’un demi-siècle. Un tribun éloquent au sommet de l’Etat et un pouvoir occulte qui décide puis qui gère. Un régime qui a toutes les apparences de la démocratie… mais qui n’a rien à voir avec la démocratie : les élections sont continuellement truquées afin qu’elles aillent dans le bon sens, une presse suffisamment libre pour s’autocensurer et ainsi avoir la paix tout en bénéficiant d’une riche manne publicitaire octroyée aux gentils ; une télévision unique gérée directement par le pouvoir ; un pluralisme politique maîtrisé à l’aide de coups d’état «scientifiques» permettant d’obtenir des responsables dociles tout en étant bien nourris : un appareil judiciaire bien tenu avec, pour les magistrats, une obligation de réserve et une obéissance qui permettent d’avaler tous les ordres. Et une population traitée par une soporifique manne pétrolière sur un fond de violence contrôlée selon l’agitation du moment. 

Ensuite, dans son rôle, le Président est réellement populaire, et si vous avez des doutes regardez le à la télévision quand il décide de prendre un bain de foule. Qui oserait aujourd’hui s’en prendre à lui et le voir quitter son poste à la manière de Jacques Chirac, de Bill Clinton, de Mitterrand, de De Gaulle, ou d’un quelconque Président d’un Etat démocratique après avoir été battu au cours d’élections libres. Dans le système politique qu’on nous a bricolé, notre Président est vraiment à sa place. 

Et puis certains Algériens envient notre voisin de l’ouest, le Maroc, où rares sont ceux qui souhaitent voir détrôné le roi, fils de roi et même, nous dit-on, descendant du Prophète. Notre voisin de l’Est est bien élu Président à vie et nos frères tunisiens sont bien obligés de le supporter. 

Bénissons le Seigneur, notre Président n’a pas de progéniture pour lui succéder: nous n’aurons pas les problèmes de Moubarak ou de Kadhafi obligés de se battre pour installer leurs enfants à leur place. 

Un débat est suscité autour d’un troisième mandat de Président que pourrait autoriser la Constitution si elle était modifiée. A la faveur des élections locales le chef du gouvernement, secrétaire général du FLN, avait relancé la campagne du troisième mandat. Le timing est cousu de fil blanc: que chacun s’aligne pour intervenir chacun son tour, au moment voulu, c’est-à-dire le moment décidé par les vrais chefs. 

Au lieu de répéter le même scénario à chaque élection présidentielle pour sauver les apparences qui ne trompent que les innocents, pourquoi ne pas aller au bout de la logique de ce régime : un Président à vie une fois pour toutes et on n’en parle plus. Bouteflika fait l’affaire. Il aura ainsi droit au terme de sa vie à des obsèques grandioses comme seules peuvent les vivre les populations arabes. 

Et peut-être l’humiliation que subissent continuellement les Algériens les fera finalement réagir comme des citoyens…pour défendre leurs droits, tous leurs droits. 

Pr Kamel DAOUD, militant des droits de l’homme

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