Réaction de Nassira Belloula
Cher monsieur
Je viens de tomber sur votre blog et sur l’article me concernant. Je suis un peu désorientée, car je ne voudrais pas d’un tel débat me concernant. Je ne suis pas contre la liberté d’expression, loin de là, les gens ont le droit de dire ce qu’ils veulent. Mais je ne voudrais en aucun cas que mon nom soit ainsi malmené ou soutenu. J’ai fait une carrière exemplaire dans le journalisme, j’en suis fière. Je suis fière aussi de faire partie d’une commission (1), certes décriée mais qui est constituée de personnes remarquables qui donnent de leurs temps. Il ne faut pas parler des choses que l’on ne sait pas.
A comprendre les uns et les autres, il est facile de céder au négativisme et à la critique sans fondements. Mes principes m’ont menés là ou je le souhaite, je n’ai jamais dévié de ma trajectoire d’une femme démocrate, libre, citoyenne, respectueuse, qui croit au respect de la personne humaine, au droit de la personne humaine. Une femme qui se bat pour y arriver par tous les moyens qui lui sont donnés et ma joie est telle quand j’arrive enfin à concrétiser une seule petite action et dieu merci, j’arrive en dépit de tous à poursuivre un petit bout de chemin, très petit mais sûr et sans aucune honte. Je n’ai jamais trompée dans aucune magouille, ni profiter d’aucune position, ni courbée l’échine à aucun moment.
Je vis simplement, croyant fermement à ce que je fais. Adorant écrire, le résultat est mes huit livres qui en disent long sur mon profil. J’habite un petit deux pièces, je n’ai pas de véhicule et mes étés je les passe sur les routes du pays à visiter les prisons, les hôpitaux, les centres d’accueil d’enfants privés de famille…..
Mon licenciement du journal (2) s’est fait d’une manière brutale et insultante et c’était juste cela que les amis du Dzilit voulaient mettre en exergue sans plus. Je ne veux ni jeter en pâtures H’mida Ayachi ni qui que ce soit.
Je ne peux pas demander au bloggeur de ce site de supprimer tout ce qui s’était dit, ce serait certes mon souhait, mais je respecte la liberté d’expression. Mais SVP, revenant à d’autres préoccupations plus importantes que moi et je suis prête à débattre avec vous.
Merci
Nassira Belloula
(1) Commission Nationale Consultative pour la Promotion et la Protection des Droits de l’Homme, CNCPPDH que préside Farouk Ksentini
(2) Algérie News
Un premier paragraphe a sauté malencontronsement de mon dernier commentaire. Le voici.
« À Mme Nassira Belloula,
D’abord je déplore la triste histoire qui s’est produite entre vous et votre journale. Je suis ceratain que vous ne tarderez pas à vous caser ailleurs. Mais ma sympathie pour vous dans cette affaire ne m’empêche pas d’être libre de mes opinions et très direct avec vous. »
Monsieur Sniper
comme l’indique votre pseudo « tireur ». Encore une fois, ce débat me fatique, et je n’ai rien à prouver à qui que ce soit. Ma fierté est ma fierté, et je l’asssume et la revendique. j’ai la conscience tranquille, car jamais je n’ai failli à mes principes.
mon travail de journaliste, je l’assume pleinement, mes nombreux articles en témoignent et cela me réconfore dans mes choix. Je vous renvois même à ces articles et reportages,ou étiez-vous quand les bombes éclatées à Alger, moi j’étais là, ou étiez vous quand les gamins de Bentalha avaient besoin de médicaments en 1997 pour cause de la gale, moi j’étais là, ou étiez-vous quand des filles échappées du camps des GIA avaient besoin d’assistance, moi j’étais là, ou étiez vous quand à l’hôpital Mustapha, on volait la nourriture des enfants hospitalisés (de l’intérieur du pays), moi j’étais là, ou étiez vous quand des mères abandonnées cherchaient refuges moi j’étais là, où étiez vous quand le code de la famille balloté les femmes moi j’étais là, face aux bastonnages de la police, ou étiez vous quand des familles de disparus venaient crier famines et assistances matérielles moi j’étais là. ou étiez vous quand les femmes investissaient les rues pour décirer la concorde civile, moi j’étais là.
Mon travail, j’en suis fière exactement. Je vous renvois à mes artciles, pour les archives (Le Soir d’algérie, Le Matin, La Nouvelle République).
Le pardon aux terroristes et aux assassins (voir mon ouvrage; Algérie, le massacre des innocents paru en 2000) et le récent VISA POUR LA HAINE en 2008? n’a jamais fait parti de mes projets.
Le pardon aux terroristes, assassins n’est pas mon apanage, je ne l’ai jamais cautionné et je ne le ferais jamais.
Ce pardon a été fait avec le concours du peuple, de la société civile, la classe politique. C’est tout un peuple qui a dit oui, qui a accueilli avec youyous et chants les repentis et leurs acolytes qui les ont aidé dans les quartiers et l’amnistie et l’amnésie à gagné tous les algériens.
Monsieur, ne focalisez pas sur les ombres extérieures. iL y’a des choses qui vous échappent et ne mélangez pas aussi, je ne suis pas l’état, ni la DGSN,ni un général, ni chef d’un parti politique (je n’appartiens à aucun) ni….je suis une femme qui croit en ce qu’elle fait forte heureusement. La commission m’a permis de me rapprochez des gens, il n’y a pas que les disparus et les repentis….il y’a toute une socité dénie de ses droits et si je peux aider, n’importe les moyens je le ferais soyez certain. et encore une fois ne jugez pas ceux que vous ne connaissez pas.
rectif
ce message est de moi et non de mon ami Djamel; erreur quelques parts
Le message précédent est de moi et non de Djamel
une chose aussi
quant au terme employé (vous casez quelque part) dénote bien de votre animosité à mon égard, monsieur dont je ne connais pas le nom. Dommage que chez nous on à le souci de détruire plus que de construire.
Bravo mon cher Sniper , vous avez tout dit, j’ajouterai juste que depuis que Bouteflika est au pouvoir , il n’ y a pas de journaux libres , ce ne sont que des valets du pouvoir .
On est revenu à la case départ du temps du dictateur Boumédiene ( Boutef était son bras droit .
Madame Belloula, vous avez écrit: les familles de disparus criaient famine! Les familles de disparus demandaient et demandent encore la vérité sur la disparition de leurs proches
Votre journalisme est comme celui de Zineb Oubouchou qui est toujours là où il faut. C’est aussi comme celui de Sifaoui, qui est lui aussi là-bas à Paris.
Mes inamitiés à votre acolyte Ksentini. En attendant que le peuple se réveille et mette de l’ordre dans Sa Maison Algérie
« J’habite un petit deux pièces,je n’ai pas de véhicule et mes étés
je les passe sur les routes du pays à visiter les prisons,les hôpitaux,les centres d’accueil d’enfants privés de famille… »sic
…Etaler ainsi sa misère et sa vie privée, pour amener la sympathie c’est cela le troisième pouvoir en Algérie?
C’est celà le journalisme?
Purée de nous autres qui achetons ces mauvais canards!
c’est honteux votre acharnement contre une dame que vous ne connaissez pas et qui vous n’a rien fait. Une dame remarquable à la plume exceptionnelle que j’ai du plaisir à lire et à écouter lors des débats. Elle n’a point étalé sa misère comme vous le dites, plutôt une franchise, vous n’avez retenu monsieur que la moitié de la phrase pourquoi avoir avalé celle où elle disait qu’elle passait ses étés auprès des miséreux et des nécessiteux. Honte à vous où vous l’associez à la déchéance du journalisme en Algérie comme si elle était la patronne des médias. Elle journaliste durant les années les plus terribles et qui n’a jamais abdiqué signant de son nom et vous certainement avec tous vos pseudonymes vous vouc cachez sans oser dévoiler pour insulter ce qui vous ne plait pas, certainement vous vivez ailleursz et condamnez tout ce ceux qui aiment leur pays qui s’y accroche. Messieurs, un peu de décence fichez la paix à cette femme que vous n’avez jamais lu ni connu et soyez honnêtes qu’est-ce qui vous dérange tellement ainsi. Le fait qu’elle soit famme, journaliste, écrivaine, ou parcequ’elle ne partage pas vos opinions.
les journalsites sont des tayabat el hammam disait Bouteflika en afichent une animosité sans précédent contre eux et vous, Sniper et Co, vous êtes PIRES, vous jetez en pâture tous ceux qui ne cadrent pas à vos « idées » et j’en doute que vous ayez des « idées ». Il y’a ceux qui les expriment clairement sans se cacher derrière quoi que ce soit et c’est vrai que la toile offre aux « courageux » l’opportunité de cacher leurs noms et identités.
voici des extraits d’articles :
« Bouleversante, saisissante, révoltante, Nacéra Belloula dans « Visa pour la haine »plonge les lecteurs dans les méandres d’une cité qui a décidé aujourd’hui de faire allégence à la horde sauvage. Visa pour la haine, un ouvrage contre le temps » Le soir d’Algérie Sam H
« Djemina de Nassira Belloula est un livre sain, un livre honnête, un livre bien écrit, une histoire qui me ramène à mon pays, qui me fait aimer encore et encore mon pays et qui fera aimer notre pays: un livre algérien, d’un écrivain algérien corps et âme » l’expression
« Nassira Belloula fait sûrement partie de ces auteurs qui ont longtemps puisé dans leurs mémoires pour écrire. Cette écriture poétique à laquelle nous convie Nassira Balloula, nous l’avons déjà découverte et appréciée à travers ses précédents écrits » Le jour d’Algerie
« Djemina», Nassira Belloula, Média-Plus: «C´est dans l´exil, dans la solitude de l´exil que l´on commence sa vraie vie. [...] Aussi faut-il bien reconnaître que la force créatrice de Nassira Belloula, servie par un sens aigu de la poésie, par une écriture résolument affranchie, autorise le dépassement de toutes les limites des genres littéraires; car dans chaque expression, elle a mis une émotion parfaitement adaptée au contexte, aux convenances même.» Kaddour M’hamasadji
»
Darfour
Appel des intellectuels du monde arabe
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Depuis 2003, la guerre fait la rage au Darfour. Elle a causé jusqu’ici la mort de près de 300.000 personnes, et chassé de leurs terres plus de deux millions d’autres après la destruction d’environ 80% de leurs villages- Soit un tiers de la population de la région.
Malgré les multiples appels de la communauté internationale, les populations civiles continuent d’être les cibles quotidiennes des forces armées soudanaises et des Janjawid, milices armées par le régime militaire de Khartoum. Certaines factions des mouvements rebelles sont également responsables d’exactions et de violations des droits humains de la population de Darfour.
En dépit de la signature d’un accord de paix en mai 2006 entre une partie de la rébellion et le gouvernement soudanais, les viols massifs, les attaques contre les civils et le personnel humanitaire international se multplient dans l’ouest du Soudan. Des crimes de guerre et des violations graves du droit international humanitaire continuent d’être commis en toute impunité.
Les déplacements massifs de la population rurale vers les camps de réfugiés ont réduit à néant l’agriculture locale. La population dépend désormais de l’aide alimentaire internationale. Aux destructions liées à la guerre vient s’ajouter un risque de famine généralisée.
Malgré la résolution 1706 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, le pouvoir soudanais refuse catégoriquement le déploiement d’une mission internationale de maintien de la paix au Darfour. Les crimes commis dans cette région continuent de se perpétrer à huis clos.
Les signatures de cette pétition constatent le silence du monde arabe sur ce drame et appellent les acteurs de la société civile, les responsables politiques, à agir auprès de leurs gouvernements et des organisations régionales pour qu’ils prennent clairement position en faveur d’un arrêt des combats et obligent le gouvernement soudanais à trouver une issue pacifique au conflit dans le respect des droits habitants du Darfour.’ parmi les signataires Nassira Belloula
et de vous qu’en est-il?
À Nassira Belloula
J’étais très sincère quand j’ai dit que je souhaite que vous retrouviez le plus tôt possible un poste dans le journalisme. Il n’ y avait rien de péjoratif dans le mot « caser ».
Comme je salue votre travail sur le terrain comme assistante sociale aux multiples victimes de notre système et en premier lieu les victimes du terrorisme de tout bord. Personne je crois ne vous a reproché cette activité-là.
Mais par contre vous n’avez répondu à aucune de mes questions. Mes reproches pour vous sont bien précis. Le journalisme est une responsabilité énorme qui doit être assumée avec grand courage. Ce courage manque atrocement dans notre pays. Il suffit de voir l’ENTV. Une vraie caisse de résonance. J’ai exprimé mon point de vue par rapport à une flatterie que j’estime déplacée vu le contexte médiatique national. Avec vos question « où etiez-vous quand » pensez-vous vraiment que seuls qui ont été avec vous à Bentalha ont le droit de porter un jugement sur votre travail dans la commission?
Votre participation à la commission de Ksentini par contre est très déplorable et très nuisible à votre passé de journaliste, auteure, etc.
Assalma aliekoum
Les journalistes Algériens ont payé un prix très fort ces dernières années. Les meilleurs, les sincères, ceux qui avaient des idées à dèfendre ont été assassiné un à un (chassé et tué comme des lapins, par des chasseurs haineux, jaloux, criminels et totalement pervers). Ils étaient humbles, incorruptibles et portés uniquement par le désir de servir le peuple et leur pays qu’ils aimaient d’un amour rare car ils le voulaient libre, digne et juste. Ils avaient formé des centaines d’autres journalistes et ils ont éveillés des centaines de milliers de consciences dans toutes les couches notre socièté. Il n’y a pas peut être un autre pays (quelque soit l’époque) qui a perdu autant de plumes que l’Algérie. La liste est longue, les cimitières peuvent témoigner et leurs familles respectives savent ce qu’elles avaient enduré et ce qu’ils endurent encore. Ils sont partis, ils ne reviendront plus, il restera d’eux que l’attente fièvreuse que nous ressentions avant de les lire et le plaisir quasi euphorique que nous ressentions après les avoir lu. Leurs noms sont inscrits d’une façon indélibile dans nos coeurs et leurs articles resteront à jamais graver dans nos mémoires. Ceux qui étaient assassinés, sont enterrés et les autres sont exilés, chacun d’eux suivi sa destinée. Ceux qui écrivent sous forme de dictée, je ne sais pas, si nous devons les appeler journalistes ou ont-ils un autre un nom qui sied mieux à ce qu’ils sont. Dans toutes les professions, il y a ceux qui gardent leur dignité, il y a ceux qui vendent leurs âmes au diable pour manger, se loger, avoir le sentiment d’exister, se venger contre leur médiocrité ou tout simplement être ce qu’ils sont, c’est à dire rien. Chacun sait ce qu’il a fait. Celui qui a donné pour l’Algérie, un jour ou l’autre, il sera recompensé.
Fraternellement et sahashourkoum
Mme Belloula votre message est reçu 10/5,soyez sure que personne n’a voulu vous dénigrer, ni focaliser ses nerfs sur vous…
Pour les autres:Mohamed et Wahab Journaliste…
Hé ben voilà! Chassez le naturel,il revient au galop!
Dans l’art de l’insulte on peut pas dire que vous ne soyez pas des pelé à votre manière…
De toutes les façons si votre plume était aussi acérée,et votre fiel aussi acidulé envers tous ceux qui s’assoient sur la loi et violent constitution, y a longtemps que tous les malheurs de l’Algérie ne seraient plus qu’un lointain cauchemard…
Mes principes m’ont menés là ou je le souhaite
Mes principes m’ont menée là où je le souhaite
sous le coup de l’émotion, on ne fait pas attention aux fautes, puis les touches par si vite, où vous cherchez encore des poux dans les têtes des gens. Et, bien moi je ne connais pas cette dame ni d’Adan ni de loin (au lieu d’Eve) c’est original, je ne suis pas adepte des journaux algériens. Mais franchement, elle a du caractère et bien vous m’avez tous donné envie de la lire, j’irai en libraire voir ce que je peux trouver sur elle.
Pour belloula,
Tu es de formation d assistante sociale, tu n as rien voir avec le journalisme.Retire toi discretement et tu vas te faire oublier, Tu as tenter de jouer dans la cour des grands mais tu es encore petite pour cela, inscris toi en cours de francais pour faire moins de faute quand meme. Ecrire un livre en tant qu amateur c 4est bien mais ne te prends pas trop au serieux. Tu n as rien fait pour le journalisme et tu n as rien fait non plus pour les droits de l homme. Tu oses dire que tu as une carriere exemplaire dans le journalisme, j ai vraiment frole la cris, Bonne chance pour toi en tant qu assistante sociale,
ce n’est pas honteux d’être assistante sociale, je le suis moi même et je trouve vos propos blessants, encore un qui cherche à se dintiguer hourra…..
Pour un incroyable, c’est incroyable dirais-je plutôt honteux. Tant de mépris et de haine pourquoi? La dame a refusé de sortir avec vous? Assistante sociale cela ne justifie pas votre mépris, après tout écrire un livre parait si simple pour vous et vous qu’avez vous donc écrit vous? Et n’allez pas me dire que préférez ne rien écrire qu’écrire des sornettes, vous vous trompez….alors au lieu de jugez et donnez des conseils gringalets, allez y écrire ou bien lisez et tiens lisez donc Nassira Belloula, lisez Djemina, lisez Algérie, le massacre des innocents paru chez Fayard, lisez Rebelle en toute demeure, lisez monsieur et laissez notre amie tranquille. Notre amie et oui, elle a ses fans et ils sont bien plus nombreux ceux qui l’apprécient et apprécient ce qu’elle écrit que cela vous déplaise…..
Réponse à « INCROYABLE »:avez-vous vraiment lu les livres de Madame Nassira BELLOULA???je pense que non,votre commentaire est haineux,où sont vos écrits????
LE DEVOIR.COM
Écrire contre tous les silences
Suzanne Giguère 27 novembre 2010 Livres
Roman émouvant, troublant, dur, La Revanche de May a pour cadre l’Algérie des années 1930 pendant la colonisation française et celle de la décennie noire (1990-2000). Journaliste et écrivaine algérienne, Nassira Belloula s’attache au sort des femmes victimes du poids des traditions et du fanatisme religieux dans son pays.
La Revanche de May explore des tragédies féminines cachées, étouffées, muettes. Peu d’écrivains s’engagent avec une telle foi dans le romanesque et ses pouvoirs pour poser les questions qui font mal. Tendu sur le fil d’une mémoire blessée, ce récit chauffé à blanc atteint un degré de tension à la hauteur du propos. Alger, 1998. Pour fuir la terreur sanglante qui s’abat sur son pays, une journaliste se réfugie dans l’écriture, l’unique planche de salut pour elle. Un jour, elle se voit confier un carnet jaune par un vieux marchand de livres ambulant. Bouleversée par ce manuscrit qui relate les histoires douloureuses de plusieurs femmes dont les blessures n’ont été ni adoucies ni guéries avec le temps, elle s’interroge. Qui est May, née en 1930, violée par son cousin à l’âge de 14 ans, qui a donné naissance à un garçon qu’elle n’a jamais revu, victime d’une société «cadenassée dans les moeurs d’un honneur tribal»? Qui est Rosa, la femme aux rêves brisés, donnée en mariage à un «fou d’Allah» durant les années les plus sombres du terrorisme? Qui sont ces autres femmes, Nada, Ouiza, Aïcha, Houria, passionnées, rebelles, traversées de bouffées de colère? Quel lien unit ces femmes? Qui est donc l’auteur de ce manuscrit? Et voilà que le marchand de livres insiste pour qu’elle retrouve Ayla, un enfant abandonné qu’il a autrefois hébergé. Désireuse d’éclairer tous ces mystères, elle se lance dans une enquête sur les enfants de la rue d’Alger, orphelins à l’existence misérable, aux cœurs durcis par trop de privations.
Dotée d’un sens du romanesque, l’auteure multiplie les énigmes, sème des indices tout au long de son récit et finit par installer un véritable climat de suspense. Roman à l’architecture narrative complexe — personnages et histoires se chevauchent, s’enchevêtrent —, La Revanche de May a de la tenue intellectuelle et de la retenue émotionnelle. Sans forcer le ton, sans pathos, Nassira Belloula décrit le bourdonnement intérieur de ses personnages habités par le chagrin et la révolte. Écrire est un engagement contre tous les silences. La littérature fait partie des moyens que la romancière, récemment installée à Montréal, s’est donnés pour dénoncer toutes les formes d’obscurantisme qui maintiennent les femmes et les enfants abandonnés de son pays dans un «exil intérieur». Le pouvoir d’ébranlement de la littérature est d’autant plus vital qu’aujourd’hui, plus que jamais, des écrivains comme Nassila Belloula sont investis d’un rôle «d’ouvreur de conscience». La Revanche de May, d’abord publié aux éditions Enag (Alger, 2003), est réédité aux éditions de la Pleine Lune. Heureuse initiative de la petite maison d’édition, qui entrouvre un passage. En espérant que le lecteur, en le parcourant, se sentira interpellé par cette écriture émouvante et d’une grande force évocatrice.
Mme Belloula au regard de sa carrière et de son parcours honorifiant vient d’être distinguée à Montréal par le prestigieux Trophée Art et Lettres de L’espace Femme Arabe du Québec.