ONU: Comité chargé des ONG
Dans le cadre de l’examen des rapports spéciaux, le Comité a examiné, sans prendre à ce stade de décision, une plainte que la délégation algérienne avait formulée le lundi 18 janvier. Il était reproché à la Commission arabe pour les droits de l’homme (CADH), organisation dotée du statut consultatif spécial auprès de l’ECOSOC, de se faire représenter à une réunion du Conseil des droits de l’homme par un de ses membres, M. Rachid Mesli, qui était aussi membre d’une organisation figurant sur la liste 1267 du Conseil de sécurité qui contient les noms d’organisations ayant des activités terroristes.
Invité à s’exprimer sur la réponse fournie par l’organisation, le délégué de l’Algérie a relevé qu’il semble clairement que l’entrée de Rachid Mesli au Palais des Nations Unies le 10 juin 2008 avait été facilitée par la Commission arabe pour les droits de l’homme qui, grâce à son statut consultatif, avait obtenu pour lui un badge. Alors que l’organisation reconnaît que M. Mesli était son représentant en 2007 et 2008, ce dernier n’a pas fait mention de cette qualité lors de son intervention au Conseil des droits de l’homme, mais a associé le nom de son ONG Alkamara, non dotée du statut consultatif, au nom de CADH. Le représentant de l’Algérie a constaté que cette ONG, consciente de son entorse au statut consultatif en 2008, a fait marche arrière en déclarant dans sa lettre que M. Mesli ne la représentera plus en 2009.
En outre, a-t-il noté, l’ONG reconnaît que cette personne fait l’objet d’un mandat d’arrêt international d’Interpol. Il a aussi dénoncé la manœuvre de l’ONG qui veut faire dire à sa délégation ce qu’elle n’a pas dit à propos de la liste du Comité 1267. M. Mesli était bien en relation avec le « GSPC », devenu «Al-Qaida au Maghreb», qui figure bel et bien sur la liste 1267 du Conseil de sécurité. Ce n’est pas son nom qui est sur la liste mais l’organisation dont il est membre. En outre, des articles de presse confirment que cette ONG se consacre à des actions politiques contre le Gouvernement algérien, ce qui est contraire au statut consultatif spécial.
Enfin, le représentant de l’Algérie a fait valoir que cette ONG veut profiter des événements à Gaza pour ne pas avoir à rendre compte de ses agissements. Dès le 12 juin 2008, la délégation algérienne avait saisi le Conseil des droits de l’homme, et non au moment des récents événements à Gaza, a-t-il précisé. Les réponses reçues de l’ONG, de l’Office des Nations Unies à Genève et du secrétariat des droits de l’homme confirment qu’il y a eu violation de la résolution 1996/31 de l’ECOSOC, selon le représentant. Si une organisation abuse clairement de son statut, précise ce texte, ce statut doit être suspendu jusqu’à trois années, ou retiré, a-t-il rappelé. Il a donc demandé qu’une telle mesure soit prise par le Comité.