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Archive pour le 2 mai, 2008

Hocine Zehouane: « Il faut avoir l’audace de parler de la presse liberticide »

zehouane1.jpgDu point de vue du combat pour la défense des droits de l’homme, la célébration de la journée de la liberté de la presse doit être l’occasion de se dégager des pétitions de principe et d’aborder sans complaisance la question des enjeux que recèle l’espace médiatique et qui génèrent les politiques de l’information dans notre pays et dans le monde. S’il faut parler de la liberté de la presse, il faut aussi avoir l’audace de parler de la presse liberticide. Autant en effet, la presse peut être l’objet de politiques cœrcitives et répressives de la part de pouvoirs autoritaires, autant une certaine presse peut constituer des instruments de domination entre les mains et au service de puissances de l’argent. Au sens des préoccupations de la LADDH, le combat pour la liberté de la presse doit consister à assurer la défense, la protection et la promotion des journalistes en tant que travailleurs d’une corporation juridiquement protégés, matériellement assurés contre l’exploitation et la précarité et moralement reconnus dans leur spécificité de créateurs intellectuels. En effet, la Laddh réaffirme avec force l’impératif de dépénalisation du délit de presse. Elle considère que tous les conflits susceptibles de naître de l’action d’informer peuvent se résoudre dans la qualification de délits et quasi-délits civils, qu’à ce titre ils peuvent donner lieu à l’exercice du droit de réponse et à l’octroi de dommages intérêts en cas de préjudice mais qu’en aucune façon, ils ne peuvent exposer le journaliste à une condamnation pénale. Et afin d’assurer le journaliste contre des charges pécuniaires au dessus de ses revenus, la Laddh suggère la création d’un fond de garantie à financer par le ministère de tutelle, les entrepreneurs de presse au prorata de diffusion et le syndicat de la profession. Concernant la protection juridique et pour suppléer et parer aux lacunes réglementaires, la Laddh demande à ce que l’élaboration et la conclusion de conventions collectives soit rendue obligatoire entre les entrepreneurs de presse et les représentants des employés. La ligue considère enfin sur ce registre que pour préserver la liberté intellectuelle des journalistes rédacteurs, l’introduction de la clause de conscience dans les contrats et statuts doit permettre à chaque auteur offensé dans le traitement de ses articles de mettre fin à la relation de travail avec droit à l’indemnisation. En second lieu face à la main mise des puissances de l’argent sur l’espace médiatique, la Laddh dénonce la fausse indépendance de tant d’organes devenus des centres d’info imposture, la marchandisation de l’information sous le poids de la publicité, l’ostracisme exercé envers les petites publications par le contrôle des réseaux de distribution, et appelle à la mise en place d’un jury d’honneur qui devra veiller à la moralisation de la profession. Si le droit à l’information doit s’incarner dans une information saine, alors la liberté de la presse ne doit pas être une liberté qui opprime, mais une liberté qui libère.

La liberté de la presse

pressfreedom.jpgaliyahiaabd3.jpgContribution de Maître Ali Yahia Abdennour 

La presse algérienne a connu les phases les plus difficiles de son histoire  qui l’a vu naître, soumise à la censure et au contrôle des pouvoirs publics qui ont renforcé la rigidité de ces limites, et les a imposées avec plus de sévérité. 

Les problèmes politiques, économiques, sociaux et culturels, présentent aujourd’hui une telle complexité que, sans une opinion publique bien informée, il n’y a aucun espoir de  les comprendre et de les résoudre. Paradoxalement, c’est précisément en cette période que les pouvoirs publics redoublent d’efforts, pour imposer leur tutelle sur les moyens de communication de masse. 

La mutation majeure tient au fait que les deux tiers de la population mondiale ont obtenu la liberté  politique en chassant la domination étrangère. Ce n’est pas vrai. C’est l’indépendance nationale qu’ils ont obtenu, et non nécessairement la liberté. C’est là  tout le problème. En l’espèce l’enjeu porte sur la liberté individuelle. La confusion est entretenue entre les droits de l’Etat et ceux de l’individu. La liberté de la presse n’est pas un droit détenu par l’Etat mais par les citoyens, et c’est une liberté par rapport à l’Etat. Les intérêts individuels et par conséquent ceux de la nation, sont mieux servis par un journalisme libre et ouvert, par une presse indépendante et pluraliste. Le déni de la liberté de la presse, est le déni de la liberté même de l’individu. 

– La liberté de la presse est une conquête fragile qui doit être protégée et renforcée. 

Toute personne engagée professionnellement dans un aspect quelconque  du journalisme de la presse écrite ou de la radio télévision, est un journaliste. Les journalistes de la télévision unique et de la radio unique, sont t’ils des journalistes ou des fonctionnaires de l’information ? Les journaux ont besoins de liberté et d’indépendance pour éduquer, informer, protéger et distraire. L’expérience de la vie en société nous a enseigné que le progrès passe par le dialogue, qui contribue à supprimer les tensions. Un débat public ouvert engendre une meilleure compréhension des problèmes qui se posent au peuple, et par suite les meilleures chances de trouver des solutions. Seule une presse libre permet au peuple de faire entendre sa voix et ses problèmes aux pouvoirs publics. La réponse à la liberté de la presse se situe à deux niveaux : celui  de la théorie et de la réflexion tendant à préciser et à approfondir ce concept d’une part, celui de la recherche des voix et moyens par lesquels l’action concrète devrait s’exercer d’autre part. la théorie et la réflexion ne peuvent être dissociées de l’action. 

La question fondamentale à se poser pour assurer  une circulation de l’information libre et équilibrée est celle-ci : les hommes et les femmes reçoivent t’ils l’information nécessaire pour avoir une large compréhension de leur société, du monde ? De plus s’ont t’ils en mesure d’exprimer leurs points de vue et leurs préoccupations ? les journaux souffrent d’encadrement qualifié, d’institutions de formations et de moyens  de financement . D’où la nécessité de former les personnels indispensables à la production des programmes en mettant l’action sur la rédaction, l’interview, l’observation et la recherche, sans oublier de produire des programmes et des messages originaux plus conforme à notre identité culturelle et plus aptes à répondre aux besoins réels et aux aspirations profondes de notre peuple. Il va sans dire que cela ne signifie en aucune manière un repli sur soi, mais au contraire une ouverture aux apports extérieurs et aux grands courants du monde moderne, de manière à provoquer par le dialogue et l’échange un processus d’enrichissement mutuel. 

La presse privée s’améliore, sort du conformisme et de l’uniformité. La confiance des algériens dans la presse s’est améliorée. Il y a un vide politique et intellectuel qu’elle tente de combler. La presse doit par un effort accru élevé son niveau qualificatif, son professionnalisme, son  prestige, c’est-à-dire son influence et son crédit qui dépendent de la loyauté de ses lecteurs, et de la diffusion honnête et ouverte des informations et des opinions. Le secret des sources des journalistes et leur protection est la pierre angulaire de la liberté de la presse. Un journaliste ne donne pas ses sources et chacun doit l’accepter. 

Le pouvoir de la presse est limité par sa diversité, car elle n’est ni unie ni une. Certains le regrettent. On voit en la presse un « quatrième pouvoir » alors même qu’on ne distingue plus très nettement les trois premiers, et qu’il y a non pas séparation mais confusion des pouvoirs. Certains reprochent faits à la presse privées sont justifiés ou du moins ils le paressent. 

II – la presse privée est un des principaux vecteurs de la démocratie. 

Elle est la clef de la démocratie. Pas de démocratie sans elle et vice versa. L’exigence de liberté  implique une démocratisation de l’information, une multiplication des sources d’information. Les journalistes ont du combattre pour gagner le droit à la liberté de la presse qui est un élément essentiel à l’instauration et à la consolidation de la démocratie. Plus la vérité est importante plus elle est cachée, et plus complexes en sont les manifestations.  Pour Victor Hugo : «  le principe de la liberté de la presse n’est pas moins essentiel, n’est pas moins sacré que le principe du suffrage universel ». Chaque Algérien majeur et électeur et souvent lecteur. 

Il faudrait d’une par que les citoyens aient conscience de la  gravité de la crise qui se répète, se succède, s’enchaîne, s’amplifie et se prolonge, et d’autre part qu’eux-mêmes se situent, c’est-à-dire qu’ils prennent publiquement position. 

Quand l’histoire d’un homme est finie, quand son mandat légal se termine, il ne faut pas forcer le destin en ajoutant un dernier chapitre. Respecter le peuple ce n’est rien lui imposer. Eviter le danger, ne pas laisser un désastre s’accomplir, est la qualité indispensable de tous ceux qui ont conduit leur peuple. Il faut entendre la protestation populaire qui s’enfle et se durcit, entendre les voix lançant des cris d’alarme : dix ans c’est assez, dix ans ça suffit. 

III – l’Etat exerce un contrôle non seulement sur l’information intérieure, mais aussi sur toute celle qui vient de l’extérieure. 

La presse est contrôlée. Le pouvoir qui a peur de l’opinion publique cherche à la détruire en mettant les moyens d’information en tutelle. Les lois promulguées laissent virtuellement le destin de la presse à la merci du pouvoir, ancré en permanence dans son hostilité à la liberté de la presse, pour renforcer les mécanismes visant à la subordonner aux seuls objectifs de la propagande. Les journalistes ont très clairement  fait savoir que sur le choix entre une presse libre et la propagande du pouvoir, il n’y a pas de compromis. Défendre la cause de la liberté de la presse, c’est faire obstacle à l’exercice d’un contrôle étatique sur les organes d’information.

 La création de nouveaux journaux est soumise à l’autorisation officielle par la justice. L’un des problèmes les plus alarmants pour la démocratie est celui de la télévision, en butte aux convoitises du pouvoir, parce qu’elle est la principale source d’information. Si le pouvoir à le droit de s’exprimer à la télévision pour défendre son programme et la manière dont il gère le pays, il n’a pas le droit de s’acquérir d’un service public financé par tous les Algériens, de le monopoliser pour interdire tout débat contradictoire qui est l’hygiène et même l’hygiène  de la vie publique, passage obligé d’une démocratie formelle à une démocratie réelle. L’image à la télévision possède un grand pouvoir de suggestion, mais on peut tout lui faire suggérer. 

Le président de la république a déclaré à la chaîne MBC : «  la télévision est et continue d’être la propriété de l’Etat, et ne saurait être soumise à une quelque forme  d’expression contradictoire ou polémique. C’est l’Etat qui finance la radio et la télévision, et elles sont la pour défendre la politique de l’Etat ». Il est nécessaire de permettre la création de chaînes de télévision privées, libres  de leur choix, libre d’offrir à leurs auditeurs des œuvres diverses, ambitieuses, dignes d’intérêt. 

A la mort de Franco en 1975, l’Etat Espagnole constituait et de loin, l’entreprise d’information la plus importante. Il possédait les deux seules chaînes de télévision du pays, deux radios dont la principale, une agence de presse et trente six quotidiens, les reformes effectuées ont abrogé la tutelle Etatique dont le pays avait hérite. La liberté d’expression et de la presse a progressé substantiellement en 1981 et en 1982. Le gouvernement a fermé huit de ses quotidiens ainsi que l’agence de presse. Les deux chambres du parlement -les Cortés- Ont adopté une loi qui a décidé  que les 25 journaux d’Etat restant seraient vendus au secteur privé. On fermera les journaux qui ne trouveront pas d’acheteur. Ce processus de suppression de la presse de l’Etat devait arriver à son terme en 1983. Le gouvernement a légalisé la télévision privée 

IV- la protection des journalistes 

La liberté de la presse est plantée, enracinée, mais pour qu’elle puisse s’épanouir il ne faut pas la déraciner. Le journalisme est une profession  en butte à des harcèlements, des menaces de représailles et à d’autres pressions qui ne sont pas moins intimidantes. Lorsque le fond d’intolérance s’accompagne d’insultes, de menaces et même d’agressions physiques contre les journalistes, surtout les correspondants de presse à l’intérieur du pays par les représentants locaux du  pouvoir, le moment n’est pas loin ou il n’y aura pas eu ni liberté d’expression, ni liberté tout court . La première urgence est de mettre fin à la répression qui les frappe et qui a atteint avec les dernières condamnations en série, l’intolérable qui ne peut être toléré. La liberté d’expression et d’opinion du journaliste bénéficie déjà de la protection assurée en vertu de l’article 19 de la déclaration universelle des droits de l’Homme qui reconnaît «  tout individu a le droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions, et celui de chercher, de recevoir et de répondre sans considération de frontières les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit » il faut aussi avoir présent à l’esprit l’engagement contenu dans la constitution de l’UNESCO de «  promouvoir la libre circulation des idées par le mot et par l’image » en théorie, mais il s’agit seulement d’une théorie juste dans ses principes, tout pays qui adhère à l’ONU et à l’UNESCO, s’engage à défendre la liberté de la presse. 

Les journalistes disposent d’une arme puissante pour assurer leur propre protection et celle de leurs collègues ailleurs, cette arme est l’information, une information complète, rapide et largement diffusée sur tout exemple d’atteinte où que ce soit aux  droits des journalistes. 

Le code de déontologie journalistique est avant tout l’affaire des journalistes, de leurs syndicats et de leurs organisations professionnelles, non de l’Etat, du gouvernement, ou de tout autre groupe de pression de quelque nature que ce soit. 

Les adversaires du journalisme sont le pouvoir et l’argent. Il serait urgent de doter la presse d’un statut qui assure son indépendance et la mettre à l’abri de l’action maléfique du pouvoir, mais aussi de celles des bailleurs de fonds. Il faut dépénaliser le délit de presse pour expurger de son venin le code de l’information qui n’est qu’un code pénal bis. 

Les algériens ne doivent pas renoncer à exercer pleinement leurs droits de citoyens. Une presse mise en tutelle, équivaut à une renonciation à leurs principes et acquis les plus précieux, ainsi qu’à leurs plus hautes aspirations de liberté et de dignité. Leur engagement en faveur d’un journalisme indépendant et professionnel, et pour une information libre, pluraliste et équilibrée qui favorise la réflexion politique, le débat démocratique ainsi que le développement économique, social et culturel, doit être total. 

La liberté d’expression est un droit de la vie sociale et culturelle, de la création scientifique et artistique. 

La dégradation politique et morale des institutions est due à l’absence d’alternance, qui permet le maintien au pouvoir des mêmes clans et des mêmes intérêts, durant une longue période. Il est temps d’agir si l’on veut libérer la presse et les journalistes des poursuites judiciaires et des condamnations, domaine qui nous concerne tous dans notre vie et notre liberté de chaque jour.

Des négationnistes dans le pouvoir algérien

Le Dr Amine Zaoui et le Dr Abdelmadjid Chikhi sont deux membres éminents de l’intelligentsia algérienne, l’élite des élites. Universitaires au plus haut degré, grands commis de l’Etat, écrivains et poètes, ils assument les plus hautes responsabilités dans la préservation de la mémoire collective de la Nation. Amine Zaoui est le directeur général de la Bibliothèque Nationale, Conservateur du patrimoine culturel, gardien des trésors littéraires, manuscrits, et livres anciens. Abdelmadjid Chikhi est le directeur général des Archives Nationales, Conservateur de l’Histoire, gardien du temple de la mémoire.  

Leurs compétences et leurs fonctions les ont hissés au rang de formateurs des élites. Parfaits bilingues, ils interviennent souvent sur les ondes de la radio et la télé dans des émissions littéraires et historiques. Ces deux érudits ont l’habitude d’organiser des rencontres publiques pour transmettre le Savoir aux universitaires et aux jeunes générations. C’est justement ce qu’ils envisageaient de faire dans un colloque pour commémorer le cinquantenaire de la conférence de Tanger… avant de se voir signifier un ordre de l’annuler. 

C’est Abdelhamid Mehri, un des rares acteurs vivants de notre glorieuse Révolution présent à la conférence de Tanger en 1958, qui nous l’apprend dans sa lettre de protestation adressée au président Bouteflika: «J’ai participé, depuis deux mois ou plus, avec le frère, directeur général du Centre national des archives et le Docteur Amine Zaoui, directeur de la Bibliothèque nationale, à la préparation d’un colloque historique à caractère scientifique se rapportant au cinquantenaire de la conférence de Tanger qui a regroupé, en avril 1958, les partis qui ont conduit la bataille des indépendances en Tunisie et au Maroc, et le Front de libération nationale. J’ai été informé hier, 14 avril, que des instructions fermes, dont je ne connaissais pas la source, ont été signifiées aux deux institutions afin d’interrompre l’ensemble des dispositions et préparatifs de ce colloque et à renoncer définitivement à sa tenue», écrit l’ex-secrétaire général du FLN dans cette lettre datée du 15 avril. 

Abdelhamid Mehri ignore les motifs et l’origine de cette annulation. «Je ne sais toujours pas se qui s’est produit. Abdelmadjid Chikhi et Amine Zaoui m’ont juste confirmé qu’ils avaient reçu des instructions pour tout arrêter. Mais ils ne m’ont pas donné la source qui a donné ces instructions». Il ajoute: «Je pense, Monsieur le président, que vous imaginez bien l’ampleur de la surprise, du choc et de l’embarras provoqués par cette décision et la gravité des interrogations qu’elle suscite. Il n’est guère besoin d’un surcroît d’explications, vous êtes, par votre passé et par votre position, suffisamment instruit pour percevoir toutes les dimensions de ces questions.» On imagine aisément le tollé qu’une telle infamie aurait provoqué dans des pays qui se respectent. 

Mehri, qui n’a pas été «autorisé» à se rendre à Tanger, confirme ainsi indirectement les pressions qu’a subi le FLN pour boycotter la rencontre. Des informations ont même été publiées dans ce sens, avant de «préciser» que Belkhadem n’allait pas à Tanger en tant que chef du gouvernement. Ce témoignage de Mehri, ajouté au mauvais traitement médiatique des retrouvailles de Tanger, prouve que l’Etat algérien est infesté de négationnistes au plus haut niveau qui veulent interdire le devoir de mémoire, l’évocation de l’Histoire et donnent des instructions en ce sens à des institutions et à la presse qu’ils contrôlent. 

Ce nouveau scandale ne doit pas en rester là. Il prouve à ceux qui font encore semblant de l’ignorer que le sabotage des fondements historiques et révolutionnaires de l’Etat est très profond. Ceux qui viennent ainsi piétiner notre mémoire en bafouant la noble mission de Zaoui et Chikhi sont les mêmes qui ordonnent aux magistrats de condamner des innocents «au nom du peuple». Ce sont eux qui, dans l’ombre qu’ils affectionnent, ordonnent aux banquiers de délivrer ou bloquer des crédits, ordonnent aux ministres de délivrer ou bloquer des agréments, etc…. Imbus de leur pouvoir occulte et dans leur sentiment d’impunité, ils s’imaginent que les hauts serviteurs de l’Etat et du peuple ne sont qu’à leur service… et ne se rebellent  jamais. 

Il ne s’agit même plus d’un combat politique, mais de dignité. On a empêché Amine Zaoui et Abdelmadjid Chikhi d’exercer leur métier, l’essence même de leur raison d’être. A travers eux, c’est toute l’élite algérienne qui subit une fois de plus l’humiliation, une grave insulte à son intelligence et à son honneur. De quel droit des renégats de l’Histoire, tapis dans l’ombre du pouvoir, ont-ils osé porter une telle atteinte à la probité intellectuelle. Et de quel droit ne doivent-ils pas être dénoncés. Doit-on espérer que les martyrs ressuscitent de leur tombe pour laver cet affront fait à la Révolution? Ces négationnistes, traîtres de la Nation, doivent être montrés du doigt, lâchés à la vindicte populaire et bannis des fonctions qu’ils occupent. 

Lorsqu’il n’y a plus d’arbitre pour faire respecter les règles, lorsque l’entourage devient indifférent et impuissant, lorsqu’on porte atteinte à leur honneur, à leur réputation et aux fruits de toute une vie de labeur, il ne reste qu’une seule chose à faire à Amine Zaoui et Abdelmadjid Chikhi, ainsi qu’à toutes les élites. Imiter le plus célèbre des algériens, Zinedine Zidane, qui a lavé un simple affront verbal d’un coup de boule devant un milliard de téléspectateurs. Il a préféré défendre son honneur que soulever le trophée de la Coupe du monde. Son trophée, c’est d’abord sa dignité. Il en est sorti encore plus grand et son aura a dépassé les frontières du football. 

Cette grave insulte à l’intelligence et à notre glorieuse Révolution peut-il enfin être compris comme un dernier signal d’alerte, un appel ultime à la révolte contre un pouvoir primitif, inculte, anti-révolutionnaire et anti-populaire qui dicte leur conduite aux intellectuels et aux grands commis de l’Etat assermentés. Les élites doivent enlever leurs lunettes, poser les stylos, dédaigner les privilèges, se relever et se battrent. «Arfaâ rassek ya ba !» Par Saâd Lounès

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