L’affaire du présumé commanditaire de l’assassinat de Ali Mecili n’a pas livré tous ses secrets. Une nouvelle donne vient remettre en cause toutes les certitudes avancées jusque-là dans cette affaire qui a fait et continue de faire couler beaucoup d’encre.
En effet, la photo de la personne présentée comme étant Rachid Hassani – l’homme désigné comme étant le commanditaire du meurtre de Ali Mecili – est finalement celle de l’ambassadeur d’Algérie à Belgrade, M. Abdelkader Mezdoua, qui naturellement n’a rien à voir avec ce dossier. Chose d’ailleurs qu’il a tenu à préciser hier. Cette grave confusion devrait donner une nouvelle tournure à l’affaire dite désormais Hasseni. Cela, dans la mesure où cette illustration, qui a accompagné plusieurs articles publiés dans la presse étrangère et sur des sites internet et qui a été reprise par El Watan dans son édition d’hier, a été utilisée comme pièce à conviction dans le dossier de l’instruction de l’affaire du diplomate algérien, Mohamed Ziane Hasseni.
Arrêté le 14 août dernier à l’aéroport de Marseille, Mohamed Ziane Hasseni, chargé du protocole au ministère des Affaires étrangères, a été mis en examen au prétexte que son nom présentait des similitudes avec le patronyme « Rachid Hassani », objet d’un double mandat d’arrêt international lancé en décembre 2007 par le tribunal de Paris. Le nom de Rachid Hassani avait été avancé pour la première fois en 2001, faut-il le préciser, par l’ex-officier des services secrets algériens, en exil en Europe, Mohamed Samraoui, comme étant le commanditaire de l’assassinat en 1987 à Paris de l’avocat Ali Mecili, membre fondateur du FFS et ancien du MALG. Il a attesté, il y a peu de temps, devant la presse puis devant la justice française que l’homme sur la photo – aujourd’hui contestée par l’ambassadeur d’Algérie à Belgrade – est bien la personne recherchée, à savoir Rachid Hassani. Hichem Aboud, lui aussi ancien officier des services secrets algériens, a également exclu le fait que la personne figurant sur la photo identifée par Mohamed Samraoui, comme étant Rachid Hassani, soit le véritable commanditaire.
Malgré ces affirmations contradictoires, le tribunal puis la cour de Paris – qui n’ont finalement tenu compte que de l’avis de Mohamed Samraoui – ont prononcé la mise en examen et le maintien sous contrôle judiciaire de Mohamed Ziane Hasseni. Mais voilà que les « certitudes » de Samraoui volent en éclats avec l’identification de la photo publiée dans notre édition d’hier. Cette nouvelle donne vient ainsi appuyer la thèse d’une erreur judiciaire dont serait victime Mohamed Ziane Hasseni. Une thèse ardemment défendue par les avocats du mis en cause. Au fur et à mesure que les jours passent, des éléments nouveaux viennent jeter davantage de confusion sur cette affaire qui est loin de trouver son épilogue. Aujourd’hui encore, on s’interroge si Mohamed Ziane Hasseni a réellement un pied dans cette affaire ou s’il est victime, comme l’affirment les autorités algériennes. Une chose est désormais sûre : le recherché Rachid Hassani est un nom sur lequel on a mis un faux visage… La réaction de l’actuel ambassadeur d’Algérie à Belgrade en est d’ailleurs la preuve. Par M. A. O. El Watan
Commentaire: Mohamed Samraoui a déclaré dans un entretien au journal Tahiabladi, que pour ce qui est de l´identification de Mohamed Ziane Hasseni, «le mieux serait que je me rende à Paris pour une éventuelle confrontation». M. Samraoui a expliqué que «d´après les photos montrées (par les journalistes de Madiapart), il s´agit bel et bien de Rachid Hassani, mais ma conscience et la crainte de Dieu ne m´autorisent pas à accuser un innocent, par conséquent une confrontation est souhaitable pour lever les derniers doutes».