Sommes nous riches ou en cessation de paiement ? Si le pays est riche pourquoi alors vendre les 50% des ports d’Alger et de Djendjen ?
Quelle stratégie économique et quelle logique est à l’origine de cette vente ?
Nous avions espéré une stratégie industrielle et économique nouvelle qui préserverait le patrimoine restant de l’Algérie et de définir une politique industrielle nationale pour relancer la production de biens et des services, il en est rien ce fut des mots pour tromper son monde.
«Les deux accords paraphés avant-hier soir à l’hôtel Sheraton par le président du groupe DP World, M. Ahmed Bin Sulayem, et les directeurs généraux des Entreprises portuaires d’Alger et de Djendjen. En vertu de ces accords, le groupe DP World bénéficiera, à parts égales avec chacune des deux entreprises algériennes, d’une concession de la gestion pour ces deux ports, et ce pour une durée de trente (30) années». « Deux sociétés mixtes verront le jour avec un capital commun de 50 % pour chaque partie. Le président du groupe DP World s’est dit «satisfait» de la signature de ces deux accords».
Mais combien ont été vendus ces deux ports à nos «frères» de Dubaï. Le PDG a bien parlé de 108 millions de dollars d’investissement sur trois ans pour accroître les capacités de traitement notamment du port d’Alger. Mais personne n’a donné le prix de cession.
L’investissement quant à lui, on a pas besoin d’être expert pour savoir que les investissements prévus seront supportés par les deux parties et que les investissements futurs n’ont rien à voir avec l’achat du patrimoine considérable que constitue ses deux ports… L’un rapporte déjà des millions de dollars à l’Algérie, le deuxième qui a bénéficié de fonds considérables les années 80 pour le construire peut aussi être rentable. On a besoin ni d’un sultan ni d’un roi pour cela, nos cadres suffisent, il suffit de les laisser travailler.
Le syndicat après avoir manifesté un refus catégorique se laisse amadouer et les dirigeants syndicaux ont accepté en contrepartie d’engagements théoriques que la logique de fonctionnement d’une entreprise peut à tout moment remettre en question.
N’avons-nous plus d’argent pour justifier ce bradage.
Lorsque DP Dubai a acheté PetO britanique, il avait offert au départ 5,7 milliards de dollars, puis le prix a été porté à 6,8 milliards de dollars en raison de l’existence d’une concurrence.
Alors que les Algériens ont négocié en catimini, les Anglais on assuré une grande audience et publicité ce qui a fait porté le prix à un niveau considérable car les concurrents de DP Dubai à savoir PSA international et Hutchinson Whampoa asiatique se sont aussi manifestés.
Alors que le PDG se trouve à Alger sa société DP Dubai créée en 1999 avec des capitaux publics est en très peu de temps devenue «l’un des plus grands opérateurs portuaires mondiaux».
DP Dubai a entamé début novembre la vente d’une partie de son capital pouvant aller jusqu’à 20%, marquant l’une des plus grandes OPI dans la région du Golfe. Lors d’une conférence de presse, la compagnie a précisé qu’elle mettait en vente 2,822 milliards d’actions, soit 17% de ses 16,6 milliards d’actions, à un prix indicatif de 1 dollar à 1,3 dollar l’action.Cette offre publique, qui court jusqu’au 15 novembre, pourrait être ensuite portée à 20% du capital avec la mise sur le marché de 498 millions d’actions supplémentaires (3%), indique la compagnie.
L’offre est ouverte aux Emiratis ainsi qu’aux résidents et ressortissants des monarchies pétrolières du Golfe dans les Emirats arabes unis, outre les investisseurs institutionnels dans le monde.
Au risque de me tromper, la précipitation affichée dans la vente de ces deux ports à un prix inconnu du public me pousse à penser que des échanges malins se sont produits à cette occasion et que probablement des actions gratuites du géant seraient une monnaie qui a du inciter nos négociateurs à concrétiser rapidement cette opération. Opération inopportune surtout en ce moment où les pouvoirs publics ne savent pas que faire des excédents financiers induits la vente du pétrole et du gaz. A brève échéance nous allons découvrir qu’une fois encore des intérêts particuliers ont pris le pas sur les intérêts du pays. Bien sûr dans la meute de parvenus on trouve toujours des signataires d’actes pour concrétiser des accords pris en d’autres lieux et pour le bien propre d’autres personnes qui ne ratent aucune occasion de se mettre plein les poches. Chaque société et usine vendus est une occasion pour les prédateurs et leurs lobbyistes de se partager les gains noirs et sales.
Par Mohand