Plainte de la gendarmerie contre El Watan
Le directeur d’El Watan a été entendu hier et pour la troisième fois par un juge d’instruction au sujet de la publication d’un reportage le 1er avril 2002, intervenant une année après le déclenchement des événements de Kabylie.
Se sentant outragée par les dires d’un citoyen rapportés dans cet article, la Gendarmerie nationale a déposé plainte contre El Watan. Les faits remontent donc à cette année charnière des événements de Kabylie. Le journaliste qui s’était rendu à M’chedellah pour rendre compte de l’essence du mouvement citoyen à Bouira avait intitulé son reportage paru en deux parties : « M’chedellah, QG de la protesta. » Tendant, comme l’exige ce style journalistique, son micro aux citoyens, le journaliste a rapporté entre autres déclarations les propos de Fodil Ahmanache mis entre guillemets. Sa phrase disait : « La gendarmerie continue de nous réprimer comme la gendarmerie française a réprimé nos parents sous la colonisation, on dirait qu’on n’est pas indépendants ». Invité à livrer son témoignage, le citoyen en question a complètement nié devant le juge avoir fait cette déclaration ; le journal se trouve donc seul face à l’accusation de diffamation. Cette affaire transcrit clairement une des difficultés rencontrées par le journaliste dans l’exercice de son métier où l’accusation de diffamation semble lui incomber de fait. Le directeur de la publication a été inculpé dans cette nouvelle affaire. Sources El Watan
Si ce genre de rétractation est courant, il paraît surprenant que les jouranlistes continuent à agir de la même façon. L’accusation de diffamation est aisée à éviter ; il suffit de s’en tenir à des propos dont on conserve des traces matérielles. Il me semble qu’il s’agit là d’un fait de déontologie. Autrment, n’importe qui peut affirmer n’importe quoi et son contraire selon les circonstances.
Je m’interroge sincèrement sur le fait que cela ne soit pas acquis par les journalistes qui, se j’ai bien compris, sont souvent sujets à l’accusation de diffamation.