28 novembre, 2008
Devrons-nous connaître nos limites ?
Vous imaginez un peu si ce brave citoyen (Moussa Touati) devient demain le Président de l’Algérie ? Qu’a-t-il comme formation, expérience référence? J’ai peur que l’on se fourvoie beucoup sur l’exercice d’une telle fonction. C’est le poste le plus dur, celui qui exige le plus de formation et d’expérience, le plus de dons de soi, le plus de sagesse, le plus d’équité … il n’est pas à la portée de n’importe quelle personne.
Le drame du tiers-monde c’est justement ce phénomène qui veut que n’importe qui se croit capable d’exercer n’importe quelle fonction, de remplir n’importe quel rôle. Vous dites au premier que vous rencontrez dans la rue, à l’ouvrier du coin, venez je vous nomme Wali ou DG ou ministre, il vous suivra et vous dira oui oui j’accepte, je suis capable.
C’est le drame de l’Algérien et de l’Algérie ! On ne connait sa place, on fait qu’usurper en toute chose. Je me souviens des évenements du Fis des premières années 90, un voisin douanier qui était membre du FIS, disait eh bien voila, notre tour est arrivé, Abbassi Madani va prendre le pouvoir suprême et moi je serai wali ou DG des Douanes. Il en était tout a fait convaincu et c’est pourquoi il était prêt à tout.
C’est ça le mal de l’Algérie contemporaine, d’un illettré en on fait un érudit, d’un représentant du syndicat ouvrier en on fait un économiste de haut niveau, d’un militant de base du FLN on en fait un révolutionnaire qui défend les acquis et d’un journaliste débutant en on fait d’un chroniqueur, d’une sécretaire on en fait une députée chevronnée ou d’une attachée de presse exceptionnellement douée…
Nous ne connaissons pas nos limites et tant qu’on les ignore les plus indisciplinés parmi nous, les plus assoiffés de pouvoir, les plus incompétents seront les premiers à monter dans le train Algérie et à le malmener au point où il ne voit plus où il se dirige, il fini dans le ravin. En quarante ans, sur les questions essentielles nous avons réculé, sur les questions futiles nous avons avancé, mais en gros nous sommes les derniers de la classe.
Quand des pays comme la Corée, le Vietnam, les anciennes Républiques socialistes évoluent à pas de géant nous nous regardons le nombril et nous voulons que les autres nous regardent et nous admirent.Voilons-nous la face , car le miroir nous renvoie l’image de nous même ce que nous sommes en vérité.
Quand un futur Président (pourquoi pas) nous dit que 20% de fraudes éléctorales c’est pas grave, que faut il attendre ? Rien de nouveau. J’ai l’habitude de dire que les vieux qui nous gérent dévoilent tous les jours leurs natures et elle ne peut changer,un parvenu ne peut saisir les choses de la vie, ils s’imaginent toujours que tout est possible sans le travail, unique source de progrés.
Je termine mon propos sur ce sujet en disant, quant on accepte pas son image, quand on la maquille, on ne peut inspirer le respect. A commencer par l’aspect physique , j’ai horreur des hommes qui se teignent les cheveux pour donner l’image de jeune, c’est une forme d’imposture.
Par Mohand