13 janvier, 2009
A propos de Abdelhafid Yaha
Abdelhafid Yaha, moudjahid, membre fondateur du FFS, était, il y a quelques jours, à la tête d’une délégation qui s’est rendue chez l’ex président de la République, Liamine Zeroual, pour le convaincre de se présenter aux prochaines élections présidentielles. Cette sortie de Si Hafid serait l’oeuvre de ceux qui, en 1989, lui ont demandé de retourner en Algérie pour créer des divisions au sein du FFS. Par devoir de mémoire, j’ai décidé de publier cet article sur la période ayant précédé la légalisation du FFS. (El Mouhtarem)
Au retour de Abdelhafid Yaha en Algérie, après l’adoption de la constitution du 23 février 1989, il a laissé sous-entendre, dans une interview à Algérie Actualité, l’existence d’un différend entre lui et M. Hocine Aït-Ahmed. S’appuyant sur la légitimité historique, Yaha dénie le droit au porte-parole, le Dr Hachimi Nait Djoudi de parler au nom du parti.
Dans une déclaration rendue publique au nom du Conseil national provisoire (CNP), M. Yaha dénonce «le dépôt du dossier d’agrément des statuts du parti par des éléments ayant usurpé les qualités de fondateurs et de responsables portant atteinte à sa crédibilité». Le document signé aussi par le colonel Sadek et le docteur Laliam ajoute que « le FFS entend faire opposition en utilisant toutes les démarches légales nécessaires » (…) Par ailleurs, le CNP adresse une lettre à M. Aït-Ahmed: «Nous attirons ton attention sur tous ces points en espérant que tu puisses nous faire partager tes suggestions, voire tes décisions ».
Le 21 septembre 1989, M. Hocine Aït-Ahmed répond à M. Yaha et ses amis. « J’y suis bel et bien sommé -les apparences et les précautions de style mises à part- de donner ma caution à une véritable OPA sur le Front des Forces Socialistes ». Après avoir opéré un parallèle entre « les procédés antidémocratiques qui, en 1962, ont présidé au détournement de
la Révolution algérienne », et ceux utilisés par le CNP, M. Aït-Ahmed propose la constitution d’un « comité central du FFS le plus élargi possible pour une représentativité ». Mais, auparavant, il ne manque pas de mettre le doigt sur l’infiltration du FFS par des éléments troubles et surtout sur la régionalisation de la direction. « De la même manière, instruit par les pratiques tribalistes du FLN, je n’aurais pas laissé passer que Ain El Hammam ait une représentation paritaire- 8 membres sur 16 au Comité exécutif (C.E)- avec le reste de l’Algérie ».
« Il n’a pas dépendu des camarades responsables vivant en exil, ni de moi-même que Si Hafid soit rentré au pays à l’instigation pressante de M.R., dit G. Cet individu est connu pour son activité dans les rangs du FLN jusqu’aux événements d’octobre 1988. Depuis quelques années, il se signale par son rôle occulte à Paris auprès des mouvements d’opposition et particulièrement dans notre organisation. Il se retrouve aujourd’hui membre di Comité exécutif du FFS (…) L’intrusion de G. illustre la volonté de la police politique de discréditer, diviser et déstabiliser notre mouvement ».