Y aura-t-il un peu plus de dollars dans nos assiettes ?
L’on vient d’apprendre qu’à la faveur de la hausse des prix du pétrole qui ont atteint des pics historiques, la loi de finances complémentaire pour 2008, se fera sur la base de 37 dollars, alors qu’elle n’était que de 19 dollars, en dépit de l’embellie financière du pays. Si cette «réévaluation» est une bonne nouvelle en soi, l’on se demande, nous petit peuple, si cela changera un tant soi peu à notre misère. Y aura-t-il un peu plus de dollars dans « nos assiettes» ou, au contraire plus de dollars dan celles des affairistes véreux et autres spécialistes de «l’import-import» qui s’offrent des lignes de crédits comme on s’offre des figues « Deg tebhirt n Vava Vajghit idiwan deg tit ». L’on se demande si cette nouvelle disposition budgétaire assurera à chaque enfant algérien sa ration de lait et de pain quotidienne. L’on ignore si cela changera quelque chose pour nos écoles primaires qui font pitié et apportera une scolarité digne à nos petits chérubins. On ignore… On ignore un tas de choses.
Au pays des mystères, et quand il s’agit de dollars, le petit peuple n’est certainement pas dans le secret des Dieux. Pourquoi ? Pour la très simple raison qu’il n’a pas encore le droit et les moyens de contrôler «son argent». Pourquoi ? Nous ne sommes pas encore dans un système de démocratie qui permette aux représentants du peuple qui n’existent pas encore, du reste, de demander des comptes … à dormir debout. Au lieu de répondre à toutes ces questions, je préfère et je me permets de parodier cette fable de
La Fontaine «Le Laboureur et ses enfants»,
Le liquidateur et nos enfants Un riche liquidateur, sentant la flambée prochaine
Fit venir nos enfants, leur parla avec témoins
«Gardez-vous, leur dit-il de toucher l’héritage
Que nous ont laissé vos parents
Nous, l’OMC et le FMI sommes cachés dedans
Je sais l’endroit, mais beaucoup de courage
Vous le fera supporter; vous en serez fous
Remuez vos c… dès que nous aurons pris tout
Crevez, fouillez dans les poubelles, laissez la place, C’est ma place, y a que moi qui passe et repasse
Le liquidateur n’est pas mort, les enfants gisent sur les champs
D’argent, pleins de sachets et le roi avec son ramage
De leur montrer, très fort
Que la misère, y en aura encore
R. Zenati
Un clin d’oeil à l’adresse de R Zenati : vous avez de la chance de vous offrir des figues avec cette facilité. Moi, depuis que je vis en société de consommation, je ne regarde même plus ces trucs démesurés qui sont vendus pour des figues mais qui ressemblent à des poires modifiées et ramollies, fibreuses, sans saveur même au regard ! C’est donc un point pour vous ; prenez-en bien soin.
Ça manque réellement de finesse, d’accord. Mais le sujet m’amène à une question peut-être futile pour les algériens aujourd’hui mais qui détermine la qualité de leur santé à terme : se préoccupe-t-on de la qualité de l’environnement et des conditions de production des fruits et légumes en Algérie ?
Je ne pense pas nécessairement au label bio, sur la moralité de quoi j’ai des doutes sérieux, mais à la préservation des sols et du goût.
Je ne sais pas si je me suis maladroitement exprimé, mais j’ai tout simplement repris cet adage de la fable populaire, « Thibhirt N-Vava Bajghit » pour, effectivement illustrer cette facilité déconcertante avec laquelle ces véreux se permettent d’accéder à tous ces privilèges. Mon propos, et vous l’aurez compris, n’est nullement la question de l’environnement pour parler « bio ou pas bio », ni encore de porter « atteinte » à ce fruit noble. Et même si le sujet est d’importance, je considère qu’il ne constitue pas l’urgence de l’heure. En tout cas, et vous en conviendrez, pas dans notre pays. Pour revenir à cette symbolique, de « tivhirth n vava Vajghit », c’est uniquement pour dire que notre pays est complètement dépourvu de mécanismes modernes (démocratiques) de contrôle des comptes de l’état et ce, à tous les niveaux. C’est ce qui fait que personne ne contrôle personne. Mais si non nous logeons tous à la même enseigne, socialement parlant et nous sommes embarqués tous dans la même « épave » et je suis amateur n tsbaxsisin et qui ne l’est pas. Même vous, j’en suis sûr.
Et à propos de figues, Mouloud Feraoun, décrit d’une manière poétique les différentes façons de déguster ce fruit succulent.
Cordialement
A mon sens, cher R.Z., le sujet de l’heure devrait aussi comporter un chapitre pour demain. Car, si l’on veut que les choses changent, c’est dans les mentalités que cela viendra d’abord et vous savez sans doute que cela prend du temps. Dans ce cas, commencer aujourd’hui n’est pas trop tôt. Si, ne nous préoccupant que du drame conjugué et multiple économique, social et politique, nous oublions d’imaginer ce que nous voulons que soit notre vie à tous après, nous laissons de côté un pan essentiel de toute « qualité de vie ».
Je pense que vous accepterez que l’information actuelle, du fait même du tragique sous lequel elle ensevelit le quotidien occulte le désir (qui est différent du rêve) d’un futur meilleur. Dans la mesure où personne n’a de prise sur les évènements, l’information finit par faire écran à toute dynamique de changement.
Bio ou pas bio n’est pas la préoccupation des algériens dans la masse mais la détérioration des sols et des climats est un vrai problème, pas seulement d’avenir. La santé publique actuelle en dépend. La population doit aussi en être informée et y être sensibilisée.
Je crains, hélas, que pour prendre véritablement conscience et reconnaître sa valeur unique à tout ce qui est bon chez soi (mentalité, fruits et légumes, luminosité …), il faille commencer par en être privé.
Si vous pouvez capter la chaîne lcpan (13 sur la tnt en France), je vous invite à regarder le documentaire « L’ère d’après le pétrole » dimanche, demain, à 23h30 heure française. Vous, compagnons du forum, me direz si la forme, le goût et la texture des figues du « jardin de votre père » ne méritent que l’on se mobilise sans tarder pour les préserver des projets de Monsanto & Co.
J’ai compris que la parole populaire parlait du « jardin de mon père » mais le troisième mot m’échappe.
Wi yilan: Vava Vajghit est ce personnage de ce conte populaire propriétaire d’un jardin où tout le monde peut rentrer et se sérvir ( cueillir des figues)librement…
R.Z. : Et ce jardin pourrait être l’Algérie pour les algériens, l’Afrique pour les africains …
Je note que tu te réfères à un conte populaire pour illustrer une réalité. Comme nous le savons, un conte, cela met du temps à se composer mais, une fois sur pied, il vit une éternité. Cela nous dit combien le symbole peut constituer un lien fort entre ceux qui le partagent (apprennent à le partager).
Je propose que l’on choisisse la figue (la plus petite, la plus fine, la plus savoureuse parce que la plus naturelle) comme emblème de ralliement à un projet de « composition » d’une Algérie librement investie par ses résidents. Tous les algériens peuvent se reconnaître dans un produit aussi précieux.
azul felawen ,
malheureusement , je ne crois pas du tout que le peuple en profitera , l’argent alimenteras les banques suisses et ailleurs .
en effet le baril est passer de 10 a 135 dollard ! avez vous vu une grosse difference ? tout en sachant que les revenues du pays sont a 95 % issue des hydrocarbures !
c’est enorme mais les terro sont la pour calmer les ardeur du peuple .
PAUVRE ALGERIE ! JUSQU’A QUAND TON PEUPLE VAS EN PATIR ?
ar tufath !