7 avril, 2008
Déclaration de Maître A. Mecili au nom du F.F.S. à T.F.1 (avril 1980)
Je dirai d’abord qu’il ne s’agit pas d’un problème spécifiquement kabyle. La population de Kabylie fait partie d’un ensemble qui s’étend d’un bout à l’autre de l’Algérie et du grand peuple berbère dont l’histoire remonte à la plus haute antiquité.
Les Berbères s’appellent d’ailleurs « Imazighen » ce qui veut dire « Hommes libres ». Il y a dans cette définition tout un programme politique.
Les Imazighen sont d’abord et avant tout fondamentalement attachés à la démocratie : voilà pour la dimension historique et politique du problème.
Question : Il s’agit donc d’une question de langage ?
Maître A. Mecili : Les Berbères à travers la défense d’une forme de langage défendent des institutions démocratiques qui remontent à la plus haute antiquité. Question : Est-ce que ces manifestations risquent de s’étendre à d’autres régions de l’Algérie ?
Maître A. Mecili : Ces événements se sont déjà étendus puisqu’il y a eu des motions de soutien qui ont été votées dans diverses universités. Les régions arabophones situées en dehors de la zone berbérophone de Kabylie ont également réagi positivement puisque l’université d’Oran, qui se trouve à l’extrême ouest de l’Algérie, a affirmé sa solidarité pleine et entière avec l’Université de Tizi-ouzou en lutte.
Il y a eu des manifestations à Sidi-Belabas, à Batna, vous voyez donc que le mouvement tend à prendre une ampleur qui n’est pas simplement régionale, mais qui devient nationale pour que les Algériens puissent exercer effectivement leur droit à l’autodétermination.