27 janvier, 2009
Algérie: L’assassinat politique est une culture du pouvoir depuis 1962
Le pouvoir néo-colonial instauré par la force des armes en 1962, ayant à sa tête l’adjudant des Tabors marocains, un certain Benbella, qui selon la constitution de 1963, n’avait pas les conditions exigées pour devenir président, car il n’a pas la nationalité algérienne d’origine, a instauré une culture, une tradition, celle de l’assassinat politique, depuis Khemisti, premier ministre des affaires étrangères, ancien Sécrétaire Général de l’UGEMA, Union Générale des Etudiants Musulmans Algériens qui a regroupé toute l’élite universitaire engagée pour la libération du pays. Il a été assassiné et sa mort est restée inconnue. Selon Benbella, son assassin a agi par mobile passionnel. Il serait, selon l’adjudant l’amant de la femme de Khemisti. Les connaisseurs savent que l’exécutant de Khemisti a été gracié par Benbella. Selon les connaisseurs, la femme de Khemisti s’est remariée et vit en Suisse. Le crime a profité à Bouteflika, devenu ministre des affaires étrangères.
Il y avait l’assassinat de Chaabani; dont le dernier témoignage de Chadli confirme le témoignage de Boumedienne. Tous les deux accusent Benbella d’avoir commandité son assassinat. Tous les deux ont été assassinés, car ils étaient contre la continuité des essais nucléaires au Sahara. Par la suite, le congrès de l’UNEA, en 1964 a accusé Chaabani d’être réactionnaire et qui voulait diviser l’Algérie. Vient ensuite le tour de Krim Belkacem, signataire des accords d’Evian, de Mohamed Khider, ancien ministre du GPRA, de Mohamed Seddik Benyahia, assassiné en plein vol, de Mécili, assassiné à Paris, de Kasdi Merbah, assassiné à Bordj-El-Bahri, non loin de l’ENITA, une école de l’armée, où s’est tenue la réunion des officiers, où Chadli a été désigné pour remplacer Boumedienne, il y a l’assassinat de Abdelhak Benhamouda, SG de l’UGTA, il y a beaucoup d’assassinats non élucidés. Aucun dossier n’a été ouvert pendant les 10 ans de régne de Bouteflika.
L’assassinat politique est une culture du pouvoir depuis 1962. Pour mettre fin à l’assassinat politique des opposants, il faut changer la nature du pouvoir et non sa vitrine ou ses moyens de répression. Il est triste de constater que les internautes donnent beaucoup d’importance à la vitrine, à la forme, à l’apparence, au lieu de de rechercher l’essence, ce qui est caché dans l’arrière-boutique. Qui a assassiné Medeghri, ministre de l’intérieur de Boumediene? C’est toute la série noire qu’il faut citer. C’est le prix que payent les Algériens pour arracher la liberté d’être libre sur la terre de leurs ancêtres.
Seule la République peut garantir toutes les libertés, y compris la liberté de procès libres et justes pour faire triompher la justice. Aujourd’hui, c’est l’impunité qui est consacrée. Bouteflika a donné une nouvelle étiquette à la loi de la Rahma de Zeroual qu’il a appelée Concorde civile qu’il a transformée par un simple jeu de mots en charte pour la paix et la réconciliation nationale pour consacrer l’impunité des criminels. Il ne faut pas être subjectif et se focaliser sur X ou Y. C’est tout un système de pouvoir qui fonctionne grâce aux crimes politiques. Même Boumediene; selon plusieurs témoignages a été assassiné par empoisonnement. Par Maamar Boudersa