31 décembre, 2008
Des clarifications d’El Mouhtarem
Je viens de lire avec attention l’article du journaliste Noureddine Khellassi sur l’affaire du diplomate algérien Mohamed Ziane Hasseni. Je tiens à clarifier certaines zones d’ombre qui entourent l’affaire.
Le journaliste écrit: « Les résultats des tests ADN subis par le diplomate algérien se seraient révélés négatifs. »
Commentaire: Les test ADN peuvent prouver que Hasseni n’a pas remis les balles à l’assassin Amellou. Les résultats du test graphologique (vérification de la signature de Rachid Hassani sur l’ordre de mission remis à l’assassin), ne sont pas encore connus.
Le journaliste écrit: « Le témoignage de Hicham Aboud, apparemment décisif, a solidement conforté la thèse de l’homonymie imparfaite dont a été victime Mohamed Ziane Hasseni. L’ancien chef de cabinet du général Mohamed Betchine à la DGPS a affirmé de manière catégorique, sur la base de sa connaissance personnelle du diplomate et de Rachid Ziane Hassani, commanditaire présumé de l’assassinat de l’avocat français André-Ali Mécili, au mois d’avril 1987, que le premier n’est absolument pas le second.’
Commentaire: Comment peut-on croire le témoignage de Aboud après avoir déclaré, en 2002, au Juge Thouvenot, que Rachid Hassani était consul en Allemagne en 2002 et c’est Mohamed Ziane Hasseni qui occupait ce poste à cette époque.
Le journaliste écrit: « Défection du colonel Samraoui. Ce témoignage a d’autant plus sonné fort et juste que l’autre témoin clé dans l’affaire, n’a pas, lui, répondu à la convocation du magistrat français. L’ancien colonel du DRS Mohamed Samraoui, puisque c’est de lui qu’il est question, a prétexté un mandat d’arrêt international lancé contre lui par l’Algérie pour se dérober. Son absence a donc empêché une confrontation avec Abboud Hichem et avec Mohamed Ziane Hasseni qu’il avait affirmé avoir reconnu comme étant formellement Rachid Ziane Hasseni.
Commentaire: Dans un entretien accordé au quotidien Echourouk (20 décembre 2008), Mohamed Samraoui a déclaré que «des raisons que j´exposerai ultérieurement, ne m´ont pas permis de me rendre en France. Le guet-apens dans lequel je suis tombé en Espagne l´année dernière est encore vivace. »
Le journaliste écrit: « D’autant plus important qu’il aurait été également apprécié à l’aune de sa confrontation avec Mohamed Ziane Hasseni qu’il prétend bien connaître au point de l’identifier comme étant l’ancien capitaine des services algériens, Rachid Ziane Hassani. «
Commentaire: Le juge Thouvenot n’a jamais programmé une confrontation entre les trois.
Le journaliste écrit: « Pourtant, Mohamed Samraoui est un témoin déterminant, surdéterminant même, étant donné que son témoignage initial a constitué le fil rouge du dossier d’accusation. Il avait même fondé la première conviction intime du juge Baudoin Thouvenot, lequel, s’y basant, avait inculpé et mis en examen et sous contrôle judiciaire Mohamed Ziane Hasseni. »
Commentaire: Le journaliste ne s’est pas trompé en soulignant que Mohamed Samraoui est un témoin déterminant, surdéterminant même. Il est donc évident que le juge ne prononcera pas de jugement avant d’entendre Samraoui. Par ailleurs, Samraoui n’est pas obligé de se déplacer en France. Faut-il rappeler qu’en 2003, c’est le juge Thouvenot qui s’est déplacé en Allemangne pour entendre Samraoui ?
Le journaliste écrit: « S’ajoute aussi au registre des bonnes nouvelles pour Mohamed Ziane Hasseni le fait que le juge Baudoin Thouvenot ne serait plus, dans les prochaines semaines, responsable du dossier d’instruction ».
Commentaire: Le juge qui remplacera Thouvenot n’abandonnera certainement pas l’affaire. La justice française n’est pas celle de Tayeb Belaiz.
Le journaliste écrit: « S’agissant de Rachid Hassani, cadre de la Gendarmerie nationale avant de rejoindre l’ex-Sécurité militaire, dirigée alors par le général Medjdoub Lakehal Ayat, Abboud Hichem le connaît bien. Très bien même. Et pour cause, le commanditaire présumé de l’assassinat de l’avocat Mécili est son propre cousin. Il est, comme lui, natif de la ville d’Oum El Bouaghi, dans l’Est algérien. Aboud
Commentaire: Hicham connait très bien Rachid Hassani ? S’il le connaissait très bien, s’il est son cousin, pourquoi avait-il déclaré au juge en 2003 que Hassani était consul en 2002 avant de se retracter le 17 décembre 2008. «C’est Samraoui qui m’avait dit», s’est contenté de déclarer Aboud et d’ajouter qu’il n’avait pas vu Hassani depuis 1990 ! Pourtant, Aboud était en Algérie jusqu’en 1996.
Le journaliste écrit: « Contrairement à ce que d’aucuns pouvaient penser, la réactivation du dossier de l’assassinat de l’ancien ami et conseiller de Hocine Aït Ahmed au FFS n’est pas imputable à Annie Mécili, la veuve éplorée de l’ancien avocat. Elle est due à un hasard. En fait à une interview choc, accordée par Abboud Hichem, en juillet 2003 à l’hebdomadaire français le Nouvel Observateur. »
Commentaire: L’interview est parue le 14 juin 2001 et pas en juillet 2003. «C’est le capitaine Rachid Hassani qui a pris en charge cette mission (l’assassinat de Mecilià). Il venait d’arriver de la gendarmerie», affirme Aboud au N.O. Comment l’avez-vous appris ? H. Aboud. – « C’est le capitaine Hassani qui m’en a parlé. C’était mon ami. Il est de mon patelin, pratiquement de la même tribu que moi, dans les Aurès. Hassani a pris en main l’affaire Mecili parce qu’aucun officier ne l’avait acceptée. ». Qui peut croire les propos de Aboud ? Un officier chargé d’une mission de tuer un opposant peut-il raconter avec une telle facilité les termes de sa mission ?
Par El Mouhtarem qui vous dit: Bonne année 2009. Meilleurs voeux.