ETRE SOI POUR QUI ?
Le commentaire découragé à la contribution au texte « Les barons de la drogue bloquent l’ouverture de la frontière avec le Maroc » m’inspire cette réflexion.
Si Dieu avait prévu de nous venir en aide sur demande, souhait ou nécessité, nous n’aurions peut-être pas dépassé le stade de la découverte du feu et nous partagerions encore les cavernes avec notre bétail. C’est en tombant et en se relevant SEUL que le jeune enfant prend conscience de son corps, de ses membres, de sa personne, des cailloux … et apprend à tenir en équilibre. Pour justifier et honorer la capacité d’intelligence dont il nous aura doté, il nous faudra continuer à nous débrouiller seuls (mais ensembble, c’est encore mieux).
Reste à savoir comment nous maintenir en équilibre ensemble quand, une fois grands, nous savons nous relever mais pas rester debout les uns avec les autres …
Il nous faudra bien un jour réapprendre à faire bon usage de notre super condition humaine et de notre capacité de conscience (spécifique à l’humain paraît-il). Or, que peut nous dire la conscience si ce n’est que nous n’avons pas d’autre choix que de nous en sortir ? La cellule animale la plus élémentaire est capable d’évoluer dans le temps et dans son fonctionnement pour se préserver, gageons que les humains puissent s’en montrer au moins autant capables.
Peut-être nous faudra-t-il commencer par nous asseoir et nous remettre à ramper pour redécouvrir la nature véritable de notre corps (physique, moral, social, politique). »Véritable » signifie que notre « corps » serait bien le nôtre, pas la reproduction d’un modèle déposé.
Mais les humains souffrent peut-être de cette particularité : pour s’en sortir, il leur faut d’abord y croire, ce qui les oblige à le VOULOIR. Il se trouve que la volonté est un élément du vivant difficile à remettre en marche quand il est en panne. Il faut donc réparer la panne en tout premier lieu (d’autres l’ont fait avant). Mais de quelle nature est cette panne ? Peut-être une défaillance du côté … moteur : on ne peut « fonctionner » que si l’on sait qui l’on est et à quoi on peut bien servir.
A ce sujet, les algériens ont-ils une conscience claire d’une communauté de destin dans leur environnement local, national, régional, méditerranéen, géopolitique et stratégique, environnemental, mondial ? En ont-ils une conscience partagée ? Ceux qui détiennent le pouvoir sont aussi des algériens …
Saïda Bari
« les algériens ont-ils une conscience claire d’une communauté de destin dans leur environnement local, national, régional, méditerranéen, géopolitique et stratégique, environnemental, mondial ? En ont-ils une conscience partagée ? Ceux qui détiennent le pouvoir sont aussi des algériens … »
Dans l’environnement local et national, c’est assez facile, encore que l’articulation local-national hésite à se caractériser par une franche citoyenneté ou à continuer de superposer le local patriarcal et le national citoyen. Le régional, cela pourrait être un peu plus heureux, si seulement les différents systèmes en place évoluaint vers un idéal systémique parent ou du moins ne se ressentent pas comme des dangers éminents les uns pour les autres. Le méditerranén est une aubaine, encore que l’aliénation s’y réclame ds droits de passage pour baucoup irrésistibles.
Les vrais problèmes commencent au-delà. Momentanémnt ans doute. Va-t-on rapidement concevoir une terre habitée par des gns autres ou autrement croyants que les gens du Livre ? Va-t-on se faire à l’idée de la finitude de la planète, de ses ressources ? Penser le monde, au niveau horiontal, demande que tout le monde s’en fasse des représentations équivalentes. La question est de savoir quel sera le rang de notre peuple dans l’école de la compréhension globale du monde qui ne peut aller sans une nouvelle compréhension de l’humanité et de soi.
En toute humilité,
T. Hamadache.
merci à T. Hamadache de me donner de quoi reprendre le flambeau du débat.
J’ai le sentiment dans ce commentaire d’une attitude extatique : qu’est-ce qui peut réaliser « l’articulation local-national » et évoluer les différents systèmes en place ?
3/
On peut dire qu’elle est largement réalisée dans le sens où l’individu, une fois sorti de sa petite dechra, se pense franchement en tant que citoyen algérien et c’est souvent par sa projection dans cette citoyenneté « nationale » qu’il résous les petites contradictions dans lesquelles il arrive qu’il s’empêtre dans le milieu de sa famille, de sa dechra. Il faudrait prendre bien note que l’émancipation, la modernisation et l’infrastructure sont un fait national réalisé par le Secteur public. Je suis tenté de bifurquer de nouveau sur la question des standards abordés dans un autre article. On a l’impression que le privé, la privatisation et les concepts de modernité et tutti quanti (que l’on essaie de leur accoler monopolistiquement) ont fait irruption dans différents discours politiques de manière plus que suspecte pour l’oreille du commun des Algériens. Remarquez que la femme continue de s’émanciper davantage grâce à l’école que dans le sillage de mouvements politiques ou féministes. C’est un fait. Et, en cela, on est soit fou, soit hypocrite de continuer à aurioler le privé de vertus émancipatrices alors que, de l’avis général et par expérience quotidienne, il affame, avilit, exploite et soumet quoiqu’il continue de servir de paravent à une émancipation contractée à l’école mais privée de sa projection dans la vie professionnelle causée par les attaques foudroyantes dont le secteur public est l’objet. En cette perspective, il fallait s’attendre raisonnablement à ce que des leaders réputés intégristes parviennent à comprendre une telle logique lourde au sein de la société et, peut-être, à l’instar de M. Rabah Kebir (voir l’Expression de l’édition du 07 juillet), s’y fasse, avant même de pouvoir imaginer un capitalisme émancipateur. C’est dire si l’on a souvent eu des discours qui sacrifient à des standards internatinaux sans que, au moins, un effort d’examen méthodique et largement public de ce que ces strandards peuvent signifier en termes de contraintes pour l’individu qui sort à peine -pour ne pas dire peine à sortir- de représentations sociales patriarcales et locales, et en terme de déceptions plus ou moins rapidement mises en valeur par des attitudes de rejet.
On a oublié tout ce qui peut constituer une valeur propitiatoire. Il n’y a pas lieu de penser l’évolution en termes d’arrachement aux représentations anciennes, ni dans leur mise en situation de contraidtion insoluble avec des représentations nationales ou universelles. Il y a lieu d’agir précautionneusement en vue de mettre en coprésence différentes manières d’appréhender le monde et d’organiser les dimensions du présent social. On devrait penser à assurer la fonction de médiation, non seulement entre billégérants physiques (individus, institutions, groupes, etat et nation, etc.) mais aussi entre différentes représentations. Ce ce qui permettra à chacun de toujours savoir ce qui dans son patrimoine propre est en situation d’harmonie avec ce qui relève du monde qui l’entoure. Ce qui ne peut manifestement plus (pour longtemps) être porteur d’harmonie dans la réalité pourra alors être transporté dans une dimension symbolique où cette harmonie pourrait être recréée (littérature, etc). Ce qui entre en conflit devrait faire l’objet de débat, de simulation, etc. jusqu’au moment où l’on se rend compte de ce qui est cause de mésharmonie : si c’est ce qui est déjà connu, on lui permet d’accéder à la sphère abstraite ; si c’est le nouveau, on devrait souffrir qu’il soit dans la mesure qui lui sied réfréné.
Je ne doute pas un instant qu’une telle façon de voir pourrait soulever des critiques et je les souhaite. D’abord pour savoir si cela justifie qu’il y ait débat ou s’il ne s’agit que d’une vue de l’esprit à remiser au placard. En tout cas, l’articulation local-national ne peut être mécanique. Elle met en oeuvre bien des aspects.
Faire évoluer les systèmes en place, au niveau de l’environnement régional ? En vue d’un situation moins conflictuelle ? Je me vois emmené à faire état de mon espoir de voir la récente résolution de l’Internationale Socialiste en faveur du Polisario contribuer un petit peu à dérégidifier les attitudes au nivea ude la société civile. Et peut-être que des dynamiques associatives et syndicales pan-africaines du nord pourraient mettre en valeur le potentiel désir de dimension maghrébine réel dans les milieux populaires. L’expérience de l’Alliance Maghrébine pour la Démocratie, avant sa formulation actuelle(http://www.maghreb-amd.org) , me paraissait prometteuse avant de se briser sur des considérations politiques malheureuses ; c’était à un moment où l’on n’y savait pas si les Algériens pouvaient critiquer le pouvoir marocain et si les membres pouvaient se permettre de parler du Sahara Occidental. Je ne sais plus de quoi l’on y parle à présent mais si l’on se fait à l’idée que l’on peut admettre le polisario comme un acteur dans la région, la société civile pourrait cesser d’être maintenue en apesanteur. On ne peut ignorer qu’une déclaration a davantage de signification lorsqu’elle émane de nos amis maghrébins : si on nous entend de si loin, c’est que le pouvoir national a moins de raisons de faire la sourde oreille
Voilà une réflexion accomplie, alléchante même. A nous qui voulons instaurer le débat d’y contribuer.
Une critique donc, pour convenir à votre souhait (je l’espère) : vos arguments sont très justes mais il manque un « clou » pour les accrocher. En effet, je vous cite « C’est dire si l’on a souvent eu des discours qui sacrifient à des standards internatinaux sans que, au moins, un effort d’examen méthodique et largement public de ce que ces strandards peuvent signifier en termes de contraintes pour l’individu … ».
Vous semblez remettre en cause la méthode plutôt que le fond. Il me semble, à moi tout personnellement (d’accord, laânat allah âla kalimat ‘ana (au diable le moi en quelque sorte)) que c’est le fond qui pose problème : avant d’inviter des standards internationaux, il nous faudra d’abord trouver et confirmer nos propres standards. Autrement, nous perdons nos propres traces en mettent nos pas dans des traces qui s’évaporent dès que nous les emboitons pour laisser place à d’autre traces … (peut-être suis-je en train de plagier ici quelqu’un ? C’est involontaire)
Dans cet autre passage de votre analyse « Il n’y a pas lieu de penser l’évolution en termes d’arrachement … », vous développez une théorie juste et attractive, sauf qu’elle reste théorie (question de « clou » encore !). Il nous faut trouver un moyen de la mettre en pratique.
Qui va mener une « analyse méthodique » des méthodes et procédés qui viennent d’ailleurs avant de les mettre en place ou, mieux, en expérimentation locale puis régionale… ? Ce sera toujours des « spécialistes » ? Des techno-analystes cloisonnés dans leurs méthodes de travail, leurs grilles de lectures respectives, leurs langages spécifiques ; forcément exclusifs du fameux « peuple ».
Afin de n’exclure personne et de mettre à la portée de quiconque choisit d’y prendre part les moyens de le faire, plutôt qu’une « analyse », je verrai une réflexion collective de type oral (je me souviens des réunions de quartiers pour la récolte de matériaux pour l’élaboration de la constitution … Il n’y a pas si longtemps et pourtant, les temps ont bien changé depuis). Cela ne peut se faire que dans la plus grande proximité géographique et culturelle en un premier temps. Ensuite seulement la réflexion pourrait-elle être élargie par rapprochement-croisement-élargissement des lieux de débat entre localités, régions … Il s’agirait d’une véritable stratégie de pédagogie politique et citoyenne.
Parce que votre analyse est passionnante, sa portée ne doit pas reste limitées aux privilégiés que nous sommes, vous, moi et ceux qui ont accès à ce moyen d’information. Dans ma façon de voir les choses, ce qui n’engage que moi, un privilège qui ne se partage pas disqualifie ceux qui en bénéficient car, en général, ils deviennent des tyrans.
Une telle expérience réalisée jusqu’à son terme localement serait un argument d’intérêt pour un public plus large. Alors nous sera-t-il aisé et agréable de nous reconnaître les uns dans les autres.
A ce sujet, je m’interroge (dans l’absolu) sur la légitimité de toute « critique » de la part de tiers dans un conflit dans lequel ils ne sont pas directement liés. Les tiers n’ont pas à juger, seulement s’efforcer de rester disponibles pour rendre une médiation possible. On doit, par solidarité historique et humaine, soutenir le Polisario sans pour autant exprimer des « critiques » à l’encontre du pouvoir marocain, qui doit pouvoir rester un interlocuteur et accepter qu’on ne soit pas d’accord avec ses méthodes qui, elles, doivent pouvoir faire l’objet de « critiques » de la part de pays … frères. C’est pourtant simple (je sais, il manque un clou) !
Wi Yilan’
Il y a des moments où le problème réside dans le fond et d’autres où il remonte plutôt à la surface. Procédons donc de bon sens : quand un standard tel que les différents articles de la déclaration universelle des droits de l’homme est suffisamment admise, mieux, assez largement ancrée par les références fréquentes à des apophtegmes, citations et autres préceptes (pré)existants dans notre culture et dans notre histoire au sens le plus large, nous pouvons avec aisance discuter des meilleures manières de les intérioriser en les actualisant en concordance avec notre contexte. Faire toutefois attention à ne pas confondre mettre en concordance avec mettre en conformité, cette dernière manière de procéder pouvant se révéler nettement régressive. Il est important de garder toujours en vue le souci d’avancer consciemment, avec assurance, dans un rythme le plus proche possible de la synchronie, en tendant vers l’idéal de continuer à être soi, Nous, tout en soignant notre contrat avec le monde duquel nous participons, duquel nous ne nous coupons pas. C’est ce qui implique que nous devrions examiner non seulement ce qui relève de l’emprunt, plus ou moins universel, mais aussi ce qui est, ou était, sensé nous distinguer. S’entêter à garder dans le rayon pratique ce qui devrait être versé au magasin symbolique, par exemple, ferait désordre, y compris dans la démarche d’ensemble. Excepté dans le désir de tenir le débat, ou la vigilance, ouvert(e) sur un (ensemble de) point(s) ; mais justement garder ce qui n’est plus pratique aujourd’hui dans le magasin symbolique servira à rendre possible une revitalisation ultérieure, quand cela est nécessaire et faisable, de ce qui ne l’est plus, peut-être momentanément.
Il est donc clair qu’il nous faut penser à définir nos propres standards, quel que soit le moyen dont nous pouvons disposer pour ce faire. Le meilleur étant qu’il y ait pour cela des instituts publics, nationaux et de plus grande proximité, tout à fait en phase avec la société et tout à fait soucieux de garnir le magasin symbolique des idées qui n’ont (momentanément) plus cours. Le plus élémentaire est qu’on en parle, dans l’espoir que des intelligences vives parmi nous s’en saisissent en vue de recherches, et de conclusions, un peu plus appliquées. Il n’y a d’ailleurs pas que le travail théorique qui peut s’en sortir, en la matière, raison pour laquelle on s’autorise à émettre des critiques vis-à-vis du travail partisan, à scruter des yeux l’arrivée d’une société civile dynamique. Imaginez le Contrat dit de Rome traduit en programmes d’actions culturelles que chaque association aurait élaboré en fonction des tendances de ses adhérents, des compétences propres sur lesquelles elle pourrait s’appuyer et de son ancrage dans son milieu social immédiat : il aurait donné lieu à une documentation sensiblement différente de celle qui s’est amassé depuis, à ce sujet. Imaginez une population villageoise mobilisée depuis 1990 à ce jour pour la sauvegarde d’un site archéologique inédit ou qui se voit travaillée depuis déjà quelques années par le thème d’une nécessaire réorganisation de la vie sociale dans un village ; imaginez maintenant si cette dynamique qui maintient une certaine présence d’esprit collectif localement était suivie, si cela avait suscité l’intérêt de gens avisées en mesure d’alimenter cette dynamique, voire d’en initier de semblables à d’autres niveaux ou en d’autres endroits et implications, de tenter de faire connaître différentes expériences les unes des autres…
Quand on ne procède pas par arrachement, le clou est souvent déjà planté. Quand on n’arrache pas le départ, quand on n’arrache pas la racine, la racine est le clou. C’est quand on procède par arrachement qu’il y a besoin de clou pour y (sus)pendre ses pendules. Si vous voyez comment nos paysans cultivaient leurs figuiers, leurs oliviers, vous comprendrez qu’il est facile de trouver le départ admissible par tous dans le moindre geste populaire par rapprochements successifs, par tailles, par catégories, etc. si on s’entête à citer Confucius ou Franklin dans des discussions en milieu populaire, ne vous étonnez pas de découvrir que l’on n’y connaisse pas grand-chose de Tahar Ouattar.
Jetez l’analyse dans la rue, le peuple s’en chargera. Mais suivons-le car on a toutes les chances du monde d’en apprendre de belles et surtout, il pourrait avoir besoin de gens à mettre en avant, au moins pour se laisser distinguer de temps à autre. Ne confondons simplement pas entre parler en son nom et parler à sa place. Ayons de la prestance, de l’élasticité, et soyons fiers les uns des autres, que le peuple nous mette devant ou que nous nous fondons en lui.
Voici un pargraphe que je sélectionne dans votre intervention et qui me plait au point que je veux le reprendre sans y toucher : « Afin de n’exclure personne et de mettre à la portée de quiconque choisit d’y prendre part les moyens de le faire, plutôt qu’une « analyse », je verrai une réflexion collective de type oral (je me souviens des réunions de quartiers pour la récolte de matériaux pour l’élaboration de la constitution … Il n’y a pas si longtemps et pourtant, les temps ont bien changé depuis). Cela ne peut se faire que dans la plus grande proximité géographique et culturelle en un premier temps. Ensuite seulement la réflexion pourrait-elle être élargie par rapprochement-croisement-élargissement des lieux de débat entre localités, régions … Il s’agirait d’une véritable stratégie de pédagogie politique et citoyenne ».
Le tiers est en effet souvent appelé dans le langage commun, autrement dit populaire : « ttalet-lkheir » (le tiers du bien). Cette fonction de médiation est légitimante. Cette fonction peut éventuellement faire appel à la notion de standard, la médiation étant aussi une recherche de standard commun aux deux parties. Remarquez que, dans ce cas de figure, aussi, le standard est examiné dans l’intérêt des deux parties en présence et dans la sauvegarde de la respectabilité de la médiation et de celui qui l’assure. Naturellement, l’échelle n’est pas la même quand il s’agit d’un débat social, sociétal, de quand cela met en œuvre des nations et des états. A ce niveau, je suis d’accord pour laisser les morceaux les plus imporants à nos diplomaties respectives, pour peu que ce qui est évident ne soit pas frappé d’impossibilité. Rendre possible les interactions au niveau des individus, des solidarités entre organisations sans m’astreindre à parler à un sahraoui comme s’il était autre que tel qu’il se définit de lui-même ou travestir la fonction de médiation au point de pousser X à céder la parole à Y dès qu’il s’agit de parler à/de Z. Ce n’est en somme pas la mer à boire et le clou, à cet endroit, consiste à laisser l’eau couler de source et surtout ne demander à personne de mourir de la soif de parler de ce qui lui tient à cœur. Au total, j’observe (et tant qu’on ne se prend pas pour une divinité, il n’y a pas lieu de maudire le mot « ana ») que le débat s’ancre bien avec vous, pourvu qu’on ait assez de ressources pour aller de l’avant.
Bien le bonsoir !
Les ressources ? Elles sont partout, il faut juste que nous soyons suffisamment nombreux (et contrariants !) pour en assurer une exploitation coopérative.
Car, en effet, il semblerait que nous parlions bien de la même chose et que, à défaut de contradictions nouvelles, nous allons sombrer dans un ronron de concordances qui absorberont fatalement la dynamique engagée.
Nous voilà deux à communiquer ; que les candidats au débat intervennent afin d’entretenir la parole engagée. Ou bien faut-il passer à… l’action (??).
Quant à « voir » le travail du paysan, j’ai fait mieux, je l’ai vécu. J’ai en effet la chance sans équivalent d’être petite-fille de petits agriculteurs et d’avoir ainsi le bonheur inégalé de conserver en moi un souvenir vivant d’une période de ma vie où je vivais en communion avec une nature cristalline. Je connais bien les petites figues des petits figuiers fécondés artisanalement (entre autre) et je connais le goût du travail pour quelqu’un qui aime sa terre, qui croit en lui en tant qu’élément intégré de sa nature, à tel point que, ne pouvant plus travailler au rythme des saisons, le corps perd son propre rythme et se détache de la vie comme un fruit mûr se détache de son arbre.
C’est pour cela que je crois dans la possibilité de redonner vie à la vie sociale par une action de sensibilisation adéquate Et de grande proximité.
Bonne journée
Wi Yilan’