Hamida Ayachi- Ambassade de France: la polémique
La lettre du chargé d’affaires de l’Ambassade de France en Algérie à Hamida Ayachi
Monsieur,
J’ai été profondément choqué et surpris par la publication dans «Algérie news» des 28 et 29 août des textes numéros 25 et 26 intitulés «Anges et Démons», dans lesquels vous mettez en scène des agents actuellement en fonction à l’Ambassade de France en les plaçant dans des situations de fiction attentatoires à leur dignité et à leur honneur, sans vous être enquis à aucun moment de leur consentement. En citant nommément ces agents, vous êtes également susceptible de porter atteinte à leur sécurité.
Je tiens à vous faire savoir que je réprouve la publication de ces textes qui me paraît totalement contraire à la déontologie du métier de journaliste, pour lequel nous avons le plus grand respect. J’en suis d’autant plus étonné que cette Ambassade entretenait jusqu’à présent avec vous et votre journal une relation qui, en ce qui nous concerne, nous paraissait d’une grande confiance et cordialité.
J’attends que vous présentiez vos excuses aux intéressés et, bien entendu, que vous ne renouveliez pas de telles mises en cause, faute de quoi, je me réserverais le droit d’autres formes de réaction.
Veuillez croire, Monsieur, l’assurance de ma considération distinguée.
Christophe BOUCHARD
La réponse de Hamida Ayachi
A monsieur le chargé d’affaires de l’ambassade de France
Monsieur Christophe Bouchard
Monsieur,
Permettez-moi de vous dire que j’ai été vivement surpris par le contenu et le ton de votre lettre… Je n’avais vraiment pas envisagé une interprétation aussi particulière d’«Anges et démons», un feuilleton estival de fiction, entre comédie de moeurs et pastiche de la vie politique.
Comme vous le savez, l’utilisation de noms réels dans ce genre d’exercice est un usage fréquent et ne constitue en aucune façon une innovation; il ne s’agit que d’une pure licence inhérente à un genre entre irrévérence et impertinence.
Je comprends mal, à cet égard, l’intensité de l’émotion exprimée dans votre courrier.
J’ai trouvé particulièrement surprenante l’affirmation selon laquelle j’aurais ainsi, par le fait de citer leurs noms dans ce qui n’est à l’évidence qu’une comédie satirique, mis en danger la vie des fonctionnaires de l’ambassade, en plus de porter atteinte à leur dignité. Cette affirmation me parait d’autant plus disproportionnée que les scènes où sont évoqués des diplomates ne sont pas particulièrement transgressives.
Je ne m’attendais guère, surtout, à ce que le représentant d’un pays où une émission – excellente au demeurant – comme «les Guignols de l’info» de la chaine de télévision
Canal plus, met en scène, sans susciter d’émoi, des personnages publics, puisse me reprocher l’usage de noms de personnes réelles dans un travail de fiction.
Cet usage qui n’a rien de nouveau, répétons-le, ne saurait donc constituer une hérésie. Je ne vois pas en quoi ce qui est possible et parfaitement admis dans l’espace culturel et médiatique en France ne le serait pas, ici, en Algérie. L’humour et la dérision n’auraient-ils pas droit de cité en Algérie ?
J’ai, au fil de ce feuilleton, utilisé des noms de responsables politiques algériens, notamment celui du secrétaire général du FLN, de journalistes – dont moi-même – de personnalités, de fonctionnaires et de faiseurs d’opinions, sans susciter ni réprobation ni indignation.
J’aurais préféré une réaction d’humour, conforme à la grande tradition française d’ouverture d’esprit, plutôt que les foudres d’une suspicion absolument infondée. Je le déplore d’autant plus que les relations entretenues par mon journal et moi-même avec les fonctionnaires de l’ambassade ont toujours été excellentes et empreintes de confiance et de respect mutuels.
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