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Archive pour le 8 juillet, 2008

Liste des témoins à convoquer pour l’audience du 09 juillet 2008 au procès de Lounès Matoub

Chebheb Mouloud, village Thala Bounab, commune Ait Aissi

Bouchelil Ahmed, Ighil Bouzrou, Ait Aissi

Tamani Mohamed, Tizi Ouzou 

Farid Laoudi, Ath Mahmoud 

Abdelkader Derridj, Tizi-Ouzou

Malika Derridj, Tizi Ouzou

Omar Mohellebi, Journaliste La Dépêche de Kabylie

Kamel Amarni, Journaliste Le Soir d’Algérie

Zineb Oubouchou, dit Salima Tlemçani, journaliste El Watan

Hamraoui Habib Chawki, Directeur général de l’ENTV

Mustapha Hamouche, journaliste Liberté

Malika Boussouf, journaliste Le soir d’Algérie

Akli khichene, Taourirt moussa

Le propriétaire de l’hôtel-restaurant Le concorde Tizi-Ouzou

Hamid Ait Said, élu APC Iferhounene 

Ouhab Ait Menguellet,  iboudrarene

Louiza Hammouche ancienne cadre du RCD

Kamel Larbi Cherif, Tizi ouzou 

Famille Hached Smail (décédé) Ath Mahmoud 

Mokrane Nessah, Tizi Hibel 

Ahmed Djeddai, cadre FFS

Mohcine Belabes, Bouzeguène

Djafar Brahmi, Bouzeguène

Fadma Brahmi, Bouzeguène

Reddad Chabane, Taourirt Moussa

Lounes Meddani, Taourirt Moussa

Commandant du secteur militaire de Tizi-Ouzou

Police communale de Ait Aissi

Gendarmerie de Beni douala, le chef et les brigadiers en poste le 25 juin 1998

Rachid Aissat, conseiller du chef de l’Etat

Idir Ali, Tizi-Ouzou

Hacene Hattab,  en détention

El Hadi Ould Ali, Directeur de la maison de la culture de Tizi-Ouzou

Khalida Toumi, ministre de la culture

Amara Benyounes, président de l’UDR

Said Sadi président du RCD

Ait Hamouda Nouredine vice-président RCD

Mohamed Benchicou, directeur du journal Le Matin

Belaid Abrika, Tizi-Ouzou

Dr Ameziane Addouche, Ath Mahmoud

Djafar Benmesbah, auteur

Docteur Lankri, médecin légiste Tizi-Ouzou

Ameur Mhend, responsable cellule sécurité et terrorisme Yakourene

Chenane Ahmed,  association enfants de chouhada

Belaid Djermane, éditions Izem, Tizi Ouzou

Naim Lateb, Taourirt Moussa

Cherbi Ahmed, Ait Aissi

Cherbi Hamid, Ait Aissi

Ferhat Mhenni, porte-parole du MAK

Allal Riad, responsable RND émigration

Dalila Taleb 

Chafaâ Bouaiche

Bournine youcef

Djamel Zenati

Jean Baptiste Rivoire

Lounis Agoun

Michel Duisprix

Hend Sadi

Arezki Ait Larbi

Ali Yahia Abdenour

Omar Belhouchet

Abrous Outoudert

Sid Ahmed Semiane

Dilem Ali

Madjid Laribi

Aksoum omar

Tournoi national à la mémoire de Rabah Aissat

La ville de Draâ Ben Khedda dans la wilaya de Tizi-Ouzou accueillera du 9 et le 11 juillet le premier tournoi national des petits champions. Dédiée à la mémoire du regretté Rabah Aïssat, ex-P/APW de Tizi Ouzou et Mohamed Boughias, ex-S/G de la Pépinière sportive de Draâ Ben Khedda (PSDBK), cette première édition est organisée par la PSDBK, le club sportif amateur (CSA) et l’école de football en collaboration avec les autorités locales. La compétition se jouera au stade communal de DBK. Des équipes de football de Biskra, de Ouargla, d’Alger et de Béjaia participeront au tournoi. Prendront part également des sélections locales : l’équipe d’Abi Youssef (Aïn El Hammam), le onze d’Ait Saïd de Bouzeguene, la J.F. Tizi Ouzou et la PSDBK. La phase des éliminatoires ouvrira le challenge, mercredi à 9h, suivie des rencontres de classement, jeudi, à partir de 8h. Ainsi, les finalistes, clôtureront la partie le même jour à 10h.

Réponse de Malek Sadali

Nous vous inquiétez pas pour les réactions déplacées à mon commentaire. C’est l’œuvre de gens qui ont tout fait pour empêcher le débat d’idées au FFS. Ils envoient leurs mercenaires pour m’empêcher de m’exprimer même en dehors des structures du part, mais ils n’y arriveront pas. Je vous averti que chez eux la critique sans chichi ni salamalek n’est pas tolérée. 

Je suis militant ayant des convictions profondes. Aujourd’hui, je considère qu’il est temps, comme vous le dites aux démocrates de tous bords, de faire la critique de notre fonctionnement. Dés les premiers commentaires en réaction au thème que j’ai abordé, mon constat est clair : il y a deux interventions intéressantes dont leurs auteurs ont exprimé des soucis légitimes à savoir: appliquer les mêmes standards pour tous les pays en ce qui concerne les droits de l’homme. Me concernant, j’ai toujours joint ma voix à celles des défenseurs de ce principe, car je considère que les droits de l’homme sont universels, et le concept est aussi important que son contenu. Les droits de l’homme sont quelque chose de fondamental. On ne peut parler de démocratie si les droits de l’homme ne sont pas respectés. En effet, quelque soit le pays où nous vivons, nous sommes avant tout des humains. A cet effet,  l’intégrité physique et morale des personnes doit être respectée. Pour arriver à réaliser cet objectif, nous devons travailler afin que l’écart politique existant entre les pays de la rive nord et ceux de la rive sud de la méditerranée soit comblé. Justement  c’est là où je vous rejoint en disant que la démocratie s’arrache, elle ne s’octroi pas. Nous ne pouvons pas construire une société démocratique si les citoyens ne participent pas ou ne s impliquent pas à la vie de la société. Or dans notre pays, le pouvoir en place depuis l’indépendance déploie de grands moyens pour museler la société civile et politique. L’état d’urgence et les lois régissant la lutte anti-terroriste ont accentué la pression sur les acteurs qui revendiquent le changement. L’objectif qu’on doit fixer à notre participation à ce genre de rencontres est de construire autour des acteurs transnationaux, en donnant la parole aux organismes politiques, aux acteurs du combat pour les droits de l’homme,aux militants associatifs et aux acteurs indépendants des deux rives. Je suis convaincu que si nous n’acceptons pas la transformation de nos modes de gouvernance, nous ne pouvons pas réussir dans notre mission. L’Europe ne doit pas être l’otage d’un choix imposé (genre de chantage) par les régimes dictatoriaux du sud : accepter la dictature ou livrer les pays aux islamistes. Pourtant, il existe une troisième voie, celle des droits de l’homme.

Malek Sadali,  ex-parlementaire du FFS.

Amar Saâdani refoulé au niveau de l’aéroport!

saadani1.jpgL’ex-président de l’Assemblée populaire nationale, Amar Saâdani, a été refoulé, samedi dernier, au niveau de l’aéroport international d’Alger, rapporte El Watan. Alors qu’il s’apprêtait à quitter Alger à destination de la France, la Police des frontières (PAF) lui a signifié qu’il est frappé d’une ISTN (interdiction de sortie du territoire national), ordonnée par la justice. Cette ISTN est liée à l’affaire de la Générale des concessions agricoles (GCA) dont l’instruction est ouverte au niveau des tribunaux de Djelfa et de Ouargla. Amar Saâdani est impliqué dans une grosse affaire de dissipation de deniers publics au sein de la GCA de Djelfa.

Il a été même convoqué dans le cadre de cette affaire le 23 juin 2007 à comparaître devant la chambre d’instruction près le tribunal de Djelfa, mais il n’a pas répondu à la convocation. Cette affaire, qui a éclaté vers la fin de l’année 2006, porte sur des délits de passation de marchés contraire à la législation, contrats fictifs, faux et usage de faux et paiement par anticipation à la réception d’ouvrages…

Des fonds destinés au financement de projets entrant dans le cadre du développement de l’agriculture rurale ont été détournés au profit de nombreux entrepreneurs privés sans qu’aucune réalisation soit effectuée par la suite. Après la découverte du pot aux roses, cette affaire, qui a touché d’autres wilayas du Sud dont Ouargla, a été mise en branle, au début de l’année 2007, par le ministère des Finances, suite à des inspections effectuées par l’IGF et la Cour des comptes pour lever le voile sur un trafic ayant généré d’importantes pertes financières au Trésor public. C’est ainsi que l’IGF avait fait état, dans son rapport adressé au ministre de l’Agriculture, de nombreuses malversations, notamment des doubles paiements de situations de travaux jamais réalisés et des trop-perçus de rémunérations.

Ce dossier fait état d’une dilapidation de 4000 milliards de centimes, dont 140 concernent la wilaya de Djelfa, et Amar Saâdani était mêlé à cette affaire par sa société écran Al Karama. L’affaire s’était soldée dans un premier temps par l’inculpation de 46 personnes, parmi lesquelles 5 ont été placées sous mandat de dépôt. Les chefs d’inculpation retenus contre elles sont, entre autres, « faux et usage de faux en écriture publique, détournement de deniers publics, passation de contrats en violation avec la réglementation en vigueur et perception d’avantages illicites ».

Au moins 140 cadres de la GCA et près de 300 entrepreneurs sont concernés par les chefs d’inculpation de passation de marchés contraire à la législation, contrats fictifs, faux et usage de faux et paiement par anticipation à la réception d’ouvrages. A ce jour, il y aurait au moins une dizaine de personnes qui ont été mises sous mandat de dépôt dont les ex-directeurs de la GCA de Djelfa et de Ouargla. El Watan

ETRE SOI POUR QUI ?

Le commentaire découragé à la contribution au texte « Les barons de la drogue bloquent l’ouverture de la frontière avec le Maroc » m’inspire cette réflexion.

Si Dieu avait prévu de nous venir en aide sur demande, souhait ou nécessité, nous n’aurions peut-être pas dépassé le stade de la découverte du feu et nous partagerions encore les cavernes avec notre bétail. C’est en tombant et en se relevant SEUL que le jeune enfant prend conscience de son corps, de ses membres, de sa personne, des cailloux … et apprend à tenir en équilibre. Pour justifier et honorer la capacité d’intelligence dont il nous aura doté, il nous faudra continuer à nous débrouiller seuls (mais ensembble, c’est encore mieux).

Reste à savoir comment nous maintenir en équilibre ensemble quand, une fois grands, nous savons nous relever mais pas rester debout les uns avec les autres …

Il nous faudra bien un jour réapprendre à faire bon usage de notre super condition humaine et de notre capacité de conscience (spécifique à l’humain paraît-il). Or, que peut nous dire la conscience si ce n’est que nous n’avons pas d’autre choix que de nous en sortir ? La cellule animale la plus élémentaire est capable d’évoluer dans le temps et dans son fonctionnement pour se préserver, gageons que les humains puissent s’en montrer au moins autant capables.  

Peut-être nous faudra-t-il commencer par nous asseoir et nous remettre à ramper pour redécouvrir la nature véritable de notre corps (physique, moral, social, politique).  »Véritable » signifie que notre « corps » serait bien le nôtre, pas la reproduction d’un modèle déposé.

Mais les humains souffrent peut-être de cette particularité : pour s’en sortir, il leur faut d’abord y croire, ce qui les oblige à le VOULOIR. Il se trouve que la volonté est un élément du vivant difficile à remettre en marche quand il est en panne. Il faut donc réparer la panne en tout premier lieu (d’autres l’ont fait avant). Mais de quelle nature est cette panne ? Peut-être une défaillance du côté … moteur : on ne peut « fonctionner » que si l’on sait qui l’on est et à quoi on peut bien servir.

A ce sujet, les algériens ont-ils une conscience claire d’une communauté de destin dans leur environnement local, national, régional, méditerranéen, géopolitique et stratégique, environnemental, mondial ? En ont-ils une conscience partagée ? Ceux qui détiennent le pouvoir sont aussi des algériens …

Saïda Bari

Synthèse des débats du Conseil national du FFS

tabou.jpgSession ordinaire du Conseil national  

Alger, les 4 & 5 juillet 2008 

Mesdames messieurs chers amis 

Le FFS vient de tenir la session ordinaire de son conseil national les 4 & 5 juillet 2008. Les travaux de cette session ont porté sur l’examen des derniers développements de la situation politique et sécuritaire et à l’élaboration du programme d’activités du parti de cet été.  

Le FFS exprime sa préoccupation sur la multiplication des attentats ces derniers mois et l’essaimage de la violence à l’échelle nationale. Il demande une évaluation sérieuse et globale et indépendante de la situation sécuritaire tant sur le plan de son coup humain et économiques que sur ses implications sociales et politiques. Le FFS alerte l’opinion sur les dangers du monopole de l’information sécuritaire par les services de l’Etat. Ce monopole laisse la porte ouverte aux manipulations et aux graves dérives politiques par différents acteurs.  

Hier, ce sont ces manipulations qui ont permis la constitution de véritables armées privées, aujourd’hui, les prétextes d’auto-défense et d’insécurité peuvent servir de leviers de mobilisation à des fins obscures.  

Sur le plan social, les relations entre les institutions et la société sont de l’ordre du conflit et de la violence nue. Sur le plan économique, le désastre est intégral. Aucun secteur d’activités n’y échappe ; rien n’a pu être sauvé où sauvegardé et à plus forte raison développé. Le pays est sous la menace de la dépendance chronique et du chantage alimentaire. Cela pose une vraie question de souveraineté et de sécurité nationales. C’est une vraie question de sous développement durable. 

Sur le plan politique, la gestion du pays est réduite à l’impératif de fonctionnement. En bas, les institutions sont dans la léthargie en attendant les arrangements d’en haut. Le silence du chef de l’Etat concernant ses options sur l’échéance présidentielle est moins le reflet de lutte au sommet pour la recherche d’un consensus de toute façon prévisible et obligé, que la volonté de placer le peuple, la société algérienne et l’opposition politique devant la gestion dans l’urgence. Cette attitude ne déroge pas à toutes les politiques antérieures d’arrogance, de mépris et d’infantilisation envers les femmes et les hommes de ce pays. Elle ne déroge pas aux habituelles politiques de bunkérisation et citadelle assiégée.  

Le changement à la tête du gouvernement et les remaniements partiels laissent intactes les équations politiques de fond. Ils ne sont qu’une tentative de brouiller les cartes à la fois sur le plan intérieur qu’extérieur. Le retour du M. OUYAHIA à la tête du gouvernement est aussi un message sans ambiguïté envers la population et les acteurs sociaux. De même, qu’il se veut un message aux milieux financiers et aux réseaux d’affaires étrangers. La réputation d’Homme à poigne, d’homme sans état d’âme, de spécialiste de l’élection à l’Algérienne … est suffisamment établie.  

A l’Etranger, il est présenté comme l’homme maîtrisant les dossiers internationaux et comme partisan efficace et convaincu de la réforme et de l’ouverture économique. 

Le conseil national du FFS, souhaite que le projet d’UNION POUR LA MEDITERRANEE soit imprégné d’une dimension politique et éthique. Les relations entre les pays des deux rives de la méditerranée sont déjà suffisamment denses et stratégiques sur les plans historique, culturel, humain et économique.   Les Algériennes et les Algériens ne peuvent qu’être sensibles à la volonté des partenaires de cette Union de donner un nouvel élan à la promotion des droits de l’homme, à la levée des restrictions à la liberté de circulation. Ils espèrent que cette UNION soit un facteur de dépassement des tensions régionales et un soutien efficace et efficient à la transition démocratique de leur pays.  

Alors, la densification des relations économiques, la mise en place des projets de développement commun serait bienvenue.  

Pour le FFS, les priorités de l’UNION POUR LA MEDITERRANEE, sont politiques. 

« Les moines en Algérie tués par les militaires »

 Article traduit de l’italien par Tahia bladi
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06/07/2008 – ENQUÊTE

Après douze années un haut fonctionnaire occidental dévoile la vérité : «Un hélicoptère de l’armée algérienne mitrailla le bivouac où ils étaient retenus»

Par VALERIO PELLIZZARI
HELSINKI

«Les sept moines Français séquestrés dans la nuit entre le 26 et le 27 mars 1996 a Tibhirine par un groupe islamique infiltré par la sécurité militaire (ndt DRS), furent tués depuis un hélicoptère de l’armée algérienne. L’engin aérien survolait la zone des reliefs montagneux de l’Altlas Tellien autour de Médéa en compagnie d’un autre hélicoptère. C’était la mi mai, après le crépuscule. L’équipage avait repéré le feu d’un campement et le chef d’escadrille en personne, un colonel, avait tiré sur le bivouac. Depuis quelques temps déjà, les forces régulières ne s’aventuraient plus sur le terrain dans cette zone impraticable, faiblement peuplée et contrôlée par les intégristes : elles se limitaient à faire des reconnaissances aériennes et à combattre avec l’aviation. Après l’attaque, les engins aériens atterrirent près du bivouac. Les hommes à bord comprirent vite qu’ils avaient frappée la cible erronée. Le chef d’escadrille appela le commandement de la base d’hélicoptères détaché à Blida et dit clairement : « Nous avons commis une idiotie, nous avons tués les moines ». Ce fut ainsi que se conclut la séquestration».
La personnalité qui raconte cet événement parle pendant trois heures, durant deux rencontres séparées et sans la médiation d’aucun interprète. Elle se trouve provisoirement en Finlande. C’est un haut fonctionnaire d’un gouvernement occidental qui durant ces années là travaillait à Alger, avait des relations personnelles avec des personnages locaux très importants, et qui n’avait pas de contacts avec le monde opaque des services. Elle tient à le souligner avec une fermeté éduquée. C’est une personne qui peut sans ambiguïté, écrire clairement sa profession sur sa carte de visite. «Je connais certes les intrigues profondes entre la nomenklature d’alger, entre les clans, les hauts officiers, les fonctionnaires de la toute puissante compagnie pétrolifère Sonatrach et les pays étrangers intéressés aux ressources énergétiques de cette ex colonie (ndt Française). Intéressés par conséquent à sa stabilité interne. Mais je crois que la politique ne peut descendre en deçà d’un niveau minimum de moralité. Je suis personnellement obligé de respecter le secret d’État que chaque gouvernement impose à ses fonctionnaires. Mais de cette manière le mensonge d’État se perpétue, avec lequel il n’est pas facile de coexister, surtout quand il se prolonge dans le temps. Il y a quelques années, la famille du Père Lebreton, une des victimes, avait déposé une plainte afin que soit instruite une enquête en France. Je croyais sincèrement que pour elles et les autres victimes allait finalement arriver une reconstruction claire et authentique des faits. Au lieu de cela rien n’a changé».
Cela fait douze années que la mort de ces religieux reste enveloppée dans la réticence des institutions et dans l’indolence de la justice. C’est en décembre 2002 que Abdelkader Tigha, un jeune sous-officier du Centre de Recherche et d’information de Blida (1) qui avait déjà abandonné le DRS (2) et qui s’était réfugié à l’étranger, déclara publiquement que les moines avaient été conduits la nuit même du séquestre dans sa caserne avec deux véhicules militaires. Dans l’opération les islamistes les terroristes, représentaient seulement la main d’œuvre. Les vrais stratèges étaient des militaires «deviés». Ce fût le premier démenti précis et partiel du mensonge d’État. Mais sur la conclusion tragique de l’événement le mur de gomme a résisté jusqu’à aujourd’hui.
«L’hélicoptère était un MI 24, un engin aérien de fabrication soviétique, doté comme on le sait d’armements utilisés avec une grande fréquence durant la guerre en Afghanistan. C’était une machine de guerre blindée très différente des hélicoptères légers que les Français avaient vendus aux algériens et qui étaient dotés de rayons infrarouges et d’autres systèmes électroniques de reconnaissance. Les corps des moines étaient criblés de balles. C’est pour cela, qu’au moment des funérailles il n’y avait que les têtes qui furent déposées dans les cercueils. Les autorités algériennes quant à elles s’empressèrent de parler de « dépouilles découvertes ». Et elles auraient continué à utiliser cette formule rituelle et trompeuse si un moine, le Père Armand Veilleux, à cette époque Procureur de l’ordre des Cisterciens, n’avait insisté afin de donner l’ultime Adieu à ses confrères afin d’obtenir l’ouverture des cercueils. Avant lui, le médecin légal des français avait visité les corps, il était au courant que les dépouilles étaient imprésentables et en avait référé à ses supérieurs. Ces cadavres massacrés auraient révélés au monde entier qui avait tiré sur sept cibles sans défense. Parce que ces projectiles là ne pouvaient appartenir qu’à un arsenal d’une armée régulière et n’étaient guère en dotation aux guerriers islamiques, qui, souvent lors de leurs incursions sanguinaires recouraient à l’arme blanche, organisaient des faux barrages en utilisant les uniformes de la gendarmerie et garaient des voitures piégées dans les rues les plus fréquentées».
Après le massacre, pendant quelques journées fébriles et confuses, une version officielle des faits fut construite. Au fil des années elle a montré des failles et des contradictions. Ce séquestre au monastère avait été planifié afin de montrer le danger que représentait la déferlante islamique de manière à provoquer l’indignation internationale durant le séquestre des sept cibles humaines désarmées et qui devait se terminer avec leur libération et démontrer ainsi la fiabilité et l’efficience des autorités locales. Ce devait être la répétition à plus grande échelle, plus retentissante, du faux séquestre réalisé en 1993 quand trois fonctionnaires du consulat français avaient été capturés et libérés après 72 heures sans qu’ils aient subis la moindre égratignure.
«Une semaine après l’attaque de l’hélicoptère, le communiqué numéro 44 diffusé par le Gia (3), annonça que les moines avaient été tués le 21 mai. Dix jours après, les autorités colmataient le retard en déclarant que les « dépouilles » avaient étés retrouvées. Quiconque aurait analysé le message attribué aux fondamentalistes, en se consultant avec des spécialistes de l’Islam – même sans savoir ce qui s’était passé 7 jours auparavant autour du feu de camp du bivouac – aurait pu facilement déduire qu’il s’agissait d’un faux document maladroitement construit par des mains militaires. Le communiqué précédent, le numéro 43 s’était révélé encore plus faux avec des citations erronées de versets coraniques. Il fut réexpédié après avoir été corrigé par les séquestreurs et transmis à la radio de Tanger (4). Il était signé par l’émir Djamal Zitouni, un vendeur de poulets notoirement inculte, infiltré par le DRS au sein des milieux islamistes, rapidement promu aux sommets de la hiérarchie intégriste et aussitôt brusquement éliminé. Le communiqué 44 devait aux yeux de autorités algériennes dissimuler l’attaque de l’hélicoptère afin de prouver la responsabilité des islamistes. Les autorités algériennes avaient annoncé la découverte des corps le 31 mai, exactement un mois après la mort survenue pour causes naturelles du Cardinal Duval un personnage légendaire dans ce pays. C’était une coïncidence manifestement suspecte. Dans leurs calculs, l’émotion suscitée par la disparition sereine et « douce » de Duval devait en quelque sorte atténuer, contenir et neutraliser l’émoi mondial suscité par l’assassinat des moines de tiberihine et leur brutale décapitation réalisée une fois de plus à l’arme blanche. Les funérailles de fait furent célébrées à Notre Dame d’Afrique unissant en une unique cérémonie Duval et les Trappistes de l’Atlas».
De cette manière l’affaire du séquestre se concluait neuf semaines après son début avec l’exaltation des sept martyrs chrétiens tués officiellement par les intégristes dans un pays Islamique et enterrés aux contreforts de la montagne dans laquelle pendant des années ils avaient vécus, comme dans une deuxième patrie bien intégrés avec les habitants des lieux, travaillant ensemble la terre du monastère. «Les autorités locales bénéficiaient d’au moins un soutien externe influent en la personne de l’archevêque d’Alger Mgr Henri Tessier qui cautionnait leur version des faits. Grand connaisseur du monde Islamique, il avait dès le début du séquestre adopté une ligne très circonspecte et prudente sur Tibhirine. Il n’était pas d’accord sur l’ouverture des cercueils et sur la sépulture des moines dans le monastère. Il ne voulait pas détériorer les rapports construits durant tant d’années de dur et patient travail entre l’église catholique et le gouvernement algérien alors que sévissait la guerre civile qui avait éclaté en 1992. Même aux moments où le terrorisme apparaissait plus violent et acharné, sa résidence située sur la colline avait toujours gardé la grille d’entrée ouverte et il n’y avait pas de militaires en uniforme à monter la garde. Pour lui, la vérité officielle ne montrait guère d’ombres alarmantes, bien au contraire, elle pouvait être acceptée sans perplexité. D’une certaine manière il était soutenu dans sa ligne de conduite par le général Rondot qui avait longtemps occupé les sommets de la hiérarchie des services de sécurité français et qui durant le printemps de l’année 1996 travaillait en tant que consultant au ministère de la défense à Paris. Il avait débarqué à Alger immédiatement après le séquestre et avait assuré à l’archevêque que l’affaire se serait conclue très rapidement d’une manière positive. Dès son arrivée, Rondot se rendait régulièrement chaque jour au bureau du général smaïl lamari, vice du DRS et ami personnel de longue date. On peut dire que l’église et l’armée partageaient publiquement le même point de vue».
Avant la tragique conclusion de cet événement, il y avait en cours une négociation pour la libération qui avait pour support une cassette qui montrait les moines encore en vie filmés à l’intérieur d’une caserne avec un journal imprimé à une date récente.
«Le 30 avril un émissaire des séquestreurs s’était présenté à l’ambassade française. Il s’était fondu dans la chaîne des algériens qui chaque jour se présentaient pour la demande de visa. Ses preuves en tant qu’envoyé de l’émir Zitouni étaient très floues : il n’avait jamais révélé son nom et démontrait une attitude plutôt suspecte, comme s’il craignait un piège. Les français l’avaient pris au sérieux. Il demanda selon le scenario habituel, un échange de prisonniers, de l’argent et des papiers pour s’expatrier. Afin de le protéger les français l’avaient fait sortir de l’ambassade dans un de leur véhicule en lui donnant quelques numéros de téléphone en guise de contact mais depuis ce jour là ils n’eurent plus de nouvelles. Ils furent vite convaincus qu’il avait été éliminé ».
A cette date précise, les militaires «déviés» ne savaient plus où se trouvaient les moines. Le faux séquestre avait déraillé. Certains officiers des services étaient convaincus depuis un certain temps, que les religieux de Tibhirine étaient restés au monastère non seulement pour continuer leur vie faite de prières et d’humble travail agricole mais surtout dans le but de fournir de temps à autre des informations aux français sur les mouvements de la guérilla et des soldats de l’armée régulière opérant dans la zone. En somme, ces soutanes protégeraient des informateurs occasionnels. C’est une des nombreuses légendes, sans fondement en ces douze années de fuite de la vérité.
«En revanche, une autre chose est vraie : Un groupe formé d’autorités locales dont le plus actif était le préfet de Médéa était convaincu que les moines, avec leur neutralité et de par les soins prodigués à tous par le père Luc le médecin, constituaient une présence inadéquate et dérangeante dans cette zone. Il fallait leur flanquer la peur à ces religieux étrangers et les convaincre à abandonner les lieux. Le préfet avait lourdement insisté afin qu’ils partent. L’archevêque d’Alger quand à lui non avait exercé aucune pression sur eux, cependant il leur avait offert en guise d’endroit alternatif un couvent de sœurs Clarisses situé dans une autre région. Le faux séquestre afin d’effrayer les têtus religieux n’avait pas été programmé au quartier général d’alger aux sommets de l’appareil des services mais en périphérie. Même le CTRI de Blida soutenait cette opération. Et ce n’était pas le fruit du hasard que les véhicules qui avaient prélevés les moines provenaient de ce centre et que c’était à ce même endroit qu’ils étaient revenus en tant que prisonniers le 27 mars. Pendant ce temps là à Alger l’armée régulière – pas les services déviés – cherchaient avec vigueur les séquestrés. Quiconque passait durant les jours successifs sous le bureau du général responsable du centre opérationnel voyait la lumière des lampes allumées : il avait donné l’assurance qu’il aurait cherché les moines avec tous les moyens et qu’il n’aurait jamais donné l’ordre de tirer».
Cette histoire est une confirmation ultérieure de la présence de deux âmes dans l’armée algérienne divisée entre la composante patriotique, nationaliste et la composante des services déviés, des généraux affairistes, liés à une gestion tortueuse du pouvoir. En 1956, l’Algérie n’était pas encore un pays indépendant, mais Abane Ramdane, l’idéologue du Front National, dénonçait déjà les chefs de la naissante armée de libération d’incompétents et d’arrivistes. Il sera assassiné un an après. Tout comme le président Boudiaf, figure historique et respectée de la guerre de libération, nommé depuis peu aux commandes du pays. De cet attentat rien ne fut jamais révélé. Trois ans plus tard, un des fondateurs du Front Islamique en exil en France, Abdelbaki Sahraoui, fut assassiné dans une mosquée de Paris. La chronique de l’Algérie indépendante est pleine d’homicides excellents, commis dans la patrie et au delà des frontières. Comme celui de Monseigneur Claverie, l’évêque d’Oran.
« Cette mort doit être considérée comme un prolongement de Tibhirine. Deux mois après les funérailles des moines, le ministre des affaires étrangères Hervé de Charette s’était rendu en Algérie. Il avait insisté pour se rendre au monastère où les moines avaient été enterrés. Les Algériens étaient furieux de cette requête renouvelée avec obstination par le ministre qu’ils considéraient une démonstration typique d’arrogance de la part des ex colonisateurs. Ils l’avaient déclaré en public, à voix haute et sans réticence. Ce séquestre représentait encore un nerf à vif, un chapitre embarrassant dans les relations bilatérales. A la fin, ils cédèrent. C’était le premier août 1996. A cette occasion, le ministre rencontrait aussi l’évêque d’Oran Monseigneur Claverie, une personnalité ouverte, éloignée des méthodes feutrées et solennelles. Le religieux lui avait déclaré : « Nous connaissons les responsables de la mort des moines ». Peu après Monseigneur Claverie prit un vol de ligne anticipant son départ fixé pour le jour suivant. Très peu de personnes étaient au courant de ce changement de programme à la dernière minute à part les personnes chargées du protocole, un fonctionnaire d’Air Algérie qui avait brutalement jeté à terre un passager et les plus proches collaborateurs. A son entrée à l’évêché une bombe l’attendait lui et son chauffeur. Contre toute loi de la Physique, la porte fut éjectée par le souffle de l’explosion en direction opposée à celle indiquée dans le rapport des enquêteurs locaux. Dans l’affaire de moines, l’évêque d’Oran peut être considéré comme la huitième victime».

NDT:
(1) les CTRI sont les centres territoriaux de recherche et d’investigation. La torture y est aussi pratiquée. Il en existe à Blida, Oran et Constantine
(2) DRS : Département du renseignement et de la sécurité
(3) Gia : Groupe armé islamique

Article de La Stampa : Les moines en Algérie tués par les militaires

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