En réaction à l’arrestation de l’assassin présumé de l’avocat Ali Mecili, le quotidien Liberté a publié, dans son édition d’hier, un article sous le titre « Interpellation d’un diplomate algérien à Marseille « L’Algérie humiliée », signé par un certain Si Ahmed Abdelhadi, présenté comme Haut fonctionnaire.
Cette soudaine et troublante réaction n’est pas sans soulever un certain nombre de questions, dont seul Liberté détient les réponses.
D’abord, la coïncidence et la simultanéité de la publication de l’information et celle de l’article en question sont plus que frappantes. En effet, les deux papiers ayant été publiés le dimanche 17 août 2008, au lendemain de l’événement, l’on peut supposer trois scénarios : Soit la « contribution » de Si Ahmed Abdelhadi, tout haut fonctionnaire qu’il est -déjà au courant de cette arrestation- était déjà sur le bureau du journal, soit c’est le journal qui a dû la lui « commander », ou encore et c’est plus plausible, il s’agit d’un « nègre » qui se serait attribué le nom de ce haut commis de l’Etat …
En effet, le lecteur averti s’apercevra que le texte en question est rédigé et structuré dans le strict respect des règles de rédaction journalistique, une inspiration même de l’article « Interpellation d’un diplomate algérien à Marseille : La justice française relance l’affaire Mecili » dans lequel son auteur, Yacine S. écrit « Reste à savoir alors jusqu’où pourra aller la justice française qui vient de franchir un pas en inculpant un commanditaire de l’assassinat de Mecili, sur une grossière machination, et annonce et prépare à l’article du « haut fonctionnaire » en précisant « selon une source algérienne qui dénonce » “cet incident grave” ? De quelle source algérienne s’agit-il ?
D’autres indices, dans l’emploi de certaines tournures et expressions, portent à croire que ce papier est l’œuvre d’un « nègre ». Yacine S (de Liberté) écrit : L’affaire Mecili rebondit « vingt ans après » Ce tournant inattendu dans l’affaire Mecili, « suscite néanmoins des interrogations.» « A qui profite cette machination ? Dans quel but ? » Si Ahmed Abdelhadi, lui, recourt quasiment aux mêmes formules : remontant « à quelque vingt années au moins », « L’on ne peut que s’interroger sur les motivations françaises » , « la France cherche-t-elle à atteindre des buts inavouables ? »
Plus encore, le papier en question est rédigé dans le style Liberté. Bien typé et stéréotypé. Cela peut paraître saugrenue, mais rien qu’à travers l’exergue, l’on devine la main d’un journaliste. « La nécessaire protection des hauts cadres de l’état à l’étranger a été récemment prise en défaut dans le cas du diplomate algérien arrêté à l’aéroport de Marseille-Marignane, puis transféré à Paris.» C’est un papier « militant »
Un diplomate (en exercice) de surcroît, en Algérie, n’ira tout de même pas jusqu’à s’attaquer à l’institution pour laquelle il travaille et la qualifier de « faillite » (l’interpellation d’un diplomate à l’étranger) et remettre en cause « la capacité de l’Etat algérien. » Plus loin, en conclusion et abordant les retombées de l’arrestation sur les relations entre l’Algérie et la France, le diplomate qui « aura oublié qu’il y a un Ministre des Affaires étrangères écrit qu’ « elles risquent de se détériorer durablement si le pouvoir français ne s’investit pas rapidement pour mettre un terme à une affaire instrumentalisée par des cercles français occultes. »
L’on sait, d’ailleurs, que les rares commis de l’Etat qui ont pris l’initiative de critiquer et de s’attaquer au fonctionnement des institutions de l’Etat, ne l’on fait que de longues années après leur retrait des responsabilités. Cet énigmatique haut fonctionnaire est-il assuré de « l’impunité » de ses supérieurs ?
C’est tout simplement A-HU-RI-SSANT !
Par R. Zenati