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Archive pour le 22 octobre, 2008
Classement mondial de la liberté de la presse 2008: Algérie à la 121ème place
Six pays du Moyen-Orient figurent chaque année dans le bas du classement mondial de la liberté de la presse et les champions de la répression, dans cette région, ont confirmé leur statut en 2008. La liberté d’expression reste une utopie en Irak (158e), en Syrie (159e), en Libye (160e), en Arabie saoudite (161e), dans les Territoires palestiniens (163e) ou encore en Iran (166e). Les journalistes y sont soit soumis à une censure implacable, soit confrontés à une violence inouïe. Les Territoires palestiniens n’ont jamais autant régressé dans le classement. Le bilan de la lutte entre les principales factions a été désastreux pour la liberté de la presse. La fracture politique entre la bande de Gaza et la Cisjordanie s’est accompagnée d’une segmentation des médias. La responsabilité de l’armée israélienne dans la mort d’un cameraman palestinien de l’agence de presse Reuters, en avril 2008, et l’impunité dont a bénéficié le soldat auteur du tir fatal expliquent la chute d’Israël (149e, hors territoire israélien) dans le classement.
Au Maghreb, l’Algérie est classée 121e, le Maroc (122e) poursuit sa chute, entamée deux ans auparavant. L’emprisonnement du journaliste Mostapha Hurmatallah a marqué un tournant dans la détérioration des relations entre la presse et l’Etat. Une série de procès intentés par le pouvoir contre des journalistes et des internautes ont révélé que la liberté de la presse au Maroc s’arrêtait aux portes du palais royal.
Le Liban (66e) a gagné 32 places, puisque aucun journaliste n’a, cette année, figuré sur la liste des victimes des attentats qui ont frappé le pays. L’attaque orchestrée par le Hezbollah, en mai 2008, contre certains médias affiliés à l’opposition anti-syrienne n’a pas fait de victimes et a soulevé un courant d’indignation au sein de la société libanaise.
L’ambassadeur Djoudi écrit à El Watan
La personne mise en cause par votre journal dans son édition de ce jour, mardi 21 octobre 2008, étant en poste hors d’Algérie, je vous prie de bien vouloir publier la mise au point suivante comme réaction d’un citoyen algérien à une erreur gravissime de votre quotidien.
«Lecteur assidu d’El Watan dont j’apprécie souvent le sérieux et le professionnalisme, j’ai été scandalisé de voir en première page la photo d’un de nos meilleurs jeunes diplomates avec la mention « personne présentée comme étant Rachid Hassani ». Par delà la douloureuse épreuve que traverse notre ami Mohamed Ziane Hasseni, dont l’innocence, j’en suis intimement convaincu, ne fait aucun doute dans l’exécution d’un crime auquel rien ne le rattache, sinon le douteux « témoignage de visu » d’un ex-officier félon, il est particulièrement pénible de voir un quotidien respecté manquer à ce point de vigilance. Il vous souviendra que M. Hasseni a été interpellé sur simple dénonciation d’un ex-colonel, Semraoui en l’occurrence, qui affirme avoir reconnu sur un document photo le commanditaire de l’assassinat de André Ali Mecili. Au demeurant, ce délateur a été confondu par une chaîne de télévision française qui a démontré que le témoignage de Semraoui était entaché de nullité de par sa confusion des personnes et des visages.
Publier en première page la photo d’un de nos ambassadeurs les plus respectables, actuellement en poste en Europe, avec la mention en question, et compte tenu du climat qui règne autour de cette affaire, n’est-ce pas risquer non seulement de jeter la suspicion sur un diplomate algérien de plus, mais également de le rendre bien malgré lui acteur potentiel dans cette affaire ultra ubuesque où l’apparence physique et l’orthographe prennent le pas sur l’authenticité de l’acte d’état-civil ? Mais n’est-ce pas aussi et surtout ajouter, par manque de vigilance, de l’eau au moulin de ceux qui n’hésitent pas à user de tous les moyens pour s’en prendre à l’image de marque de notre pays et, accessoirement, ajouter un élément de discorde de plus dans nos relations avec la France ? Connaissant la probité, le souci de vérité et l’attachement profond de M. Belhouchet au respect de l’image de marque de notre patrie, je ne doute pas que vous saurez réparer comme il se doit cette malheureuse faute que je ne peux considérer comme intentionnelle. » Nourredine Djoudi
Commentaire: la photo a été publiée depuis plus d’un mois dans le site Mediapart et reprises par plusieurs sites internet. Pourquoi ni l’ambassadeur mis en cause ni les autorités algériennes n’ont réagi pour « rétablir » la « vérité » ? El Mouhtarem
Affaire Mecili: L’ambassadeur d’Algérie à Belgrade injustement mis en cause
L’affaire du présumé commanditaire de l’assassinat de Ali Mecili n’a pas livré tous ses secrets. Une nouvelle donne vient remettre en cause toutes les certitudes avancées jusque-là dans cette affaire qui a fait et continue de faire couler beaucoup d’encre.
En effet, la photo de la personne présentée comme étant Rachid Hassani – l’homme désigné comme étant le commanditaire du meurtre de Ali Mecili – est finalement celle de l’ambassadeur d’Algérie à Belgrade, M. Abdelkader Mezdoua, qui naturellement n’a rien à voir avec ce dossier. Chose d’ailleurs qu’il a tenu à préciser hier. Cette grave confusion devrait donner une nouvelle tournure à l’affaire dite désormais Hasseni. Cela, dans la mesure où cette illustration, qui a accompagné plusieurs articles publiés dans la presse étrangère et sur des sites internet et qui a été reprise par El Watan dans son édition d’hier, a été utilisée comme pièce à conviction dans le dossier de l’instruction de l’affaire du diplomate algérien, Mohamed Ziane Hasseni.
Arrêté le 14 août dernier à l’aéroport de Marseille, Mohamed Ziane Hasseni, chargé du protocole au ministère des Affaires étrangères, a été mis en examen au prétexte que son nom présentait des similitudes avec le patronyme « Rachid Hassani », objet d’un double mandat d’arrêt international lancé en décembre 2007 par le tribunal de Paris. Le nom de Rachid Hassani avait été avancé pour la première fois en 2001, faut-il le préciser, par l’ex-officier des services secrets algériens, en exil en Europe, Mohamed Samraoui, comme étant le commanditaire de l’assassinat en 1987 à Paris de l’avocat Ali Mecili, membre fondateur du FFS et ancien du MALG. Il a attesté, il y a peu de temps, devant la presse puis devant la justice française que l’homme sur la photo – aujourd’hui contestée par l’ambassadeur d’Algérie à Belgrade – est bien la personne recherchée, à savoir Rachid Hassani. Hichem Aboud, lui aussi ancien officier des services secrets algériens, a également exclu le fait que la personne figurant sur la photo identifée par Mohamed Samraoui, comme étant Rachid Hassani, soit le véritable commanditaire.
Malgré ces affirmations contradictoires, le tribunal puis la cour de Paris – qui n’ont finalement tenu compte que de l’avis de Mohamed Samraoui – ont prononcé la mise en examen et le maintien sous contrôle judiciaire de Mohamed Ziane Hasseni. Mais voilà que les « certitudes » de Samraoui volent en éclats avec l’identification de la photo publiée dans notre édition d’hier. Cette nouvelle donne vient ainsi appuyer la thèse d’une erreur judiciaire dont serait victime Mohamed Ziane Hasseni. Une thèse ardemment défendue par les avocats du mis en cause. Au fur et à mesure que les jours passent, des éléments nouveaux viennent jeter davantage de confusion sur cette affaire qui est loin de trouver son épilogue. Aujourd’hui encore, on s’interroge si Mohamed Ziane Hasseni a réellement un pied dans cette affaire ou s’il est victime, comme l’affirment les autorités algériennes. Une chose est désormais sûre : le recherché Rachid Hassani est un nom sur lequel on a mis un faux visage… La réaction de l’actuel ambassadeur d’Algérie à Belgrade en est d’ailleurs la preuve. Par
Commentaire: Mohamed Samraoui a déclaré dans un entretien au journal Tahiabladi, que pour ce qui est de l´identification de Mohamed Ziane Hasseni, «le mieux serait que je me rende à Paris pour une éventuelle confrontation». M. Samraoui a expliqué que «d´après les photos montrées (par les journalistes de Madiapart), il s´agit bel et bien de Rachid Hassani, mais ma conscience et la crainte de Dieu ne m´autorisent pas à accuser un innocent, par conséquent une confrontation est souhaitable pour lever les derniers doutes».
ALGÉRIE POSTE: Mandats de dépôt contre plusieurs cadres
Algérie-Poste est éclaboussée par un nouveau scandale. Quatre de ses employés, dont deux cardes centraux, ont été placés, tard dans la soirée de lundi, sous mandat de dépôt par le tribunal correctionnel de Sidi M’hamed.
Une soixantaine de postiers et de cadres, dont l’ex-directrice d’Algérie-Poste, ont défilé tout au long de la journée de lundi devant le procureur de la République puis devant le juge d’instruction, tous cités dans l’affaire de paiement au niveau des guichets des postes de chèques barrés au profit des entrepreneurs et des fournisseurs de la poste. Le directeur des finances et de comptabilité d’Algérie- Poste, M. El-Baouni, et le directeur des moyens généraux, M. Bechar, sont les deux directeurs à être placés sous mandat de dépôt, alors qu’ont été relâchés, plusieurs autres directeurs et sous-directeurs, entendus dans la même affaire, à savoir le directeur des affaires juridiques et des relations internationales et deux sous-directeurs des moyens généraux, l’un chargé de l’approvisionnement et l’autre des bâtiments. Par ailleurs, plusieurs chefs d’inculpation ont été retenus contre chacune des personnes arrêtées, notamment pour faux et usage de faux et dilapidation de deniers publics. Les receveurs des postes de Hydra et Birkhadem sont également mis sous mandat de dépôt. L’ex-directrice d’Algérie- Poste, a été, quant à elle, relâchée après une audition qui a duré plus de deux heures. L’enquête suit son cours et révélera, dans les prochains jours, les responsabilités dans cette affaire pour laquelle une information judiciaire a été ouverte depuis deux ans suite à des lettres anonymes parvenues à la brigade économique et financière du commissariat central, qui a pris au sérieux les graves accusations portées contre de hauts cadres d’Algérie-Poste. Il y a lieu de rappeler, effectivement, que cette entreprise a vécu ces deux dernières années, une série de scandales financiers qui ont éclaté dans des agences postales, dans plusieurs wilayas du pays. Le tout dernier est celui relatif au détournement de 45 milliards de centimes au niveau de la poste de Chéraga.
Rosa Mansouri
Mohand Amokrane Cherifi à El Watan:«L’Etat doit préserver son pouvoir de décision économique»
Le gouvernement algérien soutient que l’Algérie est à l’abri de la crise financière mondiale. Qu’en pensez-vous ?
Le pays est peut-être à l’abri de la crise financière internationale dans l’immédiat, mais pas de la récession économique durable que cette crise est en train de générer. Les conséquences économiques sont déjà perceptibles avec la chute du prix du baril du pétrole due à une évolution à la baisse de la demande mondiale. Ajoutons à cela un taux de change défavorable du dollar, monnaie de paiement des exportations, par rapport à l’euro, monnaie de règlement des deux tiers des importations. Si l’on prend également en considération l’augmentation prévisible des prix des biens et services importés ainsi que la hausse des taux des crédits à l’importation, il est à prévoir une détérioration sérieuse du montant des recettes et de la balance commerciale. Mais le plus inquiétant n’est pas là. Il se situe dans le désarmement économique du pays face à cette crise, avec la liquidation du secteur public, la désindustrialisation accélérée et le démantèlement des protections douanières de la production nationale. Alors que les pays les plus avertis sont en train de nationaliser et/ou de protéger leurs activités stratégiques, le nôtre croit encore possible le développement national par les investissements étrangers alors que l’on assiste à travers la chute des Bourses et l’encadrement des crédits à un désengagement planétaire durable des investisseurs. Les conséquences sociales de cette crise sont également prévisibles. L’aggravation du chômage et la détérioration du pouvoir d’achat, couplées avec les pénuries que provoquerait un ajustement à la baisse des importations, en cas de diminution des recettes d’exportation, entraîneront plus de frustration et de mécontentement de la population. Les émeutes d’aujourd’hui ne sont rien par rapport aux violences de demain si rien n’est fait pour prévenir ces événements sur le plan politique par la voie démocratique et sur le plan économique par d’autres choix stratégiques.
Des voix appellent à la réforme du système financier. Peut-on conclure à la faillite du capitalisme à la faveur de cette crise où s’agit-il uniquement de quelques « réglages » à opérer ?
Avec la mondialisation, les capitaux ne s’arrêtent pas aux frontières nationales. La crise a révélé une interdépendance des pays et un large consensus pour une régulation mondiale de la finance internationale avec des instruments macro-économiques, monétaires ou budgétaires, qui satisfont tout le monde. Ce qu’il faut espérer c’est que les pays en développement aient voix au chapitre dans cette réforme. Ce n’est pas parce que les Etats capitalistes nationalisent partiellement certaines de leurs banques en difficulté, en y injectant des fonds, qu’il faut conclure que le capitalisme est mort. Bien au contraire, leurs élites sont en train de concevoir un nouveau capitalisme pour justifier l’intervention de l’Etat dans l’économie libre de marché et une dose de protectionnisme dans le libre- échange. Dans un tel contexte, que peut faire un pays comme l’Algérie ? Subir ou agir. Subir, c’est se résigner à attendre du capitalisme mondial en crise la solution à nos problèmes de développement. Il ne l’a pas fait dans le passé, il ne le fera pas à l’avenir. Et c’est bien triste de voir les gouvernants se déplacer à l’étranger à la recherche d’investisseurs, qui ne sont en général intéressés que par nos matières premières. Dans ces conditions, agir en comptant sur nos propres ressources humaines et matérielles me semble la seule voie de salut.
En Algérie, après une décennie de privatisation tous azimuts, le gouvernement dit ne pas exclure le retour aux sociétés nationales dans divers secteurs industriels. Qu’en pensez-vous ?
Invité ces dernières années à donner mon point de vue lors de l’examen du texte sur les privatisations, de la loi sur les hydrocarbures et de la stratégie industrielle, j’avais souligné les dangers qui menaçaient l’économie nationale, voire la souveraineté du pays : danger de libéraliser rapidement le commerce extérieur, danger de faire entrer les intérêts étrangers dans les secteurs stratégiques, notamment pétroliers et danger de réduire la place du secteur public dans l’économie. Face à la crise financière internationale, ces dangers sont réels. Gouverner c’est prévoir. Il est temps de faire une évaluation sérieuse des différents secteurs et de définir sur cette base une politique économique globale avec une stratégie industrielle qui exploite les avantages comparatifs nationaux et une stratégie agricole qui vise l’autosuffisance alimentaire, et ce, dans une perspective de développement indépendant qui nous préserve des aléas de la mondialisation et de ses quatre crises : alimentaire, énergétique, climatique et financière. Le développement indépendant ne signifie pas autarcie. Cela veut simplement dire que l’Etat doit préserver ses ressources naturelles, ses secteurs stratégiques et son pouvoir de décision économique.
Vous préconisez le retour au dirigisme des années 1970, pour recommencer l’échec, comme le soutiennent certains analystes ?
C’est fort de l’expérience de ces années-là et de l’appréciation du contexte nouveau que nous impose la mondialisation, avec ses aspects positifs et ses menaces potentielles, qu’il faut appréhender le présent et construire l’avenir. Ma position dans une organisation internationale m’a permis d’apprécier de façon neutre et sans préjugé idéologique les expériences économiques et sociales d’autres pays. J’ai observé que les pays en développement qui ont progressé sont ceux qui ont su mobiliser leurs potentialités matérielle et humaine et accaparer la technologie étrangère sans aliéner leur indépendance de décision. Cette mobilisation implique la participation des acteurs politiques, économiques et syndicaux nationaux sans exclusive et se réalise tout naturellement dans les pays qui ont réussi leur transition vers la démocratie et l’économie sociale de marché.
Boukerzaza:«Nous sommes convaincus de l’innocence de Hasseni»
«Nous sommes convaincus de l’innocence de ce diplomate et de l’issue favorable de cette affaire », déclare le ministre de la Communication, Abderrachid Boukerzaza, rapporte El Watan. S’exprimant lors d’une conférence de presse animée, hier à Alger, le ministre affirme que le gouvernement «suit de près cette affaire» et que «la diplomatie algérienne a des mécanismes lui permettant de suivre son évolution».