La cour d’appel de Paris confirme l’inculpation du diplomate algérien dans l’affaire Mecili
Par Faouzia Ababsa
La cour d’appel de Paris a confirmé hier les mises en examen et sous contrôle judiciaire du diplomate algérien Mohamed Ziane Hasseni. Ce dernier avait été interpellé il y a deux mois, jour pour jour, à l’aéroport de Marseille en provenance d’Alger.
Les soupçons de la justice française étaient basés sur la présumée identification du directeur du protocole du ministère des Affaires étrangères par un ancien officier des services algériens, réfugié en Allemagne, qui l’aurait reconnu sur une photo, comme étant l’éventuel commanditaire de l’assassinat de l’avocat français Ali Mecili.
M. Hasseni a été, dès lors, conduit au parquet qui lui signifia son inculpation avant que sa famille ne décide de faire appel de cette décision, estimant que son proche n’était mêlé ni de près ni de loin à ce crime commis il y a plus de 22 ans, précisément en avril 1987. 20 ans après, en 2007, la justice française a émis à son encontre un mandat d’arrêt international.
Le diplomate s’est défendu d’être la personne concernée et a déclaré qu’il s’agissait certainement d’un homonyme. Son arrestation avait fait couler beaucoup d’encre mais aussi fait réagir énergiquement les autorités algériennes qui, par la voix du porte-parole du gouvernement, Abderrachid Boukerzaza, et du chef du gouvernement Ahmed Ouyahia, ont estimé qu’il s’agissait d’une simple méprise et que l’Algérie était confiante en la justice française.
Le chef du gouvernement avait même déclaré à ce propos qu’une cellule de crise avait été mise en place et que les autorités algériennes ne doutaient nullement de la bonne foi du diplomate.
La confirmation en appel de l’inculpation et de la mise sous contrôle judiciaire de Mohamed Ziane Hasseni a soulevé l’indignation profonde de sa famille mais aussi de ses défenseurs. «Je voudrais exprimer ma très profonde déception, d’autant plus qu’il est rarissime que le parquet général se joigne à une demande de la défense et soit balayé comme ça», a indiqué à l’AFP son avocat, Me Jean-Louis Pelletier. Lequel a précisé qu’il allait se pourvoir en cassation contre la décision de la cour d’appel.
L’inculpation du diplomate algérien par la justice française sans la moindre preuve probante et tangible, si ce n’est une simple déclaration de l’ex-officier Semraoui au juge Baudoin Thouvenot en 2003, selon laquelle il aurait assisté l’été 1987 «à une réunion au cours de laquelle Amellou [l’exécutant présumé de l’assassinat de l’avocat Mecili] aurait reçu une forte somme d’argent en liquide du capitaine Rachid Hassani».
Nous sommes déjà loin de l’identité réelle du «présumé complice d’assassinat» que serait Mohamed Ziane Hassen, diplomate chevronné, dont l’identité réelle était connue des services consulaires, des services de police français (tous corps confondus) et, par extension, de la justice française. Indigné par cette mise en examen, déjà en première instance, Me Vergès, le célèbre avocat français, a, lui, déclaré : «Il n’a pas le même nom. Il n’a pas le même prénom. Il n’a pas la même date de naissance. Il n’a pas le même métier. Et on l’arrête. C’est un haut fonctionnaire. On le fait voyager de nuit, menotté dans un train. Ensuite, on l’inculpe alors qu’on dit qu’il y a une confusion d’identité. Ensuite, on le met sous contrôle judiciaire. Je dis que c’est un scandale !»
Dès lors, plusieurs questions se posent : Pourquoi la justice française n’a-t-elle pas réagi plutôt, puisque en sa qualité de diplomate, Mohamed Ziane Hassen a eu à effectuer plusieurs voyages à l’étranger, y compris dans l’Hexagone ? Elle aurait très bien pu exécuter le mandat d’arrêt international, voire l’interpeller bien avant. Pourquoi la justice française n’a-t-elle pas daigné répondre aux doléances de la défense du diplomate relatives à la confrontation entre Mohamed Ziane Hassen et l’ex-commandant Semraoui qui est le seul à persister et signer dans ses accusations, alors même qu’un autre ancien officier des services de sécurité algériens, en l’occurrence l’ex-capitaine Hichem Aboud, qui avait confirmé la tenue de la fameuse réunion de l’été 1987, n’en a pas moins réfuté les thèses de Semraoui, démentant formellement que le diplomate algérien soit d’une quelconque manière impliqué dans cet assassinat. Il demeure clair que les services français, tous corps confondus, y compris sous Charles Pasqua, alors ministre de l’Intérieur, n’ignorent rien aujourd’hui de l’identité réelle de Ziane Hassen et de Rachid Hassani. Que la confusion identitaire ne peut être de mise. Qu’il y aurait anguille sous roche. Qui aurait alors intérêt à verser dans la confusion, au point d’en faire le fil rouge d’un dossier qui semble cousu de fil blanc ? N’y aurait-il pas dans cette affaire quelques querelles policières picrocholines dont quelques juges en mal de lucidité auraient fait les frais ? Question posée et affaire à suivre. La Tribune
Commentaire: Depuis le début de l’affaire Mohamed Ziane Hasseni, le quotidien La Tribune a tout simplement ignoré l’évènement. Pas un mot sur l’affaire Mécili !
Aujourd’hui, je suis surpris de découvrir à la Une de ce journal un article prenant la défense du diplomate algérien. Mais un jour je ferais des révélation…
El Mouhtarem