Le pouvoir algérien est le pouvoir des paradoxes.
D’un côté, il fait preuve de beaucoup d’ingéniosité pour répondre aux exigences, voire aux injonctions de l’ « Etranger ».
Toutes les mesures politiques, économiques et sociales prises ces derniers mois, révèlent une volonté soutenue et suivie de mettre le pays en conformité avec les nécessités de l’internationalisation et de l’inscription dans la globalisation, quel qu’en soit le prix.
C’est précisément parce que le prix politique et humain est lourd pour les enfants, les femmes et les hommes de ce pays, qu’aucune autorité n’a le courage d’assumer cette politique et d’en expliquer les enjeux. Il s’agit d’une entrée honteuse et rampante dans la globalisation.
Il faut le dire clairement, le système actuel a aussi échoué sur le plan économique. Les seules réformes se limitent à un dossier : une soi-disant stratégie industrielle fondée sur la privatisation du secteur public et l’appel à l’investissement direct étranger. Au lieu de défendre le secteur public base de tout développement économique indépendant, on le liquide purement et simplement, alors que les ressources financières sont gelées dans un « fonds dormant » au lieu de servir l’investissement productif.
De l’autre coté, sur le plan intérieur le pouvoir manque totalement de volonté, d’initiative et d’imagination pour répondre aux contestations sociales de plus en plus nombreuses qui secouent tout le pays. Mieux, il n’hésite pas à les réprimer sauvagement par la matraque, la prison et le harcèlement judiciaire.
Les syndicats autonomes, même quand ils sont reconnus et qu’ils inscrivent leur action dans le cadre légal subissent le même traitement. Ils ont pourtant fait la preuve de leur représentativité, de leur capacité d’action et de leur force de mobilisation.
A Berriane dans la wilaya de Ghardaïa, les autorités ont préféré la facilité et l’instrumentalisation des archaïsmes.
A Tiaret et à Chlef, face aux contestations populaires, elles ont joué le pourrissement puis la répression.
En fait, le pouvoir s’inscrit dans une logique d’affrontement.
Il refuse de gérer pacifiquement les conflits.
Il refuse toute médiation moderne.
Il ne veut ni d’une société politique ni d’une société civile.
Il est désormais admis qu’en l’absence de démocratie, d’un Etat de droit et de contre-pouvoirs clairement établis, d’une presse d’investigation libre, d’une justice indépendante et de structures de contrôle efficientes, il est vain d’espérer des politiques viables et un développement durable.
Aujourd’hui, de plus en plus d’Algériennes et d’Algériens ont le sentiment qu’ils n’ont pas leur place et qu’ils n’ont plus d’avenir dans le pays. C’est un sentiment intolérable. C’est une situation inacceptable qui ne peut plus durer.
Il est temps que les Algériennes et les Algériens se remettent en mouvement pour arracher leur liberté, leur dignité et la maîtrise de leur destin.
Le conseil national du Front des Forces Socialistes, inscrit ses espérances, ses ambitions et son action dans une perspective de changement radical et pacifique.
Le FFS réaffirme sa solidarité avec les forces sociales et les personnalités politiques autonomes qui partagent cette vision et les assure de sa disponibilité pour réfléchir et agir ensemble pour civiliser la politique et imposer l’alternative démocratique.
Le FFS donne à son combat pour les droits et les libertés une dimension et une portée nationale mais aussi maghrébine. L’esprit de la déclaration de Tanger du 27 avril 1958 est d’actualité. Nos pays n’ont aucune chance de se développer séparément, la réduction des tensions est un impératif pour l’avenir de nos enfants. L’urgence et la priorité sont l’ouverture des frontières. L’ambition et l’objectif sont la construction démocratique d’un ensemble maghrébin ; espace indispensable à la stabilité de la méditerranée.
Le FFS adresse ses salutations aux travailleurs qui célèbrent le 1er mai et aux journalistes à l’occasion du 3 mai, journée de la liberté de la presse.
Le Conseil National réuni en session extraordinaire le jeudi 1 mai 2008