«Si la privatisation est de la limonade, on en a bu suffisamment»
«Si le privé, c’est uniquement les boissons gazeuses et les minoteries, nous lui disons, c’est bon ! Nous en avons assez ! L’Andi et toutes ces structures parasitaires doivent être revues. C’est fini ! On ne fait plus de vente en gros. Chaque chose a son prix et celui qui ne met pas le prix «Wallah» il ne prendra rien. J’espère que j’ai été très clair ! Je ne vise personne, ceci est une autocritique.
Attaque contre l’ANDI:
«Ce qui vient de l’ANDI, c’est élémentaire, on n’en a pas besoin ! Comment peut-on accorder 5 ans d’exemption de taxes pour un investisseur qui apporte un million de dollars et un autre qui apporte 500 millions de dollars ?. Cet investisseur, c’est celui qui met l’eau et le sucre et il dit que c’est de la limonade et on nous dit qu’il participe dans le développement du pays ! Je ne donne pas au privé qui, quelque temps après, commence à vendre le terrain au m². C’est inconcevable qu’aucune salle de cinéma n’ait été construite par le privé. Des hôtels au sud, qui représentaient le fleuron de l’industrie touristique saharienne, se retrouvent aujourd’hui dans un état d’abandon sans que le privé n’intervienne pour les restaurer et participer ainsi à la promotion du tourisme dans notre grand sud».
Investir 700 millions de dollars et expatrier deux milliards !
«Quand quelqu’un vient pour investir 700 millions de dollars et, au bout de trois ans, expatrie deux milliards de dollars, est-ce de l’investissement, ça ? Non ! Cela s’appelle trébucher. Nous avons trébuché et nous nous sommes cassé le nez ! La mondialisation ? D’accord, mais tenons compte des spécificités de chaque pays. Je fais ici de l’autocritique et je ne vise personne. Nous avons emprunté un chemin que nous avons cru nous mener au Paradis. Eh bien, nous nous sommes trompés ! Il faut tout revoir. (…) Il est inconcevable que celui qui ramène avec lui un million de dollars et celui qui ramène 50 milliards de dollars soient traités de la même façon».
Les jeunes, administration et gardien de nuit !
« Tous nos jeunes chômeurs veulent travailler dans l’administration. Nous avons pourtant de l’embauche dans l’agriculture et le bâtiment. Mais non ! Eux ils ne veulent que l’administration. Même s’ils ne possèdent pas la qualification nécessaire, ils vous diront qu’ils peuvent travailler comme gardiens. Et de nuit de préférence ! Est-ce un chômeur, ça ? Non ! Ce n’est pas un chômeur mais c’est un fléau ! Nous sommes un peuple qui se déteste ! Il faut en finir avec ça !»
Cette presse amie…
«Il y a une certaine presse, pourtant amie, qui, un jour, écrit des articles qui nous caresse dans le sens du poil, le lendemain, toujours dans le même journal, on nous bombarde. Nous, nous voulons ni être caressés ni être bombardés. Nous voulons seulement que la presse dise la vérité. Non ! ce n’est pas avec des articles de presse que l’on construit un pays !»
Les ruines romaines:
«Franchement, nous sommes un pays vraiment étrange ! Dans ce pays, dès qu’une réalisation est achevée, il n’y a ni suivi, ni entretien. Rien ! Voyez un peu nos universités, par exemple. A peine achevées, elles sont plus proches des ruines laissées par les Romains qu’autre chose.»
C’est quoi ce partenariat?
« On donne 51% et on dit que c’est du partenariat ? Mon problème c’est que ceux qui nous donnent des fatwas, au lieu de nous dire comment régler les problèmes, nous rédigent des ordonnances qui nous compliquent les choses. Ca ne marche pas avec ce qu’il y a dans notre pays ! Je prends la moitié avec lui, il restera toujours gagnant. Le partenariat et la privatisation, ce n’est pas la même chose (…) Nous nous rendons compte que nous avons fait fausse route ! D’autres nous diront que c’est la mondialisation. Non ! Cette politique n’est conforme ni à nos ambitions, ni à notre histoire, ni aux vœux de notre peuple (…) «