Présentation
La fondation Jean Jaurès a organisé un colloque sous le thème : «Acteurs et voies du changement», les 27 et 28 juin 2008, à l’Assemblée nationale française au niveau de la salle du groupe socialiste. Auparavant, trois rencontres de haut niveau, consacrées à la thématique de la démocratie, des libertés et des droits humains dans la région de la Méditerranée, ont été organisées à Madrid à l’initiative de
la Fondation Pablo Iglesias, avec le soutien du ministère espagnol des Affaires étrangères, et auxquelles la Fondation Jean Jaurès a été associée. Plusieurs autres rencontres annuelles auront lieu dans d’autres pays dont le Maroc. Il convient de signaler la participation de la toute nouvelle fondation des partis des socialistes européens, Foundation for european progressive studies.
Ce projet devrait accueillir le soutien d’autres organisations européennes, dont la Fondation Friedrich Ebert, très implantée et très active dans la rive sud et orientale de la Méditerranée.
Ces rencontres ont pour objet de constituer, à partir des fondations politiques actives dans la région méditerranéenne, un réseau consacré à la problématique des droits de l’homme et la démocratie, question d’une urgence absolue dans cette région, et source de nombreuses incompréhensions et crispations entre les deux rives. C’est donc un angle essentiel pour s’attaquer au fossé, qui ne cesse de se creuser depuis des décennies, et tout particulièrement depuis le nouvel interventionnisme occidental dans la région, qui a suivi la crise de 2001.
Chacune de ces rencontres décline la thématique des droits humains et des libertés politiques sous un angle précis et associe des participants, militants, chercheurs, cadres politiques, des pays de
la Méditerranée. La difficulté tient à la nécessité de s’inscrire dans la continuité de la thématique initiale, les droits humains lato sensu, tout en renouvelant les angles d’analyse, alors même qu’il existe, et c’est une litote, peu d’évolutions significatives et encourageantes dans les pays de la rive Sud, et parfois des syndromes de régression au Nord.
Après la réflexion théorique de haut niveau des deux premières rencontres, nous proposons un angle d’approche légèrement différent, mettant l’accent sur les acteurs locaux, au nord et au sud, de cette action au fond très politique. Ce qui permet de réfléchir en fait aux voies du changement non autoritaire dans les pays de la région, et à la meilleure façon, pour les progressistes européens, d’y contribuer. A noter que cette rencontre prendra une signification politique particulière à la veille du premier sommet, prévu à Paris le 13 juillet, de l’Union pour
la Méditerranée-processus de Barcelone, qui reste très discret sur les droits de l’Homme et la démocratie.
Il ressort des différentes communications et le débat que:
1- Le projet de l’Union pour la méditerranéen (UPM), cher au président français Nicolas Sarkozy et à son conseiller Henri Guenot, est mort puisque remplacé par Barcelone.
2- Suite à l’opposition de l’Allemagne dans un premier temps et d’autres pays de l’U.E qui voient en l’idée de Sarkozy un danger pour l’avenir de l’UE (risque de dislocation), une question se pose : que va devenir l’UPM si jamais les pays situés à l’est de l’Europe créent une Union avec leurs voisions d’Asie et ainsi pour ceux du nord…. ? Les pays du sud revendiquent eux aussi l’intégration des ensembles régionaux (pays arabes, Union africaine…) pour éviter la dislocation de leur ensembles territoriaux.
3- Les trois Fondations vont fédérer leur énergie pour faire cohabiter les droits de l’Homme et la démocratie selon le raisonnement suivant: l’homme n’est pas un animal qui revendique uniquement à se nourrir et se loger, mais surtout à réfléchir en revendiquant les libertés d’expression et d’association qui sont le fondement de toute démocratie ; et qu’il ne peut y avoir d’opposition entre les droits politiques et les droits économiques.
4- Il a été proposé un suivi en organisant des rencontres annuelles entre les pays des deux rives de la Méditerranée.
5 - Vu que les droits de l’homme ont régressé au nord comme au sud, il faudra avoir comme objectif la construction d’une société démocratique où s’impliquent et participent les citoyens à la vie de la société. Les participants ont relevé les obstacles rencontrés pour appliquer les mêmes standards aux pays du sud, vu les intérêts économiques et stratégiques existant entre les pays du nord et ceux du sud. A cet effet, il faut militer contre l’idée répandue chez certains comme quoi la démocratie n’est qu’un luxe pour l’Afrique (dixit Jaques Chirac pour protéger ses amis dictateurs).
De Paris , M. Sadali