23 août, 2008
Témoignage d’un ancien responsable du FFS 1963 sur” qui tue qui?”
Lakhdar Bourregaa est un ancien dirigeant de l’insurrection de 1963 du FFS. C’est aussi un ancien membre du commandement de la wilaya 4 historique. Il est aussi membre du CNRA (Conseil National de la Révolution Algérienne). Il a publié ses mémoires en arabe chez Dar El-Hikma en 2000 en tant que 2ème édition sous le titre ”Témoin de l’assassinat de la révolution”.
Bouregaa raconte son histoire sur le maquis FFS de 1963 et apporte des éclairages sur la méthode du pouvoir fasciste dans sa lutte contre l’opposition légitime. Il écrit que le pouvoir a pris contact avec le FFS. Il a envoyé Said Abid, chef de région, accompagné du commandant Zerguini, pour négocier au nom de Boumedienne. Zerguini a organisé une diversion en envoyant un convoi de soldats dans deux camions civils. Il a ordonné à un 2ème groupe soldats de tirer sur le 1er groupe sous pretexte qu’il s’agissait de maquisards du FFS.
Il y a eu des tirs qui ont fait trois morts et plusieurs blessés parmi les deux groupes. Cela se passait à Azzazga. C’est un djoundi qui a révélé la méthode de Zerguini. La même méthode a été utilisée par Boumedienne contre Chaabani qui a refusé de combattre les maquisards du FFS. Les hommes de Boumedienne ont organisé une embuscade à Chaabani aux gorges de Palestro (Lakhdaria). Ils ont tiré sur Chaabani dans sa voiture qui s’est arrêtée. Là, les hommes de Boumedienne ont fouillé la voiture, insulté Chaabani, lui ont demandé ses papiers d’identité et son permis de conduire. Ils lui ont déclaré qu’ils sont des maquisards du FFS.
Voilà les méthodes du pouvoir fasciste. Il commet des crimes et les met sur le compte de son opposition pour la discréditer et la salir. Aujourd’hui, il y a lieu de tirer des enseignements de cette histoire et émettre l’hypothèse selon laquelle ce sont les forces parallèles du pouvoir qui organisent les attentats terroristes pour permettre au pouvoir d’avoir une crédibilté et une légitimité internationales après avoir perdu tout sur le front intérieur. Le pouvoir est faible, illégitime, inconstitutionnel, il recourt à ses anciennes méthodes fascistes pour commettre des crimes qu’il met sur le dos d’une quelconque organisation islamiste ou terroriste. Une telle hypothèse mérite une plus vaste étude pour être confirmée, car une hypothèse non vérifiée est nulle. ( Voir le livre de Bourregaa, p. 169-170). Il est utile de le traduire pour le lecteur français.
Par B. M