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Non Soraya, continue ! (Lettre parue le 14 octobre 2006)*

Non Soraya, continue ! (Lettre parue le 14 octobre 2006)* dans Hommage 1329_28877 C’est en lisant la lettre que tu as adressée au ministre de la Jeunesse et des Sports que j’ai compris tout le drame dans lequel est plongé notre sport national. Je me suis dit si Soraya Haddad, une championne reconnue mondialement, se plaint des conditions de travail médiocres, voire inexistantes, que diront alors les jeunes qui évoluent dans de petits clubs ? Je me suis tout de suite rappelé mon cousin Doudine, champion d’Algérie de karaté, pour qui les autorités ont offert un poste K7 de 1500 DA comme récompense au titre obtenu . J’ai également compris pourquoi M. Yahia Guidoum a déclaré la guerre à la maffia du sport.

 

Soraya, wletma, ma sœur

A la seule lecture de votre lettre, le wali de Béjaïa doit avoir honte. Honte du traitement du dédain, je dirais même du mépris que les autorités font subir à leurs champions. Tu as sacrifié ton adolescence, ta famille, tes amis et tes études pour défendre les couleurs nationales. Ces couleurs que d’aucuns ne portent pas dans le cœur  et qui ne connaissent que la seule couleur des billets de banque. Face à  l’exacerbation de tes souffrances du fait que tu subis un traitement malsain, tu as lancé un cri de détresse pour réclamer l’intervention du ministère de la Jeunesse et des Sports. Il est, déchirant, émouvant, terrifiant, douloureux et triste, mais en même temps révoltant le cri de détresse de Soraya Haddad. Un cri que pourraient lancer tant d’autres humbles citoyens victimes de la hogra et de  l’exclusion, qui finissent par être ruinés physiquement et moralement. D’ailleurs la destruction des champions dans notre pays est un secteur où responsables et leurs complices ont accompli des exploits inégalés. C’est malheureusement là la réalité qui brise le cœur ! Toutes les peines qu’endure injustement Soraya avec d’autres filles et fils de l’Algérie sont condamnables et inacceptables.

 

Soraya, wletma, ma sœur

La décision de mettre fin à ta carrière internationale, quand bien même justifiée, a frustré les Algériens, notamment les Algériennes, car tu représentes à leurs yeux un symbole de combat, de dévouement et de bravoure. Il faut tenir bon, résister et rester debout comme cette bougie qui n’a pas peur du feu. Tu es une fille digne de tes parents, de ta région et de ton pays. Tu dois continuer le combat, n’en déplaise aux briseurs d’hommes et de femmes et aux tueurs d’ambitions. Ceux-là ne sont motivés que par la réception de pots-de-vin et de dessous-de-table qui confirment, d’ailleurs l’ampleur de la corruption qui gangrène depuis plusieurs années, le sport algérien. Aujourd’hui Soraya tu ne dois pas payer le prix de la légèreté des dirigeants dans la gestion des affaires du secteur de la jeunesse et des sports. Une gestion dénoncée avec courage par le ministre chargé du secteur. Il a dénoncé haut et fort les dirigeants de fédérations qui ont sacrifié le sport sur l’autel de leurs intérêts. Aujourd’hui, la machine de lutte contre la corruption dans le secteur a démarré et rien ne pourra l’arrêter. M. Guidoum a le mérite de sortir le débat du carcan des appareils pour le porter directement devant les Algériens qui sont primordialement concernés par l’avenir de notre sport.

 

Soraya, wletma, ma sœur

Que ces quelques mots soient l’expression de ma plus profonde solidarité avec toi et avec tous ceux qui souffrent aussi impitoyablement parce qu’ils ont refusé sans calculer l’énorme poids de leurs sacrifices, d’accepter la loi de la corruption et du piston. Tu dois continuer ton parcours, même semé d’embûches car nous te portons dans nos cœurs. Pour les arrivistes parvenus qui n’ont pour ambition que d’amasser des fortunes colossales, l’histoire va les juger tout comme les responsables de la wilaya de Béjaïa qui ont osé un geste de déshonneur : 50 000 DA comme récompense à Soraya. Cette somme représente sans exagérer l’argent de poche de certains responsables véreux de fédérations.

Nous avons besoin de toi

Bon courage !

Chafaâ Bouaiche

Journaliste

*Lettre parue dans la rubrique « opinion » de La Dépêche de Kabylie

Commentaires

  1. guevara dit :

    c’est comme ça dans un pays gérer par la maffia, aboudjera soltani décide du sort de bcp d’algérien comme notre soraya , ne baisse jamais les bras c’est un colmbat c’est une lutte de tous les jours, même dans le sport. Bon Courage a soraya d’un enfant d’el-kseur comme toi tu est la fierté de la ville d’el-kseur.

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