27 novembre, 2008
Qui est DP world des Emirats qui gérera nos ports ?
L’OCDE a pris un certain nombre de mesures pour combattre la soif de l’argent facile, certains pays ont suivi, tous sont d’accords pour dire que si l’on veut diminuer la corruption, (1) il faut la liberté d’expression (2) il faut une justice indépendante, enfin il faut la participation des citoyens. Il disent aussi que si l’on veut obtenir des résultats, il faut s’attaquer aux avoirs mals acquis et les mettre sur la place publique.
Gérer un organisme alors qu’on sait ne pas avoir les capacités, c’est aussi tromper son peuple et c’est aussi voler quelque part. Je constate malheureusement que ces sujets n’ont pas la Une, pourquoi une raison que j’ignore. Souhaitons qu’ils le deviennent mais faisons en sorte de les mettre à la Une chaque fois.
Il y a des centaines d’affaires dans les APC, dans les Wilaya et au plan national et toutes peuvent être dites. On peut enfin dire les choses pour les corriger et ou les diminuer pas pour régler des comptes, comme on constate malheureusement quelques fois.
Aujourd’hui, je vais commenter encore cette affaire des deux ports algériens cédés à des milliardaires qui courent après le prestige beaucoup plus que toute autre chose chose. Je veux parler de la DP world des emirats. Voici ce je veux ajouter sur ce sujet, pour le moment.
DP World est entrée en Bourse, elle a vendu 20 % de ses actions.
La vente des actions était réservée aux investisseurs institutionnels dans le monde, aux Emiratis et aux ressortissants des cinq autres monarchies pétrolières du Golfe, ainsi qu’à toutes les personnes qui ont le statut de résident dans les Émirats.
DP World «a conclu en septembre un partenariat stratégique avec le Nasdaq, la Bourse électronique new-yorkaise ».
Après son acquisition en 2006 de P&O pour 6,85 milliards de Dollars, DP World avait dû renoncer à gérer six ports américains inclus dans la vente en raison de l’opposition du Congrès américain, qui avait mis en avant des risques en matière de sécurité nationale, alors que BUSH avait soutenu et à défendu ses amis du Golf dans la transaction.
La date limite fixée au 15 novembre pour l’achat d’ actions DP world coincide avec les accords de concession qui ont été signés le 10 novembre dernier à Alger en présence de deux ministres algériens Messieurs Amar TOU et Hamid TEMMAR.
En vertu de ces accords, des joint-venture seront créées entre DP World et de l’autorité portuaire d’Alger et de Djen Djen, la concession est de 30 ans. DP World sera en charge de la gestion de ces sociétés d’exploitation.
Les deux sociétés qui seront mises en place dès janvier 2009 prévoient de réaliser des investissements y compris l’achat de nouvelles grues et de matériels, d’une valeur de 84 millions d’euros sur les quatre premières années.
On ne sait pas cependant si l’investissement sera financé exclusivement par un IDE (investissement direct étranger) donc par un apport de DP World ou par un auto – financement (sachant que les 2 ports sont bénéficiaires) ou alors par un financement de banques algériennes (c’est envisageable puisque la caution et ou la garantie existe belle et bien, elle se compose des actifs disponibles).
Notons également que DP World a été conseillé “par Clifford Chance Paris avec Tony Giustini et Rémi Sermier, partenaires, Debra conseil, de conseil, Lionel Vincent, avocat, Claire et Emmanuel Skrinda Mavroidis, avocats. Mustapha Hamza pour ce qui est des questions de droit algérien”.
“L’État algérien a été conseillé par Maître Mohand Tayeb Belarif. Avocat et expert auprès de la POHL Consulting (une societé française où travaille également un certain expert Brahimi Abdelhamid)”.
Précédemment le Bureau d’études Pohl consulting où est employé en qualité d’expert M. Mohand Tayeb Belarif a réalisé et a conseillé les Algériens dans plusieurs opérations financées par la Commission européenne. Les principales opérations qui me viennent à l’esprit sont :
La Mise à niveau et la privatisation des entreprises.
C’est également ce Bureau qui dans le cadre du programme de l’Union européenne, a élaboré un «Manuel d’opérations de privatisation par voie de cession d’actions». Ce manuel a été réalisé par M.Barreix expert international du cabinet Pohl Consulting. Il fournit aux SGP et EPE un outil simplificateur des tâches dans le déroulement des opérations de privatisation.
Le document est conçu comme un ensemble de méthodologies, de chronologies standardisées et de modèles de documents adaptables, à usages récurrents.
C’est donc ce bureau, entre autres, qui nous enseigne comment se départir de nos biens et les partager avec des multinationales alors que nos milliards de réserves dorment et son improductifs.
Le dernier point dont je voudrai parler est celui là: au moment où les deux ports sont vendus à un opérateur qui passe pour être le 4ème du monde, ce qui sous entend qu’il a les moyens intellectuels de premiers plans pour améliorer le fonctionnement des ports, pourquoi alors le Ministère du transport en accord avec la Commission européenne viennent de lancer deux appels d’offre le 21 novembre 2008, pour choisir des entreprises dans les domaines de l’assistance technique en rapport avec la gestion des ports. Il y a de quoi se perdre dans ces stratégies à deus sous.
Les 2 appels d’offres sont visibles sur le site de la Commission européenne. En voici des extraits.
1) «la réalisation d’un marché d’assistance (budget 1 million d’euro) technique en vue de la mise en place de guichets uniques portuaires comme outils de facilitation du transit des marchandises. Ces guichets impliquent notamment le développement du concept de «Port Community Systems» à travers le renforcement de la communication entre l’Autorité Portuaire, les clients et les membres de la Communauté Portuaire, (Douanes, contrôle phytosanitaires, agences de manutention et transit, entreprises de transport terrestre, etc.)
Le système s’inspirera des expériences des ports européens. Le marché couvrirait éventuellement l’acquisition de licences d’utilisation de logiciels et l’assistance technique pour leur adaptation à un port algérien ainsi que l’association de deux autres ports à l’utilisation de ces outils.»
2) «Etude de définition et faisabilité économique, financière, juridique et institutionnelle de la mise en concession d’une plateforme logistique qui sera aussi fondée sur des réseaux d’opérateurs comme une extension de la fonction portuaire. Cette étude nécessite des analyses technico-économiques multimodales et commerciales ainsi que le développement d’un cadre juridique pour l’aboutissement d’un partenariat public privé. Budget 850.000 €. »
Il y a beaucoup de question sans réponse malheureusement, c’est pourquoi on s’interroge et on s’interrogera encore longtemps. Même le Conseil de la Privatisation ne se réunit plus. Le site Internet de cet organisme mentionne que la dernière réunion date de l’année 2007. Décidement il y a beaucoup de questions sans réponses.
Par Mohand