Le meurtre de Lounès Matoub toujours sans coupable
CHRISTOPHE AYAD Libération: samedi 22 mars 2008
Cela fera bientôt dix ans que Lounès Matoub, le célèbre chanteur kabyle, a été assassiné dans un attentat sur une petite route de Kabylie, le 25 juin 1998. A l’époque, les autorités algériennes avaient attribué sans l’ombre d’un doute l’assassinat aux GIA, un groupe terroriste très infiltré par les services de renseignements. Une version aussitôt contestée en Kabylie même, où le public avait attribué au pouvoir le meurtre d’un symbole de la culture et des revendications berbères.
Aucun procès. Quelle que soit la vérité et aussi étonnant que cela puisse paraître, aucun procès n’a eu lieu. Aujourd’hui, excédée par cette attente interminable, la famille du chanteur, comme celle du principal présumé assassin, demande que justice puisse enfin se faire.
Début février, Nadia Matoub, la veuve du chanteur, a fait le voyage à Tizi-Ouzou pour faire le point sur le dossier. Le 3 février, elle a rencontré les représentants du parquet au tribunal de Tizi-Ouzou avec son avocat, Me Salah Hannoun. «Ils m’ont confirmé que le dossier était clos et la procédure terminée. Mais lorsque je leur ai demandé quand aurait lieu le procès, ils m’ont dit qu’aucune date n’était prévue. Et lorsque j’ai demandé pourquoi, ils m’ont dit: "C’est un dossier sensible, il faut une décision politique. «Pour moi, c’est clair. Il y a une volonté de ne rien faire par rapport au dossier de Lounès Matoub.»
Le pouvoir, échaudé par les émeutes de 2001 en Kabylie, a donc choisi la stratégie de l’autruche.
Sur les conseils de son avocat, Nadia Matoub a porté plainte et s’est constitué partie civile pour tentative d’assassinat sur elle et ses sœurs, Farida et Warda. Elles avaient en effet été blessées dans l’attentat. Le 19 février, le parquet a répondu sous la forme d’une ordonnance rejetant sa plainte au motif qu’on ne peut se constituer partie civile deux fois pour la même affaire. L’argument est spécieux car Nadia et ses sœurs ne sont citées que comme témoins dans l’instruction sur la mort du chanteur. Nadia Matoub a aussitôt fait appel et une nouvelle décision de justice doit être rendue dans les prochaines semaines.
Dès le début, l’enquête s’est révélée quasi-impossible. Le juge n’a jamais auditionné Nadia et ses sœurs. L’une des sœurs de Nadia Matoub a beau avoir identifié l’un des agresseurs, il ne fait pas partie de la liste des dix présumés assassins rendue publique en décembre 2000. Le premier d’entre eux, Malek Medjnoun, 37 ans, est détenu sans jugement depuis maintenant huit ans. Enlevé en septembre 1999, détenu au secret pendant huit mois et torturé selon ses dires, ce dernier n’a été présenté au juge d’instruction de Tizi-Ouzou qu’en mai 2000. Son oncle, qui vit en France, dénonce un «déni de justice flagrant» et le présente comme un «bouc émissaire idéal». Toute l’accusation contre Malek Medjnoun repose sur le témoignage d’un terroriste islamiste repenti, Abdelkrim Chenoui, lui-même emprisonné : ce dernier s’est rétracté, assurant avoir passé des aveux sous la torture, puis a réitéré ses accusations… avant de disparaître opportunément de la liste des suspects. Présenté par les autorités comme un ancien terroriste, Medjnoun, qui a purgé trois ans en prison de 1993 à 1996, assure avoir passé la journée du 25 juin 1998, chez un commerçant, alors que l’attentat a été commis à 13 h 30. Sa famille et ses avocats affirment faire l’objet de menaces et de pressions de la part des services de sécurité pour qu’il avoue sa culpabilité. Sans effet. Alors que la loi algérienne limite à quarante-quatre mois la détention préventive, le cas de Medjnoun a déjà valu à Alger une condamnation du Comité des droits de l’homme des Nations unies en 2006.
Sans effet. Nadia Matoub, sans se prononcer sur la culpabilité ou pas de Malik Medjnoun, dit avoir «confiance dans la justice pour faire éclater la vérité». Quant à Malika Matoub, la sœur du chanteur, elle dénonce une instruction «cousue de fil blanc» destinée à protéger les vrais coupables.
Alors que « nos » chers patriotes du RCD garde le silence, Nordine Ait hamouda je voulais dire !!!!! ça pue la complicité. En tous les cas, je n’ai rien contre lui, mais son attitude actuelle me donne l’impression qu’il est « … »
azul felawen ;
le jour ou le peuple se réveilleras , alors ce pouvoir disparaitras dans les entrailles de l’enfer .
dés qu’un homme se dresse devant eux , ils l’abattent sans pitié .
MATOUB LOUNES , un grand parmis les grands hommes de ce monde , ils l’ ont assassiné ! là ou meme le gia en personne n’en a pas eu le courage .
je crois que tout comme BOUDIAF , on ne connaitras pas la vérité ; tel jfk au usa !
jusqu’ à quand ?
ar tufath !