La vérité entre intérêt national et intérêt clanique
Hier c’était le sénateur Mahdad, aujourd’hui c’est Dr Benchoufi. Les cellules dormantes commencent à se réveiller. La riposte, du premier, contre le général Benyeles, était sous forme d’attaque personnelle virulente et indécente qui n’a rien à voir avec le débat politique ou la confrontation des idées sur le bilan des deux derniers mandats de M. Bouteflika et la pertinence de son troisième. Les révélations, du deuxième pion, portées subitement à la connaissance de l’opinion publique visent Chadli Benjedid en premier lieu.
Assortiment de cette charge avec le dossier Benloucif est là comme moyen camouflé de crédibilisation à cette machination. Le contexte politique fait instinctivement reléguer le dossier Benloucif au second plan.
La machine de propagande, d’intoxication et de lynchage, mise sur pied par et pour la junte militaire, va donc maintenant dépoussiérer pour nous de vieux dossiers, difficilement vérifiables, pour salir la personnalité de l’ex-président qui a osé défendre sa propre vision sur la nature idéale du système politique algérien. Chadli Benjedid n’a pas les mains très propres, mais lui faire un début de procès, après son intervention sur la Constitution, montre que l’intérêt du pays est négociable pour ceux qui sont censés le défendre corps et âme, coûte que coûte.
Ces “révélations compromettantes” pourraient se traduire comme un simple coup de semonce pour la personne visée. Mais il peut s’agir aussi d’une démarche définitive et coercitive, contre les troublions qui oseront mettre en cause la sainteté et la clairvoyance de fakhamatouhou. Peut-être qu’on va assister à un autre feuilleton passionnel et passionnant. À défaut de faire de la politique, le régime réussira à attirer notre intention avec son théâtre ubuesque…Et celui-ci risque de faire un tabac. Le livre de Benjedid promet d’être un best-seller algérien. Wait and see.
Peut-être, le docteur Benchoufi- docteur cela fait plus sérieux qu’un bougre sans titre – dit vrai. Il assumera ses révélations plus tard devant l’opinion publique et devant l’Histoire qui le jugera. Les historiens et les spécialistes de l’Algérie non intéressés par les responsabilités ne manquent pas. Ils lui donneront la place qu’il mérite. Mais d’ores et déjà le fait que ce monsieur se manifeste maintenant avec de telles charges, juste après que Chadli Benjedid s’est ouvertement mis en porte-à-faux contre la main mise de Bouteflika sur le Pouvoir, cela fragilise sa crédibilité et ne l’honore pas du tout.
Ce comportement est propre à beaucoup d’Algériens qui ont fréquenté le pouvoir. Ils ont été témoins de corruptions, d’injustices et autres saletés, mais ils ont lâchement gardé le silence. Souvent, les prétextes de la stabilité et l’unité de la Nation leur serviront temporairement de mobile à leur couardise. L’Algérie est chaque fois sacrifiée sur l’autel de sa grandeur, de son Histoire glorieuse et son unité. Le peuple a besoin d’hommes politiques braves qui n’abdiquent pas, tel Boudiaf, aux menaces ni à l’intimidation. Des hommes et des femmes pragmatiques, la tête haute et les pieds par terre; n’hésitant pas à tout sacrifier pour l’amour de la patrie.
Les témoignages caustiques trop tardifs pour être sincères et trop attentatoires pour être neutres sont à prendre avec beaucoup de précautions. Leur dessein cabalistique ne sert pas l’Algérie, mais uniquement des intérêts claniques et ponctuels. Une fois la cible atteinte, le témoin et toute son “affaire” plongeront de nouveau dans le néant de l’oubli jusqu’à ce qu’une autre génération du DRS ou son héritier aurait besoin d’eux. C’est la façon du DRS de décrédibiliser ses ennemis et les opposants au régime politique algérien.
Ce mode opératoire bien rodé, fonctionne sans discernement et sans aucune sensibilité. Les anciens qui ont bénéficié de ses “bienfaits” (Chadli, Belloucif, Merbah, etc. ) ont goûté ou goûtent à présent son abomination. S’il n’y a pas une redéfinition nationaliste et patriotique de cette structure militaire pour la mettre au service de la Nation seulement, ses prochaines victimes seront celles qui aujourd’hui se trouvent sous sa protection même si on a fait partie de la maison ou même on a atteint le rang de président à vie…
Par Sniper
Sur cela aussi je vous rejoins entièrement. je note au passage que vous doutez des repentis de la dernière heure » beaucoup d’Algériens qui ont fréquenté le pouvoir. Ils ont été témoins de corruptions, d’injustices et autres saletés, mais ils ont lâchement gardé le silence. » c’est justement pour cela que j’ai de sérieux doutes sur le témoignage de Semraoui, me comprenez-vous?
par ailleurs, la rumeur algéroise dit que le livre du Président Bendedid serait ou a été interdit? en savez vous quelque chose?
enfin, les vrais Docteurs sont toujours du côté de la justice pas les défendeurs de potentats aussi injustes que violeurs de la légalité sous toutes se formes. mais patience, les élections d’avril prochain risquent de dénuder le tsarin. en effet, tous mes interlocuteurs d’où qu’ils viennent, comme dirait notre DA l’Ho national, couleur politique, croyance, classe sociale, catéories professionnelles, tous sans exception disent qu’ils sont contre l’amendement de la constitution. généralement ce que j’entends c’est deux mandats de rapines ça suffit. les plus gentils disent on l’a »élu » président deux fois , maintenant il est vieux il faut qu’il parte à la retraite pour se reposer. voilà en gros ce qu’en dit le peuple.