1) Affaire de la détention du diplomate algérien:
La presse algérienne à l’unisson, les ministres du Gouvernement d’Alger, les groupes d’intérêt et les services spécialisés tous réagissent à différents moments pour ou contre la manière dont cette affaire judiciaire est gérée par le Juge Thouvenot. Le Gouvernement français dit ne pas s’ingérer dans une affaire de justice conformément à la constitution de la République française. Une crise s’installerait entre donc Alger et Paris.
Successivement Medelci, puis Ould Abbes, les deux parlent du malaise réel. On parle même du report de la visite d’Etat à Paris que doit effectuer le président Bouteflika au premier trimestre 2009. «On ne souhaite pas que cette visite soit compromise», aurait affirmé une source algérienne autorisée. On oublie de préciser que cette visite est souhaitée par la partie algérienne pour notamment obtenir l’appui de la France pour un troisième mandat.
La presse autorisée a n’en pas douter écrit dans sa livraison d’aujourd’hui que : “Nous croyons savoir que l’ambassadeur de France en Algérie a été convoqué par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères algérien la semaine dernière. « Il est temps de mesurer l’importance de cette affaire et le risque qu’elle peut entraîner sur les relations algéro-françaises», a indiqué El Watan de source algérienne autorisée.
Dans une interview à la télévision algérienne, le ministre de la Solidarité nationale, Djamal Ould Abbès, lançait: «Ceux qui tirent les ficelles de cette histoire malheureuse ne connaissent pas les conséquences peut-être néfastes qui seront portées aux relations entre les deux pays. Qu’on n’oublie pas que l’Algérie est un partenaire commercial, industriel et social très important de la France et que nous avons une communauté de quatre millions d’Algériens en France. Tout ceci, tous ces paramètres devraient faire réfléchir ceux qui manipulent cette histoire malheureuse.»
Il a oublié de dire que ces quatre millions d’Algériens en France auxquels il faut ajouter les 33 millions en Algérie, tous demandent que la justice passe, sans interférence des politiques et sans interventions des chefs d’orchestre qui succombent chaque fois à leurs habitudes en voulant perpétuer les mêmes procédés.
Diable que c’est dur de supporter d’être dirigé par des personnes qui ramènent tout à des questions économiques alors qu’il s’agit de droit et de Justice. Un contrôle judiciaire mettrait le feu aux poudres selon aux, un mandat d’arrêt dans le cadre de l’affaire de l’assassinat d’un Algérien , ancien moudjahid de surcroit, équivaudrait pour certains à une déclaration de guerre, rien que ça.
A aucun moment les autorités algériennes se sont montrées soucieuses de la manifestation de la vérité sur cet assassinat. Leur objectif est de ne pas envenimer les relations entre les deux pays, et demandent à la justice française qu’elle se déssaisisse et qu’elle abandonne la traque de criminels fussent ils pour des raisons d’Etat. Les autorités algériennes ne trouvant aucun répondant de la part des autorités françaises, déplorent une «absence de dialogue».
Comment avoir l’aplomb et s’arroger le droit, contrairement aux principes et aux règles élémentaires de droit et des conventions internationales, de demander de dialoguer et d’ériger la connivence en mode de règlement des actes criminels? Comment estimer “que les limites de leur patience et de leur compréhension ont été atteintes” et menacer ainsi le Gouvernement français de représailles aussi ouvertement ont-ils perdu le sens de l’honneur ? Ont-ils vraiment apprécié leur force face à celles qu’ils désignent comme adversaire. Jugent-ils justes les agissements de Pasqua et ses subordonnés dans cette affaire?
Intervenir ainsi dans une affaire, à la base, de droit commun, montre combien, il est faux de penser que la notion de droit et justice est la préoccupation première de ces gens là. Ils sont mus pas des intérêts cachés. Ils s’imaginent que nous sommes encore en situation d’imposer des politiques parce que nous avons du pétrole et du gaz, sans quoi d’abord nous mourrons de faim.
Un tapage médiatique particulier entoure donc cette banale mise en examen d’un Algérien. On s’évertue à montrer que les droits de l’homme ne sont pas respectés en ce qui concerne ce cas particulier, comme si le mis en examen a été torturé et jeté en cellule d’isolement , comme des milliers d’Algériens l’ont été en Algérie et dans le monde. Ils devraient éviter de parler de droits de l’homme, eux qui font de ce droit universel un machin qu’ils ne respectent pas du tout lorsqu’il s’agit des nationaux.
Ce tapage est malsain ! Il ne procède pas d’une volonté de rendre justice , et de faire de la justice la même pour tous. Quant à la France inutile de montrer vos dents , on sait que sans la France, vous serez nus, on saura où vous cachez vos larcins, on saura vos agissements complices en relations avec les marchés signés avec les entreprises françaises.
On rirait bien s’il y avait une transparence dans ce domaine. On verra alors comment l’économie du Pays est saignée avec l’aide de vos corrupteurs. Bientôt des dossiers aussi volumineux que ceux d’Elf , les patrimoines des chefs d’Etat africains, leurs comptes dans les paradis fiscaux , tout ça se saura. On verra alors les danseurs d’aujourd’hui adopter des postures d’enfants demandant d’aller au coin.
2) Sur le même registre, un dossier sort de l’anonymat:
Un dossier tunisien, un dossier de torture, un tortionnaire devenu pour un temps diplomate. Ce diplomate sera jugé en France sur le principe de compétence universelle qui permet de poursuivre les auteurs présumés de crimes graves, quel que soit le lieu où ils ont été commis.
“Lundi 15 décembre, un diplomate tunisien, Khaled Ben Saïd, devra répondre devant la cour d’assises de Strasbourg d’actes de torture et de barbarie commis sur une ressortissante tunisienne, Zulaikha Gharbi, douze ans plus tôt, en Tunisie. Ce procès, qui ne durera qu’une journée, a un caractère historique.”
Le 11 octobre 1996, Mme Gharbi, mère de cinq enfants, 32 ans, est interpellée à son domicile de Jendouba, petite ville au nord-ouest de Tunis. Elle est conduite dans un local de police. Là, elle est dévêtue et soumise à divers actes de torture pendant vingt-quatre heures : suspension à une barre posée entre deux tables, coups multiples sur le visage et le corps, violences sur les parties génitales, insultes…”
Voila ce que font des musulmans à leurs frères et soeurs, ils méritent tous les châtiments et tant mieux si c’est les non musulmans qui appliquent le droit, quand nos pays laissent faire et encouragent les sanguinaires à commettre les pires méfaits.
“Les policiers veulent lui soutirer des renseignements sur son mari, un islamiste membre du parti Ennahda (interdit). Mais Mouldi Gharbi, instituteur, a fui la Tunisie, via l’Algérie, trois ans plus tôt, et obtenu l’asile politique en France. Quand Zulaikha Gharbi sort, traumatisée, du commissariat de police, on lui conseille de se tenir tranquille. “Ton dossier est ouvert”, lui dit-on.”
“Chaque jour de l’année suivante, Mme Gharbi va vivre “dans la terreur qu’on vienne (l’)arrêter à nouveau”. En octobre 1997, elle obtient le droit de rejoindre son mari en France, au titre du regroupement familial. Quand elle se présente au commissariat de police de Jendouba pour obtenir son passeport et celui de ses enfants, elle découvre avec stupeur que son interlocuteur est l’un de ses anciens tortionnaires. “Je n’avais pas oublié son visage, dit-elle. Je ne l’oublierai jamais.” Elle apprend le nom de ce commissaire de police : Khaled Ben Saïd. “Il m’a reconnue, et je l’ai reconnu, se souvient-elle, mais j’ai préféré faire comme si de rien n’était. Il me fallait nos passeports.” Elle relève toutefois que l’homme “semble gêné”.
“En mai 2001, alors que Zulaikha Gharbi a rejoint son mari et vit en région parisienne avec toute sa famille, elle est avertie que Khaled Ben Saïd a été nommé vice-consul de Tunisie à Strasbourg. Soutenue par la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) et l’avocat Eric Plouvier, elle dépose une plainte. La FIDH et la Ligue française des droits de l’homme (LDH) se constituent parties civiles.”
“La procédure qui va suivre sera longue et ardue. Convoqué par la police puis par le juge d’instruction en charge du dossier, Khaled Ben Saïd s’enfuit en Tunisie.”
“En juillet 2003, un mandat d’arrêt international est lancé contre lui. En vain. Après sept années d’enquête, et en dépit de tous les obstacles, l’ordonnance de mise en accusation devant la cour d’assises du Bas-Rhin est finalement rendue, le 16 février 2007.”
“Aux dernières nouvelles, Khaled Ben Saïd travaille à Tunis et jouit d’une entière liberté. Le procès de Strasbourg se déroulera donc, lundi, selon la procédure de “défaut criminel” ou contumace. M. Ben Saïd sera représenté par un avocat du barreau de Colmar, Me Salichon, qui n’a pas souhaité répondre à nos questions.”
“Les autorités tunisiennes ont démenti vigoureusement les faits reprochés à Khaled Ben Saïd. “Ces accusations sont totalement imaginaires. Elles visent à induire l’opinion publique en erreur”, a indiqué, le 15 novembre, à Tunis, un responsable tunisien, en refusant d’être cité sous son nom, avant de mettre en doute la compétence de la justice française à statuer sur la plainte.”
“Vêtue d’une djellaba crème, le visage ceint d’un foulard, Zulaikha Gharbi avoue timidement que le procès de Strasbourg lui “fait un peu peur”. Elle sera présente à l’audience, avec son mari. “Je ne veux pas faire de tort à mon pays, la Tunisie, souligne-t-elle, mais je dois aller jusqu’au bout. Il faut que les tortionnaires sachent qu’ils ne sont plus à l’abri”, explique-t-elle dans un français maladroit.
“De son côté, le président d’honneur de la FIDH, Me Patrick Baudouin, rappelle que si la Tunisie présente des aspects positifs, en matière de droit des femmes notamment, ” elle mérite un zéro pointé en ce qui concerne les droits civils et politiques”. Or elle a ratifié la Convention internationale contre la torture en 1988. Pour cet avocat, “il est grand temps que cesse l’impunité totale dont jouissent les tortionnaires tunisiens”.(Florence Beaugé).”
Contrairement au Gouvernement algérien, la Tunisie fait profil bas, elle a certes refusé de livrer le tortionnaire, c’est normal pour un pays qui cultive l’esprit de la différence entre les fonctionnaires et les citoyens, les premiers peuvent tout faire des seconds c’est dans la pratique courante et habituelle des choses. Qu’à cela ne tienne ,le tortionnaire sera jugé par contumace et il aura ce jugement attaché à son cul toute sa vie durant. Chaque fois il se rappellera ce qu’il a commis d’ignoble à cette femme qui n’a pourtant commis aucun délit, si ce n’est être l’épouse d’un citoyen tunisien de l’opposition. Etre un religieux et croyant à sa foi c’est pas un crime jusqu’à plus ample informé.
Ceux qui ont torturé, ceux qui ont tué leurs frères, dans l’impunité de leur pays, voila venu le moment de rendre des comptes , n’importe où dans le monde. Cette décision et une bénédiction de Dieu, elle permettra d’empêcher que d’ignobles personnages continuent d’agir dans l’impunité que leur procure le pouvoir des hommes mal élus de nos terres arabes et africaines.
Par Mohand