Hocine Aït-Ahmed – 27 avril 2008
Jamais les peuples du Maghreb n’ont été aussi unis que sous l’oppression coloniale ; aussi bien dans leurs résistances politiques et syndicales unitaires que dans leurs luttes armées de libération.
La Conférence de Tanger inscrivait les espérances de l’humanité maghrébine dans la continuité de cette dynamique historique .
Paradoxe des paradoxes, décennies après décennies , la volonté d’unification démocratique du Maghreb – ce rêve fondamental des Maghrébins a disparu des préoccupations des autorités étatiques.
Nos pays n’ont aucune chance de se développer séparément.
Plus que jamais des initiatives politiques culturelles et sociale doivent se multiplier au sein de nos sociétés civiles pour civiliser la politique et imposer l’alternative démocratique d’une reconstruction de la région .
D’autant que la conjoncture internationale actuelle, marquée par des aventures guerrières et les courses aux armements, est grosse de retombées aventureuses sur le destin de nos peuples.
L’urgence et la priorité sont d’abord de sortir de cette guerre froide qui paralyse les relations entre nos pays. Il est temps que les frontières s’ouvrent , que les libertés soient rendues à nos peuples pour qu’ils puissent construire un espace démocratique, paisible et prospère, indispensable à la stabilité de la Méditerranée.
Je demeure convaincu, ici et maintenant, que réduire les tensions régionales demeure un impératif pour l’avenir de nos enfants.
Partout, dans le monde, des ensembles continentaux et régionaux se sont constitués : de l’Asie à l’Europe en passant par l’Amérique latine. Du pire peut sortir le meilleur ! Comme en témoigne le rapprochement entre les deux grands rivaux géopolitiques d’Amérique du sud qu’étaient le Brésil et l’Argentine. Ces deux pays ont été les promoteurs du Mercosur après avoir réussi une réconciliation politico-militaire exemplaire. Dès lors, nous ne pouvons être en reste au risque d’être réduits à des bantoustans balayés dans une mondialisation sauvage .