Se taire, c’est mourir un peu. Alors nous bavardons. Nous refusons de nous taire. Nous rejetons ce comportement de nos aînés ou de nos chefs que nous aurions voulu exemplaires.
Que dire sur ces “révolutionnaires” qui se sont attribués le pouvoir d’agir comme leur dictent leur ambition et la situation du moment. Ils ont oublié que leurs missions ne s’arrêtent pas à assouvir leurs besoins, leurs ambitions. Elles ne doivent pas se traduire par cette stabilité irrévérencieuse du plus faible qu’ils veulent perpétuer. Elles ne se traduisent pas cette continuité velléitaire.
La répétition cyclique des mêmes engagements, par les mêmes hommes ne peut conduire qu’aux mêmes constats. Un échec cuisant. Des ambitions comme seules politiques ne peuvent produire un miracle et ce changement voulus par les citoyens, qui aimeraient (il est grand temps) vivre dans une ambiance de travail et de justice et non de combine et de magouille. Un pays sans stratégie de développement, sans programme réaliste, sans renouvellement des compétences est un pays qui se complait dans sa situation, ne peut pas changer. Ils ne veulent pas perturber les habitudes et les situations.
Hier c’était le premier novembre, une date historique, vivante mais qui se termine dans un silence complice des vrais nationalistes et des vrais moudjahidine. Ceux qui tiennent le haut du pavé se sont contentés de se gaver de mets chauds et chers autour de tables biens disposés et de chaises molles luxueuses.
Voila donc un premier novembre historique qui s’achève sans youyou. Il prend sa gifle aussi ce jour qui croyait nous ramener outre la liberté, une existence dans ce monde en tant qu’Algériens fiers de l’être. Il rappelle au peuple ses combats d’hier. Ce jour malgré les millions n’a pas été honoré.
Il nous a tout donné et nous ne le remercions pas. Nous n’avons même pas la liberté de le faire pour exprimer notre gratitude à ceux de nos pères et grands père qui sont morts aux champs d’honneur, qui nous ont donné ce cadeau inestimable: une existence.
Nous ne remercions pas non plus les vivants, ceux qui ont participé véritablement à la conception, la réalisation de ce beau cadeau celui de nous offrir cette existence. Une existence en ce beau territoire, celui d’aller, de venir, partout (sauf au Club des pins lol). Nous sommes des Algériens malheureux mais nous sommes Algériens. Nous sommes pauvres, en haillons, mais nous demeurons des Algériens. Nous sommes encore à la recherche d’un destin heureux. Nous l’attendons et nous espérons toujours ce souffle exemplaire qui fera que nos douleurs s’atténuent et que nos bourreaux se lassent de nous dépouiller et de nous tromper. Nous résistons cependant et nous prions, et nous disons comme cet auteur du 20eme dans son chef-d’oeuvre la vingt cinquième heure: “il nous faut demander à Dieu de ne jamais donner autant de souffrance que l’homme a d’endurance”.
Nous sommes durs et patients nous les Algériens, nous y arriverons et si notre génération ne le peut pas, il y a celles qui suivront et qui sauront mieux choisir des hommes qui nous méritent. Ils sauront eux faire le distinguo entre ceux qui ont fait la révolution dans les salons feutrés et qui ont pris des habitudes incorrigibles. Ceux qui fomentent coup sur coup des complots contre leurs compagnons et qui en sortent toujours gagnants. Ceux qui travaillent sans relâche avec l’abnégation et la ferme volonté et le courage de construire un Etat qui survivra aux hommes.
Ceux qui pataugent dans la luxure et l’interdit et qui s’arrogent des qualités de musulmans aux occasions. Ceux qui pensent qu’ayant été recensé en tant que maquisards leur donne tous les droits, et s’attribuent des privilèges indus. Ceux qui ont toujours trompé le peuple en se faisant passer pour le contraire de ce qu’ils sont. Ceux qui utilisent la révolution pour se donner bonne conscience et justifier leurs actes ignobles. Ceux qui partagent les revenus du peuple, qui gonflent démesurément leur porte feuille et leurs comptes en Algérie et à l’Etranger dans l’impunité entière et totale. Ceux qui empêchent les bons hommes honnêtes et consciencieux de partager la vie publique. Ceux qui font de l’Administration algérienne une secte. Ceux , fatigués; de crier et de danser aux étoiles, alors que le peuple s’en fout éperdument, poussés à l’exil.
Ceux enfin qui font tout le mal possible à ce peuple d’Algériens qui ne demandent rien d’autre en fait que de vivre dans une société ou toutes ces combines, devenues sport national, disparaissent et donne place à plus de justice sociale, à l’absence de favoritisme. Le peuple sait partager la misère et la souffrance c’est sur. Il ne sait cependant pas laisser agir une poignée d’hommes comme bon leur semble pour leurs intérêts et les leurs. Ils ont pris tout ce dont ils veulent, ils veulent encore plus. Ils déclarent avoir échouer dans leurs missions mais ils trouvent des subterfuges pour continuer à demeurer les maîtres de l’Algérie et des Algériens alors qu’ils en assument pas leurs devoirs. Ils jurent sur le Coran mais ils trahissent leurs serments, ils ont tout oublié du passé. Ils avancent dans la voie la plus abjecte pour le simple désir de continuer. Nous ne savons pas ce que l’Algérie deviendra demain. Nous ne savons pas comment ils vont nous avilir encore plus.
Nous savons par contre qu’au lieu de faire une fête populaire. Ceux qui pensent pour nous et nous traitent de tous les noms, ils se sont vus autour d’un festin et tous ont dit merci. Ils se sont congratulés avec fougue.
Une seule personne a dit non à cette mascarade. Il a suffit de ce geste pour nous réveiller et nous dire qu’il se distingue de la meute et que probablement il n’est pas seul dans ce cas.
Par Mohand