Grève des candidatures pour la présidentielle en Algérie
Par Amir Karef et Florence Beaugé, LE MONDE 26.01.09
A moins de trois mois de l’élection présidentielle algérienne, le président Abdelaziz Bouteflika n’a pas encore confirmé officiellement son intention de se présenter à la magistrature suprême une troisième fois. Cela ne fait pourtant guère de doute. Le 12 novembre 2008, une révision constitutionnelle sur mesure a permis d’amender l’article 74 de la Constitution limitant jusque-là les mandats présidentiels à deux.
Le problème du régime est aujourd’hui de trouver des candidats ayant suffisamment de poids pour donner du crédit à l’élection au mois d’avril. Une grande partie de l’opinion publique algérienne voit dans ce scrutin une simple formalité de reconduction. Quant aux candidats potentiels les plus sérieux, ils ont choisi, sans même s’être concertés, de laisser le président Bouteflika faire cavalier seul.
C’est ainsi que le général Liamine Zeroual a opposé une fin de non-recevoir catégorique à ceux qui le pressaient de se porter candidat. Des comités de soutien – certains étant inspirés par le pouvoir – invitaient cet ancien chef de l’Etat (1994-1998) à se présenter. Dans un communiqué très critique, rendu public le 13 janvier, le général Zeroual – qui avait cessé toute activité politique en 1999 -, a souligné l’importance de « donner une chance à l’alternance au pouvoir » et s’est dit « étranger à la notion d’homme providentiel ». L’allusion visait sans le moindre doute M. Bouteflika.
Quarante-huit heures plus tard, le Dr Said Sadi, leader du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), annonçait, avec fracas, qu’il ne serait pas candidat. Son constat était encore plus accablant que celui de M. Zeroual. « La participation à une telle compétition serait synonyme de compromission dans une opération d’humiliation nationale », a déclaré M. Saadi devant le conseil national de son parti, le 15 janvier. « Refuser de se commettre dans ce pitoyable et dangereux cirque est autant une affaire politique que de dignité », a-t-il encore ajouté.
Le « boycott » de M. Sadi prive le pouvoir d’un élément important dans le décor électoral. Avec le leader du RCD, qui avait accepté de concourir à l’élection présidentielle de 2004, c’était la garantie d’une représentation de la Kabylie et des courants laïques et modernistes. Quant à Liamine Zeroual, auréolé de son statut de général et d’ancien président de la République, sa participation aurait donné du crédit à l’élection et créé ainsi l’illusion d’une compétition.
Les autres personnalités que compte l’Algérie, comme Mouloud Hamrouche, ancien premier ministre réformateur, Ahmed Taleb Ibrahimi, chef du parti Wafa (non agréé par les autorités), l’ancien chef de gouvernement Sid Ahmed Ghozali, secrétaire général du Front démocratique (également non agréé), ou le leader du FFS, Aït Ahmed, n’ont même pas daigné s’exprimer sur une élection qu’ils estiment courue d’avance.
On assiste aujourd’hui en Algérie à une grève, non concertée, des candidatures. Personne ne veut jouer le « lièvre » dans une course qui paraît déjà gagnée par le président Bouteflika. L’immense désintérêt de l’opinion publique algérienne face à cette opération électorale destinée à reconduire le statu quo dissuade également les candidatures potentielles. Mais, plus que tout, c’est le souvenir de l’élection de 2004 qui paralyse le jeu. Cette année-là, le régime avait réussi à faire croire à une partie des élites et de la presse que l’armée avait lâché le président Bouteflika et qu’Ali Benflis, le dauphin devenu rival, avait des chances de l’emporter.
A Alger, ces derniers jours, on constate avec humour que M. Bouteflika devra se contenter d’emporter son troisième mandat avec la participation des « sanafirs » (Schtroumpfs, en arabe). Ce terme désigne en Algérie les dizaines de partis sans consistance que l’on réveille au moment des échéances électorales pour créer un semblant d’animation.
Personne ne se fait d’illusion. Au point que l’actuel secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a lancé, le 16 janvier, une supplique aux responsables de partis politiques « qui comptent des députés » à l’Assemblée populaire nationale ou qui ont « un ancrage populaire » pour qu’ils fassent acte de candidature. Les « délais légaux pour présenter la candidature ne sont pas encore épuisés » et « rien n’empêche les candidats dits « lourds » de se présenter », a-t-il déclaré à la radio nationale. « Nous souhaitons, a-t-il encore ajouté, une compétition loyale et de la plus haute facture », où il y aurait un « débat d’idées », qui permettrait aux Algériens de choisir.
Cet appel du secrétaire général du FLN est resté vain. Et ce n’est pas la candidature probable de Louiza Hanoune, chef du Parti des travailleurs (trotskiste), ou de Moussa Touati, du Front national algérien (FNA), qui vont pouvoir donner du piment à une élection sans enjeu. Mme Hanoune soutient davantage M. Bouteflika qu’elle ne joue son rôle d’opposante.
L’appel de M. Belkhadem traduit surtout la crainte du pouvoir d’enregistrer un taux de participation particulièrement faible à la présidentielle. Au cours des élections législatives et locales de 2007, ce taux n’avait pas dépassé les 35 %, selon les chiffres officiels. Il s’agissait du taux de participation le plus bas jamais enregistré en Algérie depuis 1989, date du début du multipartisme.
est si bouteflika ne se présenterait pas au future présidentiel?
est si la stratégie du pouvoir repose sur un scénario tendant a dissuader toute les grosse pointure de la politique en Algérie de se présenter et de nos injecter a la dernière minute leurs vrai candidat qui ne serait pas bouhef.
autre scénario catastrophe:
si durant la campagne bouhef décède, avec des concurrent de la trempe de si moussa, loth et louisa et autre petit créature non identifiable .il vaut mieux être au milieu de l’océan que subir la politique algérienne
Fakhamatouhou se présentera, croire le contraire est une utopie absolue. la machine à reconduire est en marche depuis des mois. Et si ça capote pour lui, ce sera ouyahia ! C’est la feuille de route de ceux qui ont pris en otage les algériens, en les réduisant à la condition de sujets. L’autodetermination du peuple algérien est confisquée pour une durée indéterminée à cause de ceux qui ont exploité à des fins privées l’Histoire, la langue, la religion et qui ont , directement ou indirectement, incité à la violence armée et qui ont trahi tous les idéaux de la déclaration du premier novembre 54
@ lalchimiste,
Justement, c’est bien pour ça qu’il faut tout simplement boycotter ce scrutin . Il faut boycotter les prochaines présidentielles quelque soient le nombre et la qualité des candidats, avec ou sans la participation de sa fakhamatouhou Bout-hef 1er, le bien guidé ! Parce que quelque soit ce qu’on nous prépare, par ce geste simple et pacifique, nous voulons crier haut et fort, à la face du monde entier, notre ras-le-bol et notre rejet catégorique de ce régime et que la marionette ou le lapin qui risque de nous être imposé par ce système ne dispose d’aucune ligitimité.
Nous sommes le peuple. Le pouvoir nous appartient à nous et nous sommes les véritables décideurs dans notre Pays !
Ouyhia est déjà prêt pour le remplacer. Sinon, ça sera un autre, ou deux à la fois, ou cinq comme dans le temps. Tant qu’ils sont au pouvoir, ils auront un président, des ministres et tout le reste. Le jour où ils partiront nous auront les notre. En attendent, il vaut mieux rester à la maison, le jour des élections, aussi longtemps que nous serons gouvernés pas des tyrans.
bien sur que le boycotte et mon choix et c’est le choix je pense de la majorite du peuple comme d’habitude , mais sa me fait de la peine c’est tout, sa me rend malade tout ce qui ce passe dans mon pays.
Le système politique est réellement dans l’impasse. Il s’est auto-détruit par les jeux malsains des hommes de l’ombre aux pensées sombres avec la bénédiction du président de la République surtout lorsqu’elles sont mises en lumières par les personnalités politiques, intellectuelles et médiatiques comme le fait le blog d’El Mouhtarem. Je suis certain que le régime est arrivé à sa fin. C’est une conviction !!! Et l’avenir proche nous le dira In Sha Allah.
Arazzam
@ Ammi Said,
d’accord sur la substance ais je constate encore une fois l’amalgame fonctionnaires= pro pouvoir. au risque devous étonner je peux vous assurer que l’éventail partisan dans la fonction publique est exactement le même que celui de la société algérienne. il n’y a pas d’un côté le peuple et de l’autre les fonctionnaires y comris les plus hauts. il y a les mêmes aspirations à la démocratie et à la justice. le voeu d’une société de progrès social et du développement économique. et tout cela est depuis 1999 largement bafoué.
bien sur qu’il sera candidat. même malade, même souffrant. car ce sont tous ceux qui profitent du système, ceux qui sont en train de « bouffer » qui piaffent d’impatience d’être déjà en mai. et puisque rien n’est plus sur alors je m’en vais vous donner la composition du gouvernement:
Premier ministre : Louisa HANOUNE ( parce qu’il faut bien la remercier de sa compromission. en fait, la seule qualité que je reconnaisse à fakhamatouhou c’est qu’il a compris que chaque être humain a un prix, il faut juste trouver lequel).
Ministre d’Etat, M. Abdelaziz BELKHADEM
Ministre d’Etat, M. Bouguerra Soltani
Ministre d’Etat, M. Mourad MEDELCI
Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, M. Noureddine Yazid ZERHOUNI
Ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, M. Abdelmalek GUENAIZIA
Ministre des Affaires étrangères, M. Ahmed Ouyahia.
Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, M. Tayeb BELAIZ
Ministre des Finances, M. Karim DJOUDI
Ministre de l’Energie et des Mines, M. Chakib KHELIL
Ministre des Ressources en Eaux, M. Abdelmalek SELLAL
Ministre de l’Industrie et de la Promotion des Investissements, M. Abdelhamid TEMMAR
Ministre du Commerce, M. El-Hachemi DJAABOUB
Ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, M. Bouabdellah GHLAMALLAH
Ministre des Moudjahidines, M. Mohamed CHERIF ABBAS
Ministre de l’Aménagement du Territoire, de l’Environnement et du Tourisme, M. Cherif RAHMANI
Ministre des Transports, M. Amar TOU
Ministre de l’Education nationale, M. Boubekeur BENBOUZID
Ministre de l’Agriculture et du Développement rural, M. Rachid BENAISSA
Ministre des Travaux publics, M. Amar GHOUL
Ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Saïd BARKAT
Ministre de la Culture, Mme Khalida TOUMI
Ministre de la Petite et Moyenne Entreprise et de l’Artisanat, M. Mustapha BENBADA
Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M. Rachid HARRAOUBIA
Ministre de la Poste, des Technologies de l’Information et de la Communication, M. Hamid BESSALAH
Ministre des Relations avec le Parlement, M. Mahmoud KHEDRI
Ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels, M. El-Hadi KHALDI
Ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, M. Noureddine MOUSSA
Ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, M. Tayeb LOUH
Ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l’Etranger, M. Djamal OULD ABBES
Ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, M. Smail MIMOUNE
Ministre de la Jeunesse et des Sports, M. Hachemi DJIAR
Ministre délégué auprès du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, chargé des Collectivités locales, M. Daho OULD KABLIA
Ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader MESSAHEL
Ministre déléguée auprès du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, chargée de la Famille et de la Condition féminine, Mme Nouara Saâdia DJAAFFAR
Ministre déléguée auprès du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, chargée de la Recherche scientifique, Mme Souad BENDJABALLAH
Secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, chargé de la communication, M. Azzedine MIHOUBI
Secrétaire général du Gouvernement, M. Ahmed NOUI
et il mettra 1 mois pour annoncer ce gouvernement quasiment le même depuis 1999. juste pour laisser croire qu’il va y avoir un grand changement. c’est aussi pour jouir du spectacle de danseuse du ventre que ne manqueront pas de jouerles titulaires des maroquins pour être reconduits.
c’est pourquoi je ne voterai pas et ce jour là je me promèneai avec une fleur blanche à la main.
A JAZAIRIA, assalam, azul, bonjour
Sans les Algériens et les Algériennes honnêtes, serviteurs désintéressés de la nation et du peuple, qui travaillent dans l’anonymat parfois totale et dans tout les lieux et tout les niveaux (armée, administration, service de sécurité…), notre pays serait dans chaos inimaginable. Heureusement ils et elles sont là. Mais dans une démocratie réelle, ils et elles offriront mille fois de choses que ce qu’ils et elles offrent dans cet état aux mains des tyrans, des voleurs et des menteurs. Le moment venu, le peuple reconnaîtra ses enfants et ses filles justes et généreux.
Fraternellement