L’Algérie bâillonnée racontée au Festival du film des droits humains
Rencontre avec Salima Ghezali, journaliste-écrivain, membre fondateur de Femmes d’Europe et du Maghreb. Elle préside l’Association pour l’émancipation de la femme et dirige le magazine féminin Nyssa. Ce soir, elle prendra place à la tribune pour débattre de cette Algérie muselée pendant la sale guerre civile.
Salima Ghezali est une militante. Pugnace, convaincue et jamais désespérée face à l’ampleur de la tâche. Elle manie la langue de Voltaire avec une rare précision. Salima Ghezali est une femme libre aussi. Son discours ouvert et engagé l’expose aux tirs croisés des autorités algériennes et des extrémistes islamistes. Sa participation cette année au Festival international des droits humains n’est pas inédite. Elle connaît la cité des organisations internationales. Elle loue le Festival «un des rares lieux à maintenir le débat sur les droits humains.» Parce que dans ce domaine-là, il y a encore tant à faire. «En vingt ans, d’observation active, j’ai pu regarder avec stupeur ou émerveillement le nombre de fois où ils ont fait machine arrière ou au contraire fait quelques pas en avant», dit-elle.
Depuis le tournant des années 1990, les droits humains ont pris d’imposants coups de boutoirs. Incompréhensible ? La connaissance de l’autre - intensifiée via les cyber véhicules et autres outils médiatiques – aurait du conduire à une meilleure compréhension, un plus grand respect. «Il ne faut jamais confondre la communication et la com, l’info et la communion», insiste la rédactrice-en-chef.
Il y a des amalgames qui se créent. Ils naissent de la mainmise des plus forts sur les plus faibles. Alors quoi ? Faut-il déclarer forfait ? «Certainement pas. Il faut remettre au contraire cent fois l’ouvrage sur le métier. Rien n’est jamais acquis. Cette règle vaut pour le respect des droits humains. La seule attitude est de ne jamais céder aux intimidations quels qu’en soient les auteurs, de ne jamais se réfugier dans une forme de repli identitaire, ne pas abdiquer quoiqu’il arrive.» Il y a toujours des phases de découragements.
Ce soir, elle sera présente au débat sur la sale guerre, la deuxième guerre d’Algérie. Celle qui a laissé des traces, des morts et deux millions de personnes déplacées. Elle a vécu ce drame-là. Egalement à la tribune: Hocine Aït-Ahmed, fondateur du Front des Forces Socialistes et Slimane Benaissa, écrivain, lauréate du prix Sakharov des droits de l’homme.
A noter que le débat est précédé du film «Algeria’s bloody years» de Leclère, Bensmaïl et Barrat.
Film à 20 h 15 : mercredi 11 mars suivi du débat: CAC Voltaire à Genève. Source Lesquotidiennes.com
Poème dédié à tout les hommes et à toutes les femmes qui se battent pour que la dignité humaine et les droits à chacun de vivre libre, de s’exprimer et de choisir son destin. Clin d’oeil amical et fraternel à Mohand, qui en quelque sorte la source d’inspiration de ces vers.
LA PLUME REBELLE !
La plume de la vérité
S’est levée et a demandé
Que la justice soit octroyée
A toutes les victimes ignorées
La plume de la sincèrité
A refusé d’accepter
De vendre ses idées et sa pensée
A ceux qui ne savent pas l’apprécier
La plume de la vérité
A osé se révolter
Pour dévoiler le mensonge entêté
Qui s’est incrusté dans l’esprit apeuré
La plume de la sincèrité
S’est exprimée avec clarté
Dans le but de réveiller
Les consciences endormies ou égarées
La plume de la réalité
A accepter de tout montrer
De l’illusion où sont emprisonnés
Ceux qu’elle dirige sur les mauvais sentiers
La plume de l’honnêteté
C’est opposée à ce qui lui est dictée
Par les gens qui ne sont intéressés
Que par les richesses illicites et imméritées
La plume de la respectable fraternité
A appelé les hommes et les femmes à la solidarité
Afin que la misère et la pauvreté
Soient pour les faibles allégées
La plume de la dignité
Ne veut plus se plier
A la puissance de la traîtrise et de la lâcheté
Et, au pouvoir qui lui est imposé
La plume de la fierté
S’est mise en marche pour réclamer
Que son honneur ne soit plus bafoué
Par cette tyrannie étatisée et légalisée
La plume de la liberté
Rêve que dans notre patrie soit retrouvée
L’espoir qui avait renforcé son unité
Et le courage qui aimait l’accompagner
La plume de la liberté
Ne désire plus être dirigée
Sans pouvoir choisir sa destinée
Ni suivre la voie qu’elle s’était tracée
La plume de la liberté
Exige le droit d’exprimer
Ce qu’elle a longtemps conservé
Dans son coeur sans cesse terrorisé
La plume de la liberté
Souhaite louer et honorer
Tout ceux qui s’étaient sacrifiés
Pour que ses enfants ne soient plus exploités
La plume de la liberté
Refuse que ses enfants continuent à être assassinés
Brimés, torturés, écrasés, calomniés et délaissés
Tourmentés, exilés, suicidés, terrorisés et emprisonnés
La plume de la liberté
Refuse que ses enfants continuent à être persécutés
Humiliés, méprisés, castrés, aliénés et ignorés
Dominés, manipulés; pistés, espionnés et divisés
La plume de la légalité
Exige que les richesses de son sol soient partagées
Que le gaspillage et la corruption soient dénoncés
Et, tout les voleurs soient arrêtés et jugés
La plume de la légalité
Dénonce toutes les élections truquées
Demande à ce que les lois soient appliquées
A tout les individus qui composent sa socièté
La plume que nous avions tant aimé
S’est mise à écrire sur les journaux édités
Sur la toile pour manifester
Son voeu de ne pas céder à la fatalité
La plume de l’Algérianité
Refuse de céder à sa diversité
Pour être ensuite être cantonnée
Dans une division impossible à unifier
La plume de l’Amazighité
Ne veut plus être exploitée
Par ceux qui cherchent à l’humilier
Afin de l’empêcher d’exister et de prospérer
La plume de la spiritualité
N’accepte de se soumettre qu’à celui qui l’a crée
Et refuser d’adorer ou de louer
Ceux qui n’aspirent qu’à la royauté
La plume de la liberté
Ne veut plus être bâillonnée
Par le sabre qui veut la couper
Et, par la balle qui veut l’assassiner
La plume de la liberté
Refuse d’être censuré
Par la main de la médiocrité
Et par l’esprit rongé par l’absurdité
La plume de la liberté
Ne veut plus être dirigée
Par l’hypocrisie qui ne cesse de la manipuler
En la menaçant de la casser ou de l’assécher.
Fraternellement à toutes et à tous
C’est bien tu vois que, toi aussi tu peux écrire des poèmes, exprimer le fond de ta pensée, critiquer ceux que tu ne portes pas dans ton coeur, nous aider à voir clair, susciter chez nous la réflexion, peut-être l’eveil aussi, bon chance pour la suite.
Fraternellement
Que fais aziz baloul à geneve?
C’est sympa