Congrès du MDS: Le non de l’administration
La demande du Mouvement démocratique et social (MDS) pour la tenue de son congrès a reçu «une fin de non-recevoir» de la part de l’administration, a indiqué, hier, un communiqué du parti, signé par Hocine Ali, secrétaire général par intérim.
«Encore une fois, les autorités ont décidé de contrarier la tenue d’un congrès du MDS en tentant d’instrumentaliser ses divergences internes (…) », lit-on dans le communiqué de «l’autre aile» du parti. Motif: l’administration «a exigé les signatures des deux tiers des membres du conseil national» du mouvement, alors que, précise le MDS dans son communiqué, «les statuts du parti déposés en 1999 avec sa demande d’agrément, ont été strictement respectés (…)»
La tenue de ce congrès (…), comme d’autres activités à Béjaïa ou Alger, «est bloquée pour des raisons politiques», estime, par ailleurs, le MDS qui n’omet pas de dénoncer au passage, «les interpellations et autres accusations de troubles à l’ordre public» dont sont victimes régulièrement, ses cadres et militants, à chaque fois qu’ils diffusent des déclarations «pour s’opposer pacifiquement à une politique qui tourne le dos aux intérêts du pays et des citoyens», estime encore le MDS dans son communiqué.
«Le MDS dénonce cette atteinte aux droits constitutionnels, consacrés et arrachés de haute lutte contre toutes les formes de despotisme», lit-on de même source. Et de rappeler: «déjà en avril 1998, un huissier s’était présenté au siège d’Ettahadi (dont le MDS est l’héritier) pour convoquer au tribunal la direction du mouvement dans le cadre d’une procédure de dissolution entamée par le ministère de l’Intérieur (…)» Ce n’est donc pas la première fois, ajoute le MDS, que «le pouvoir tente de faire disparaître, par les moyens de justice et administratifs, notre courant (…)» «Il ne faut pas se tromper, ce n’est pas uniquement le MDS qui est visé en cette veille d’échéances cruciales pour le pays.
Accepter le sort que le pouvoir peut réserver à notre Mouvement, c’est accepter la mise au pas de toute la classe politique, de l’Etat et de la société (…)», a, en outre, averti le MDS.
Photo: feu Hachemi Cherif
Appel aux démocrates,Pour la résistance citoyenne
Cet appel est adressé à tous ceux qui ont l’Algérie au cœur et qui refusent de baisser les bras face aux forfaitures, dans les moments les plus difficiles et les plus cruciaux que traverse le pays. Il est adressé à toutes les forces sociales et politiques patriotiques, démocratiques et de progrès, au mouvement citoyen, aux femmes, aux jeunes, aux travailleurs et producteurs de richesses, aux victimes du terrorisme islamiste et aux patriotes qui ont fait face au terrorisme les armes à la main, aux intellectuels et hommes de science et de culture, aux cadres sincères de la Nation.
Aujourd’hui, notre pays se trouve à la veille d’un moment décisif pour son avenir : Les élections présidentielles d’avril 2009. Une échéance qui remet à l’ordre du jour la question de l’alternance et de la légitimité démocratique.
De nombreux patriotes et démocrates ont dénoncé la dérive despotique et le chantage au troisième mandat exercé par Bouteflika. Le pouvoir s’est en effet appuyé sur un parlement corrompu et largement discrédité pour amender la constitution à la sauvette, afin de permettre au Président de pouvoir se présenter aux élections présidentielles, une fois de plus. Des élections verrouillées qui ne laissent pas de place à l’alternance et aggravent dangereusement le désespoir des citoyens qui se sentent plus que jamais exclus du débat et des décisions qui engagent leur avenir.
Partout dans le monde, la montée puissante de l’aspiration des peuples au changement rencontre un écho positif et fait reculer l’arbitraire. Partout, et plus particulièrement aux USA, première puissance mondiale, pour affronter la crise économique et sociale qui s’est installée depuis quelques mois, les Etats optent pour des choix démocratiques qui associent toute la société et les pouvoirs se plient aux résultats du suffrage
Notre peuple qui a consenti des sacrifices immenses le long de son histoire, par la résistance et la lutte pour l’indépendance nationale, son engagement à construire le pays et le combat pour barrer la route à la régression théocratique, lui aussi, aspire au changement démocratique et exprime cette volonté avec force et de mille et une manières. Malheureusement, il se heurte au mépris du pouvoir qui privilégie les intérêts étroits, le clientélisme et la corruption au détriment des intérêts supérieurs du pays.
Un pouvoir dont la politique économique et sociale désastreuse a réduit les couches populaires à la mendicité et endetté les couches moyennes, sans apporter de solutions aux problèmes de fond, malgré l’embellie financière exceptionnelle.
Tandis que la société algérienne fait face aux épreuves successives les plus terribles dans la dignité et en exprimant sa solidarité, le pouvoir a confirmé son incapacité à incarner l’espoir et le désir de changement. L’Algérie n’a accédé ni à la paix ni au développement.
Les clans du pouvoir, représentés par des partis/Etat, coupés de la société refusent le verdict transparent des urnes. Avec beaucoup d’arrogance, un de leurs représentants a même annoncé : « l’opposition ne prendra jamais le pouvoir ! ». Ils ont peur de la société et n’osent pas l’affronter, mais ils n’ont pas peur d’entrainer chaque jour un peu plus le pays dans une dérive despotique, même au risque du chaos.
La promotion des inégalités sociales, la généralisation de la corruption, l’opacité de la gestion des affaires de l’Etat, le rétrécissement des espaces de liberté conquis de haute lutte par les citoyens, l’étouffement de toute opposition et le recours systématique à l’appareil policier et à la justice, contre les syndicats représentatifs et la société civile, c’est cette démarche antidémocratique qui met en péril la stabilité et la sécurité de l’Etat et de la société !
La stabilité nationale est en plus sérieusement menacée par les tensions permanentes et les agressions barbares que subissent les peuples de la région à laquelle nous appartenons, dont les peuples palestiniens et irakiens martyrs, et qui préfigurent une restructuration programmée des Etats et une recomposition du rapport de forces dans la région et dans le monde, conséquence de la crise planétaire du néolibéralisme. Le monde arabo-musulman est à un tournant. L’Algérie se doit d’anticiper les nouvelles exigences
Notre devoir nous dicte de déjouer ce plan machiavélique et irresponsable et de nous dresser contre ces élections de manière offensive. L’histoire ne nous pardonnera pas de retarder le rassemblement et d’accepter la fatalité que le pouvoir veut imposer.
Chez nous aussi le changement est possible !
L’union démocratique la plus large, au-delà des divergences politiques et des à priori idéologiques, au-delà des expériences malheureuses du passé, constitue la seule réponse possible pour créer le déclic dans la société, ouvrir une brèche de liberté dans le système politique qui a mené le pays à l’échec, et prévenir tout dérapage qui peut avoir des conséquences incalculables.
C’est dans cette perspective que le congrès du MDS organisé les 25 et 26 décembre 2008, a décidé d’appeler à une « conférence des démocrates pour la résistance citoyenne». Une conférence pour débattre, se concerter et échanger nos points de vue de manière autonome et en dehors de tous calculs politiciens, pour trouver et mettre en oeuvre une démarche commune, en mesure d’assurer l’adhésion la plus large des forces du changement, et faire face à la situation dans laquelle se trouve le pays.
Alger, le 29 janvier 2009
Le Secrétaire Général
Hocine Ali