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Archive pour le 6 mars, 2008

Hommage à notre frère Mahmoud Khelili, combattant de la dignité humaine

 
 » Ô toi, âme apaisée, retourne vers ton Seigneur, satisfaite et agréée, entre donc parmi Mes serviteurs et entre dans Mon paradis « .  (Coran). 

Il y a 5 ans, disparaissait notre frère et compagnon de lutte pour le respect de la dignité humaine, Maître Mahmoud Khelili, terrassé par une crise cardiaque. Il représentait pour nous, génération de l’indépendance,  un symbole de la lutte contre l’oppression et la hogra. En ce triste jeudi 06 mars 2003, l’Algérie des Hommes Libres venait de perdre l’un de ses rares véritables militants des Droits Humains.

Après un combat sans merci contre les hordes coloniales, en tant que maquisard de la wilaya IV, il s’engageait dès les premières années de la libération dans un autre combat, tout aussi harassant, contre les dérives des imposteurs qui avaient confisqué déjà l’indépendance (inachevée) de notre pays et les libertés de notre peuple.

Quand des bravaches commençaient, tels des charognards à dépecer le pays et à se servir, au nom d’une légitimité historique usurpée, lui, véritable moudjahid de la guerre de libération nationale, décidait de continuer à servir, au nom du devoir national.

Avocat des opprimés et des causes justes, il brillait par son courage, sa ténacité et sa générosité. Il défendra les prisonniers politiques de tous bords, sans exclusive ni exclusion, jetés en prison par les tuteurs de l’Algérie qui avaient pris le pouvoir par la force des baïonnettes et qui s’étaient proclamés « révolutionnaires » de l’Algérie « socialiste ». Un socialisme folklorique qui se terminera par une faillite sanglante.

Il dénoncera au début de la courte récréation démocratique qui suivra la manipulation sanglante d’octobre 88, les dérives d’une justice servile. Cette franchise et ce courage lui coûteront deux années de suspension. Ce n’est pas tant cette sanction qui l’affectera mais  le silence lâche et assourdissant de beaucoup de ses confrères.  

Durant la guerre menée contre  la population par le quarteron de putschistes et leurs affidés de la « société servile », il sera  à la pointe du combat pour le respect des droits humains  bafoués quotidiennement au nom de la « sauvegarde » de l’Algérie…..des privilèges.

Il sera parmi les tous premiers avocats à dénoncer l’instauration des tribunaux d’exception calqués honteusement par les « juristes » de service et des « services »  sur les « sections spéciales » de Vichy. Tout comme il sera le premier  à appeler au boycott de ces juridictions de la honte.

En ces temps d’indignation sélective, il faisait partie de cette poignée de militants qui dénoncera haut et fort tous les actes de barbarie commis depuis le Coup d’Etat de 92, qu’il s’agisse de la torture institutionnalisée, des exécutions sommaires massives, des massacres de populations, des tueries des bagnes de Berrouaghia et de Serkadji, des viols collectifs ou de la politique planifiée des disparitions forcées.

Par sa ténacité et son magnifique courage, il démolira l’hideux mur de  désinformation et de  mystification, bâti par le pouvoir, ses commandos médiatiques et ses mercenaires de la plume. Il dévoilera à l’opinion publique internationale, le véritable visage de cette « seconde guerre d’Algérie » et son lot quotidien d’horreurs commis à la fois par le régime criminel et les groupes armés se réclamant faussement de l’Islam.  Tous les dossiers et les cas en sa possession étaient publiés et remis à toutes les ONG internationales sans sélectivité aucune. C’est en grande partie grâce à ses dossiers que j’ai pu confectionner avec mon amie Salima Mellah d’Algeria-Watch en janvier 2002, les listes de milliers de cas de disparitions et d’exécutions sommaires.

Il fut avec une poignée de militants, à l’origine de la création de la première organisation des familles de disparus. Tout comme il fut le premier à mettre en garde ces mêmes familles  du risque de récupération de la cause de leurs enfants à des fins inavouées par certaines officines étrangères. Chose qui ne tardera pas à arriver et qui provoquera la stérilisation puis l’implosion  de cette association, à la grande joie des planificateurs de ce crime contre l’Humanité.

Ni les intimidations de la police politique (menaces de mort, arrestation de ses enfants sur la base de dossiers préfabriqués….), ni les insultes et autres diffamations de certains « journalistes » en service commandé ne viendront à bout de son inlassable combat.

Malgré un état de santé très précaire et qui s’était dangereusement dégradé, il poursuivra sa quête de vérité  et son soutien aux familles des victimes de cette guerre cachée. Et il mourra comme il a toujours vécu : DEBOUT.

Son admirable et magnifique parcours de combattant libre et digne des droits de l’Homme restera gravé dans les tablettes de l’Histoire de l’Algérie. Il fait honneur à sa noble profession (oh combien souillée en ces temps d’imposture !)  et aux Hommes Libres qui se sont sacrifiés pour une Algérie de Dignité et de Liberté.

Il  a tracé  la voie de l’Honneur, de la Dignité et du Devoir aux nouvelles générations.

Humble, il restera dans le cœur de tous les Humbles d’Algérie.

Son noble combat, qui est également celui des Algériennes et des Algériens dignes, sera poursuivi, comme promis, jusqu’à la libération de l’Algérie meurtrie des griffes de cette voyoucratie criminelle.

Je demande,  à toutes  celles et à tous ceux qui ont connu ce combattant de la Dignité Humaine, d’avoir, en ce 5e anniversaire de sa disparition, une pieuse pensée à sa mémoire.  

« A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournerons ».

Alger le 06 mars 200Salah-Eddine SIDHOUM

Communiqué de la LADDH

Suite à la condamnation par la Cour de justice de Jijel du Directeur du journal El Watan Omar Belhouchet, et du journaliste Chawki Amari à deux mois de prison ferme, la LADDH exprime sa solidarité aux deux journalistes et à l’ensemble de la presse écrite. 

La LADDH, tout en rappelant sa position de principe concernant les libertés d’expression et d’opinion, considère  que de telles condamnations constituent une remise en cause du droit à la liberté d’expression consacré dans la constitution  et par le Pacte International des Droits Civils et Politiques, notamment dans son article 19. 

La LADDH  qui milite pour la dépénalisation du délit de presse,  appelle à une large mobilisation dans la société en faveur des libertés au moment où d’autres journalistes dans différentes  Wilayas du pays risquent des condamnations similaires.  Alger le 05/03/08, Maître Bouchachi Mostefa, Président  

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